Ivresse poétique

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Poésie d’un instant, visions de passage,
La page étonnée ne prend pas ombrage
Du poète amoureux, bavard en la matière,
Qui s’éprend d’une pensée familière,
Traversée de sa trajectoire où murit
Le fruit, chaos personnel, qu’il embellit,
Qu’il projette, qu’il déguise, sur autrui.
Amateur de muses, d’images en folies,
Il s’évade en ces eaux fantasmées,
Western vitaminé d’une croix perchée.
Oiseau de proie, il survole l’insconcient.
Aux portes de l’horizon, il est le vent,
Caresses, griffes. D’une rime il crée
L’ivresse poétique qu’il va ancrer.

Sierra Madre – 3 Avril 1996

Jeannine Castel.

Publié dans : Poésie | le 10 mai, 2015 |Pas de Commentaires »

SAN CACTUS

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Si le ciel déversait le sang des guerres
Aveugles aveuglés, nous irions, plasmatiques,
Déverser notre histoire loin de la terre
Abreuvée de vengeances, de morts tyraniques.
Les armes ont saisi le pouvoir des mains,
Conquêtes nécessaires à l’esprit qui se meurt,
Sitôt libéré, sitôt Empereur, sitôt éteint,
Hidalgos, Olmèques, aux grands coeurs,
Le scénario n’est qu’un banal refrain.
La terre est ensanglantée, violée par ces outrages,
La paix a démissionné et Dieu voyage.
Si le ciel déversait l’amour de ces rebellions
Aveugles aveuglés, nous serions en mission.
Hélas, le sens perturbé a subi l’inflation,
L’amour n’est-il qu’alliénation ?

Sierra Madre – 29 Mars 1996
Jeannine Castel

Publié dans : Littérature et Poésie | le 10 mai, 2015 |Pas de Commentaires »

Déclinaisons

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Un temps pluvieux et froid comme la maladie
M’enferme et m’emmitoufle à la poésie
Délaissée quelque peu à l’infini du monde
Où Freud et Lacan vagabondent.
Un découvert me coûte intérêts,
Gratte, à pleins pouvoirs, sur d’intrépides valets.
Au Nom-du-Père, la croix s’est instaurée
L’inconscient d’un conscient veut s’explorer !
Epoque trouée de jouissances fécondes,
Fleurs du mal nauséabondes.
L’oeil du pirate flotte sur les eaux
A la recherche de la célèbre libido.
Le rêve a mis un voile sur ma nuit.
L’âme soeur ? Quel ennui !
Le sommeil a regagné ses berges endormies.
Petit a est prisonnier des fourmis,
L’Autre a la nostalgie de l’un,
A n’a plus d’ami commun.
Image Phi d’un poème symbolique,
Oedipe et Moïse n’y cassent plus des briques.
L’objet s’informe de sa relation,
Le sujet digère ses interrogations.

 

Janvier 2000
Castel Jeannine

Publié dans : Littérature et Poésie | le 9 mai, 2015 |Pas de Commentaires »

Qué sa quêou ?

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C’est un serpent à plumes
Qui ondule sur le bitume
A côté des agaves, des poivriers,
Il chemine vers la terre des templiers
Qui, faute de plumes,
Forgèrent sur l’enclume
La lumière posthume
De ce serpent à plumes …
Légende dorée qui fume
Sur le tourbillon poussiéreux …
D’un esprit s’allume,
Convertie des brumes,
L’histoire du serpent à plumes
QUETZALCOALT.

30 Mars 1996
Jeannine Castel

Publié dans : voyage | le 8 mai, 2015 |Pas de Commentaires »

J’entre dans la vie

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Chambre ardente d’une espérance indéfinie,
L’attente soupire sur d’inconnus finis
Morts pour elle à la vie qui attend,
Insatisfaite d’un mors aux dents.
Mât de cocagne d’un idéal en fuite,
Relai d’un but, d’une folle poursuite,
D’un désir soumis, d’une sainte patience,
D’un bonheur insoluble épris d’impatience.
Citoyenne d’un royaume où tu m’as répondu,
Attendre ce que Dieu a vu …
Non je ne meurs  pas, l’attente psalmodie,
Ne m’as-tu pas rejoint en cette poésie ?
Tu as dépassé, immuable désinvolture,
D’un dissemblable regard, cet arrêt en mesure !
Attendre c’est murir avant l’âge,
Attendre et dissoudre davantage.
J’attends dans les méandres de l’entente
Ce sûr soleil de Dieu, joyeux de cette attente.

 

2 Novembre 1997
Jeannine Castel

Publié dans : Littérature et Poésie, religion | le 8 mai, 2015 |Pas de Commentaires »

Intimes amitiés

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à Stéphane Mallarmé 

Mes mots endeuillés de vos bonnes paroles
Se sont calfeutrés en un prudent silence.
Ils se sont tus à l’ombre d’un saule,
Connaisseurs qu’ils étaient des gens d’importance.

