Archive pour la catégorie 'TEMBO l’éléphanteau'

Alors les potes ?

Alors ?

Coucou ! Alors les potes ? …
On me censure ? Plus de parlotte ?
Exilé dans un monde qui bouge …
Je n’étais donc qu’un gouge ?
j’ai beau me creuser la cervelle,
Je suis désemparé … moi si fidèle …
Tout passe, tout lasse, tel un slogan
Dois-je m’attifer d’un catogan
Pour attirer l’attention d’une écrivaine
Anti-routine, de sa prose souveraine,
À hue et à dia tirant avec fantaisie
Les belles aventures de sa poésie ?
Enfin, ce retour tant attendu d’une avance
Ranime la flamme de nos absences.
Après cette perturbation de connexion
Tel Figaro, à la barbe de l’exclusion
Je suis toujours là pour vous être agréable
Sans vous, je me sens seul, si misérable.
Sur la sellette, de nouveau, monstre sacré,
Voici venir le temps des récrées …
Vous avez sans doute perdu le fil de mes histoires.
Mais je n’ai vu personne me réclamer, c’est à croire
Que vos têtes sont de véritables écumoires !
Bien décevant ce monde notoire … 

15 octobre 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photo : Gilles Dervillez Fans de Tembo by Jackson
Tembo by Jackson

 

 

 

 

La baignade

bain1
Après la vision en noir et blanc de son immortelle réhabilitation,
TEMBO retrouve les couleurs de la nature avec admiration.
Il s’apprête à prendre un bain, un de ses plaisirs favoris,
Sous le regard protecteur de NINERA et des anges de la prairie
Tandis que de sa hauteur une girafe suspicieuse le surveille
Intriguée par un buffle qui a des yeux dans les oreilles.
TEMBO trouve amusant de voir sa trompe sur le reflet de l’eau
Mimant les mêmes mouvements qu’il fait au-dessus de l’eau.
Un cours d’eau paisible réservé pour lui tout seul après le drame.
Il a peur d’être empoisonné par cette eau trop calme.
Il s’agenouille comme s’il voulait d’une prière rendre hommage
A sa mère morte, abandonnée au bord du lointain rivage.
Une grande tristesse l’envahit, il s’affale sous la douleur
Et se laisse glisser, prêt à mourir, malgré la faible profondeur
De cette eau meurtrière ancrée à jamais dans sa mémoire.
Incapable encore de surmonter ses angoisses d’être d’orphelin,
NINERA essaie de le sortir du pétrin de ce boueux bain.
BIO est appelé en renfort, tous deux sont enlisés dans la boue,
L’un voulant mourir, l’autre le secourir, à quatre pattes la nounou
Use de toutes ses forces pour ramener ces deux naufragés.
Les voici tous trois soulagés, sur pieds, hors de danger.
Choqué par cette baignade, ruisselant de chagrin,
L’absence de sa mère est trop dure pour lui ce matin.
La mémoire de l’eau et ses monstres humanoÏdes
De son histoire dans des tourbillons translucides
Vont embarquer TEMBO vers des contes nautiques
Entre le rêve et la réalité vers des îles poétiques
Pour affronter les monstres d’une humanité d’androÏdes
Destinés à périr dans des eaux infestées de celluloïd.
buffleyeux bain4 girafe
 

À la charge !

charge

Après la purge administrée par la sage NINERA
Aux quatre pieds sur terre et son vivra,verra,
TEMBO, angoissé, tout en méditant ces paroles
Venues d’esprits criminels, acteurs et rocamboles,
Se remémore la scène de tous les siens gisant
Autour de cette mare d’eau d’un jour agonisant
Enfanté par les jours précédents dans un silence exemplaire,
Complice des actes malveillants de vils mercenaires.
Une douleur intenable sort de ses jeunes entrailles,
Fait remonter toute sa haine contre ces canailles
Mélangée à une digestion bouillonnante de lait et d’herbe
Qui fait de cette ruminance jaillir dans une gerbe
Tous les sortilèges, malédictions, damnations de la Création
Répandus, divulgués par sa trompe en grande agitation.
Il voit dans une vision tous ses ancêtres à sa rescousse
Sortis de tous les cimetières dispersés dans la brousse.
Ils claironnent, barrissent dans un bain de poussière
Pour venger les lendemains évoqués par la sorcière
Logée dans le corps inconscient de NINERA sa nourrice
Dont le venin a empoisonné l’illusion de délices
De ce pauvre orphelin sauvé par TARANIS, guide céleste.
TEMBO se voit de nouveau sous les affres de la pègre peste.
Devant cette vision fantasmagoriquement éléphantesque
TEMBO, rassuré, regagne son rêve d’immortel sur cette fresque.
Il évite d’être piétiné, entraîné par cette horde déchaînée,
Aveuglé par la poussière suffocante de ses aînés.
BIO trouve étrange cet inhabituel comportement …
Songeur, inquiet, il se rapproche de sa maman
Tout en gardant sur TEMBO un point de mire
En se demandant à qui il peut bien sourire …

