Arène de Pula
Tel un papillon déployant ses ailes,
Vibrant de tout son corps à l’aube nouvelle …
Un violoncelliste de toute son âme, folâtre,
Butine les notes sur l’écho d’un amphithéâtre.
Seul maître à bord, de son archet se réjouit
Du plaisir qu’il offre aux cordes éblouies
Tandis que le maestro, de sa baguette inouie,
Accompagne le vol de ce papillon de nuit.
Sous les doux accords des violons languissants,
Le violoncelliste aux promesses du jour naissant
En cette arène de Pula, pleine d’admirateurs,
Cause secrètement à ce lépidoptère voyageur.
Mais voici que surgit un ange blond de lumière !
Magique instant animé de cordes intrépides, altières,
Qui viennent titiller, provoquer d’une solennelle invitation
Le violoncelliste en proie à de fortes émotions.
Les voilà tous deux épris d’une course folle,
Favoris choisis par le monopole de cette farandole.
Ces deux tourtereaux échangent, concoctent
Un cocktail impossible à suivre par la glotte.
Cette guêpe et ce frelon fougueux, provocateurs,
Sur quelques pauses récupèrent un peu d’ardeur
Aux frénétiques emportements de leur cœur.
HAUSER, tel un papillon, d’un battement d’ailes
Loua Caroline Campbell de mille étincelles.
Les cordes apprécièrent, encore toutes étourdies,
Les applaudissements transportés au paradis.
Les archets, tristounets, auraient bien aimé prolonger
Leur discours amoureux par le final dérangé.
Guêpe et frelon se séparèrent pour d’autres concerts
Scandant … HAUSER… HAUSER… HAUSER …
24 Octobre 2020 – Jeannine Castel