Sans être déçus de ces limites expressives,
Ils vivent désormais, en de plus sûrs regards,
Bien que la croix me soit, en définitive,
La seule issue que je croise avec l’art.

S’approchant d’une fosse, ma jeunesse s’éloigne
Suffisamment repue d’un héritage lourd.
Fidèle à l’évangile, Dieu me soigne.

Agonie d’un siècle qui aime les discours,
Tout reflète ici-bas les illusions perdues.
Au monde, cette épitaphe, qui m’a reconnue.

14 Août 1996
Jeannine Castel

 

Publié dans : biographie, Poèmes dédicacés | le 8 mai, 2015 |Pas de Commentaires »

Sans oublier les oiseaux …

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La vague alanguie, meurtrie d’orages,
S’échoue sur la grève qui absorbe ses eaux,
Redonne au ressac l’écume de sa rage,
Caresse d’un chant sa chute en rouleaux.
Le ciel est gris des humeurs quotidiennes
Laissant entrevoir du bleu à l’horizon.
Le soleil ouvre ses flegmatiques persiennes
D’où renait la beauté sous ses rayons.
Un voilier, poussé par la brise dominicale,
Berce ses occupants de remous vagabonds.
Il rejoint, en saluant le phare, le port,
Dernière escale d’une croisière aux îles d’Or.
Une Baie des Anges polyphone et joyeuse,
Où je contemple d’un regard
Cette journée de Mai frileuse
Avant de rejoindre le car.

 

Nice le 14 mai 1995 - Jeannine castel

 

 

Publié dans : Littérature et Poésie | le 7 mai, 2015 |Pas de Commentaires »

Pour le verso d’une image

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Tel un vaisseau fantôme ressuscité des brumes,
D’une éternité aux pâles reflets bleutés,
L’hymne à l’amour ravit l’espoir démesuré
De pouvoir y demeurer.

Il hante le rêve des voyageurs extasiés
Devant cette indicible merveille peu ordinaire,
De marbre immortalisé élevé d’un brasier,
Edifice amoureux mortuaire.

Mirage d’un suprême amour Moghol,
Empereur d’une reine au tombeau proclamé,
Fascination recueillie devant ce chef-d’oeuvre,
Beauté du regard affamé.

Tel un vaisseau fantôme aux transports délirants,
Il reflète la pureté des sentiments
D’un joyau de trois siècles écoulés,
Un souffle à quatre déboulés.

 

Agra le 18 Mars 1995
Jeannine Castel

 

 

Publié dans : voyage | le 5 mai, 2015 |Pas de Commentaires »

Oeillades pour un sonnet

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L’oeil, pupille émerveillée de multiples regards,
De tant de beautés malgré les blizzards,
De Caïn à Siva, sur orbite voyage,
Irisé de reflets des couleurs de l’âge.

De niveaux intérieurs il reçoit éloges,
Sur les pages du savoir il promène et loge,
Se brûle au soleil, fournaise oculaire,
S’attarde sur ces chemins de poussières.

Il caresse la grâce, lumière des sens,
Le sommeil ravit de son encens
Ses avides passions qu’il frôle.

Insatisfait, il ballade ses illusions,
Oeillères familières où valsent les cotillons,
A la cornée d’un rendez-vous qu’il auréole.

Une larme de cyclope en fête inonda ce sonnet
Où je me suis perdue et retrouvée
En un clin d’oeil !

 

Katmandou 27 Octobre 1996 - Jeannine Castel

Publié dans : voyage | le 5 mai, 2015 |Pas de Commentaires »

Pannes à Panna

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Poussés par les rupees,
Délivrés par les barrières,
La suissesse aux yeux bleus
Encouragea nos entreprenants aveux
Lors d’un safari hindou suspicieux
Où le tigre fut le but prodigieux.
A bord des transports d’adaptation
Nous fîmes, en ces lieux, procession.
A l’affut de notre raffut,
Heureux celui qui a vu ! …
Les crocos nous firent faux bond.
Les nids abandonnés à nos balcons
Laissèrent à quelques antilopes assidues
Du plaisir pour nos longue-vues.
Un soleil couchant témoin de nos frimousses
Nous accoucha en cette pseudo brousse
Où deux tigres hargneux firent escorte
Aux passagers en cette porte.
Rires échangés d’amitiés fraternelles,
L’air rafraîchit nos espoirs de gazelles !
Le tigre nain mystérieux, né de nos langues,
Embauma la légende aux goûts de mangue.

21 Février 1995

 

Publié dans : voyage | le 3 mai, 2015 |Pas de Commentaires »
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