 

27 mai 2021 – Jeannine Castel

 Les poèmes de Chatnine
photo : Kyriakos Kaviars Art sur Facebook

 

TARANIS

gaddesh

«Le ciel s’assombrit, devint de plus en plus noir,
Désorienté, tout seul, j’ai peur dans le noir.
J’ai peur des éclairs, du tonnerre tonitruant
Je n’ai plus pour m’abriter le ventre de ma maman.
Une fine pluie bienfaitrice tambourine sur ma peau.
De ma trompe j’essaie d’aspirer les gouttes d’eau.
Pendant un court instant, j’ai joué avec les goutelettes
Oubliant tout le chagrin qui m’emprisonne ma tête.
L’herbe tendre, aguicheuse, tentait ma trompe maladroite.
J’enroulais ses touffes tantôt à gauche, tantôt à droite.
Après les dures épreuves de cette journée, je m’affalais,
Suçant le bout de ma trompe vide du bon et nourrissant lait.
Sans lait je ne survivrai pas à la vie qui m’a épargné.
Mon prédateur doit être en chemin pour une mortelle saignée.
La pluie dissimule mes traces, l’orage couvre les bruits inquiétants.
Je me love au sein d’un imaginaire troupeau d’éléphants
Et je me laisse bercer par la nuit qui m’a vu naître.
Tôt ou tard ne doit-on pas disparaître ?
C’est alors que dans un barrissement plus fort que le tonnerre
M’apparut TARANIS sous l’emprise d’une énorme colère.
Après avoir gratté, creusé de rage sa poussiéreuse indignation,
Menaçant, provoquant, il brandissait vers le ciel une pétition
Dans un langage inconnu, inculte à mon jeune savoir.
Je crus comprendre qu’il invoquait Vighnaharta et ses pouvoirs
Pour venir secourir et punir les âmes criminelles, malfaisantes,
Qui avaient empoisonné ce troupeau entier d’éléphantes.
La puissance dégagée par TARANIS vira au cauchemar.
Ma mère, ma sœur, tout le troupeau barrissaient sous l’étendard
De ce vaillant dieu du ciel, de la foudre et du tonnerre
Venu porter secours à un éléphanteau bientôt grabataire.
Très agité, suffocant dans la poussière, je refusais le tombeau
Creusé ou protégé par TARANIS, vengeur, défenseur de TEMBO » …

 

21 Mai 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Jacques Montanari sur facebook

 

 

 

 

 

 

Immortel

kyria

Après avoir tété pour combattre l’anémie,
TEMBO, repu, s’était en confiance endormi
Auprès de NINERA, sa nourrice de substitution 
Et de BIO tout content d’avoir ce frère d’adoption.
À son réveil il ne put s’empêcher de leur raconter
Le rêve qu’il vient de faire dont il est encore hanté :

«J’ai rêvé que j’étais immortel
Ma tête scellée à la voute du ciel,
Victorieux de tous les orages
J’étais le seul survivant de naufrages.

J’ai rêvé, dans un bain de poussière,
Je combattais seul des défenses guerrières.
Ressuscité de cette dévorante fourmilière,
Grand vainqueur, je dominais la Terre.

Investi de leurs pouvoirs suffisants,
Sous des apparences de gestes complaisants,
J’ai rêvé la fin de nos tortures
Dans un monde banni pour ces ordures.

J’étais ce géant totem éléphantesque
Érigé à la mémoire de leurs désirs grottesques
Désormais ensevelis sous le mortier
En souvenir de cette époque de casse-pieds.

J’ai rêvé, juché sur mon piédestal
Être cet éléphant monumental
Dans un théâtre de verdure animalier.
J’ai rêvé … faute d’alliés fous à lier.

J’ai rêvé que j’étais cet immortel.
Ma tête faisait corps avec le ciel.
Acclamé, protégé pour l’éternité
Par une société sans vanités.»

«Ne te félicite pas du lendemain
Tu ne sais pas ce qu’enfante aujourd’hui.»
C’est ainsi que NINERA mit fin
Par ces paroles coupe-circuit
Au rêve de TEMBO figé par la frayeur
Quand il se vit chuter d’une telle hauteur …

 

27 Mai 2021 – Jeannine Castel

 Les poèmes de Chatnine
photo : Kyriakos Kaviars Art sur Facebook

 

 

 

 

 

Sur le versant

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Sur le versant de ma nuit noire …
Je me suis fait du cinéma … aux défenses d’ivoire
Sans caméra grand format … une fois, deux fois,
En la présence de deux jabirus stoïques, pantois,
Une trompe, tel un serpent, me prend par ma hanche
Me dit « comment tu vas  ? Alors comme ça tu flanches ?
À l’aube de ce dimanche, c’est comme une avalanche
Qui débouche et crève la nuit de ma nuit blanche.
Sans les jabirus absents, partis je ne sais où …
Deux pachidermes, sur le versant de mon rêve fou,
Me remettent sur pied sur le versant rocailleux
De ma détresse sous la protection du majestueux
Maître des obstacles Vighneshvara, dieu valeureux,
Invoqué par TARANIS parti rejoindre son tombeau
Après sa mission auprès de votre cher TEMBO.
Et me voici sous les mamelles de NINËRA qui me console
En compagnie de BIO, un peu méfiant de ce nouveau drôle.
Rêve ou réalité ? Comment suis-je arrivé là, sur ce versant ?
Suis-je somnambule ? Y a t-il des anges gardiens pour les éléphants ?
Seuls les jabirus, ce couple de témoins, pourraient attester
Que ce rêve, de ce versant, n’est pas à contester.
Mais ils ont disparu, envolés pour d’autres témoignages
Que l’on retrouve sur des contes pour enfants sages,
Pour calmer leurs songes des angoisses de l’abandon
Quand la nuit les retient prisonniers sous ses édredons.
Cajolé par NINËRA ma nourrice providentielle tombée du ciel
Serais-je un dieu dans ce monde artificiel
Pour être nourri par un lait autre que celui de maman ?
Mais j’ai si soif et son lait chaud est si réconfortant …

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23 Mai 2021 – Jeannine Castel

 Les poèmes de Chatnine
Photo : Nathalie Vidal Terrier  Barbara Fortunel sur Facebook

TEMBO l’éléphanteau

tembo

«Je suis le seul rescapé de mon troupeau
Éparpillé ça et là, tous morts empoisonnés par l’eau.
Comme Moïse sauvé des eaux, à la dérive,
Je suis la seule âme vive autour de la rive.
J’ai reniflé, excité, le moindre souffle de vie,
Effleuré le corps étendu de ma maman endormie
Qui me regardait les yeux grands ouverts, fixement.
Je l’ai contournée de tous côtés en la touchant doucement
Tout en l’effleurant de ma trompe régulièrement, désespérément.
J’ai caressé ses défenses en y posant ma patte délicatement.
De petites poussées avec mon front je n’ai pu la réveiller.
Mais qu’avait-elle donc ma mère pour ainsi sommeiller ?
Découragé, je me suis assis tout contre elle en soupirant
En regardant le corps de ma grande sœur sans mouvement.
La matriarche, allongée sur le flanc était au bord de l’étang.
Attendait-elle comme maman le baiser d’un Prince charmant ?
 Il s’infiltra dans ma trompe une odeur de la mort.
Il n’y avait plus que moi … survivant parmi mes chers trésors.
Quel Dieu de la savane m’ota l’idée de boire cette eau ?
J’avais préféré téter aux mamelles de maman le bon lait chaud.
Combient de temps suis-je resté ainsi prostré, affaibli,
Me revoyant marcher aux côtés de ma mère sur un passé jauni.
Sans trop savoir comment je me suis retrouvé déambulant
Dans ces hautes herbes agitées par un vent turbulent.
Désormais tout l’amour reçu de ma mère depuis ma naissance
S’est arrêté là m’abandonnant un jour de malchance.
Je n’ai que pour caresses ces herbes folles et protectrices
Où je me camoufle en espérant une aide salvatrice.
Déshydraté, je ne vais pas tenir longtemps …
Vais-je à mon tour dormir comme maman ? …

19 Mai 2021 – Jeannine Castel

 Les poèmes de Chatnine
Photo : Nathalie Vidal Terrier  Barbara Fortunel sur Facebook

 

 

 

 

 

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