Archive pour la catégorie 'scènes de vie africaine'

Diapause

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«Ouoh ! Tu fais la gueule ? … Je te cause ! …
Tu les as à l’envers ? C’est moi qui t’indispose ?
Ne dit-on pas que c’est l’homme qui propose ?
Réponds moi … au moins dis quelque chose …»
«Grrr … fiche moi la paix  ! Tu me casses les bonbons !
Tu me files le tournis, arrête de tourner en ronds …»
«Ouais … ben quand c’est rond c’est pas carré
Et si ça continue je vais me barrer.»
«C’est ça dégage ! Va faire ta mijaurée ailleurs
Si tu penses trouver quelqu’un de meilleur …
Un baroudeur qui supportera les humeurs de tes chaleurs.»
«Alors là , c’est un comble … mieux vaut alors te taire.
Si tu crois que je te vois pas draguer, jouer au célibataire !
Tu n’es pas le seul ici … à d’autres je peux plaire …
Des plus jeunes que toi, mon vieux pépère … oui pépère !»
«STOP ! Arrête de me provoquer avec ta queue … sinon …»
«Sinon ? … au moins la mienne n’a pas besoin d’amidon !»
«Mais tu vas la fermer à la fin ?! … j’ai sommeil …»
«C’est ça … baille … t’étonne pas si à ton réveil …»
«Et allez ! les menaces … le sempiternel chantage  …
Cesse ton va et vient et ta ridicule scène de ménage.
Viens te coucher à mes côtés et monte la garde …
Hihihi à défaut de mayonnaise …» «C’est ça, lézarde !»
«Quand on est jeune on a des matins triomphants
Et telle Judith près de Booz endormi …» barrit un éléphant
Amusé de voir l’un dans le rêve, l’autre dans l’extase,
Repus d’une soupe de brègues, attendant une occase
Pour rabibocher l’allume-gaz de ce lion épuisé
Par NYMPH’O jamais apaisée de baisers.
«Peut-être avec Ruth quand viendra l’heure du réveil
Succédant à Judith je le sortirai de son sommeil … »

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2 Septembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photos : Jean-Pierre Delpech sur Facebook

 

Squats et squatteurs

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«Chacun son nid
Son trou de souris …
On ne sait plus comment
Trouver un logement,
Passer inaperçu, pépère,
Dans d’insolites repaires !
Mon lodge naturel
A rien de résidentiel
Mais au moins les prédateurs
Ne viendront à cette hateur
Troubler mon repos !
À part les joueurs de pipeau,
Les singes et les rampants.
Mon squat est cependant
Plus sûr que cette carcasse
D’une puanteur dégueulasse.
Quelle idée de s’abriter ainsi,
De roupiller sans soucis !
J’espère que leur mère
Est à côté de ce cratère !
Il faut une sacrée foi
Pour ne pas avoir les foies !»

«Moi, mon nid n’a pas de toit !
Je dois faire contrepoids
Pour ne pas tomber du nid.
Je ne suis pas assez hardi
Et je dois de la dépendance
M’en contenter en l’absence
De ma mère partie au ravitaillement
Que j’attends impatiemment.
« Pour vivre heureux vivons cachés »
Faut pas gober toutes ces empanachées !
Car trouver la sécurité en savane
C’est bon pour faire braire les ânes !
« On ne trouve pas de colombes dans un nid de corbeaux » …

«Pour sûr ! Elles ont été remplacées par les Léo !
Qu’importe le nid et le nom de l’oiseau
Il y a toujours ces délirants zozos
Qui découvrent nos cachettes
Avec leurs grandes lorgnettes.»
Tu as raison au jeu du chat et de la souris
De cheese à ouistiti, pour épater la galerie,
Faut bien leur donner le change afin
Que ce petit monde revienne demain.
Ouais … tant qu’ils sont là c’est bombance ..
Quoi ? Non ! cette barbaque n’est pas rance ! …»

 

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6 Mai 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photos : Bri Lions António Órfão – Nature Photography sur Facebook

 

 

Le rondeau du bord de l’eau

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Sur l’onde silencieuse
Une langue rose, râpeuse,
Dessine des ronds sur l’eau
Ridée d’un argenté halo.

De ce microsillon émane
Le dernier tube de la savane
Pour cette lionne musicienne
Belle comme l’obsidienne.

Chaque nuit sans lune
Elle vient sur l’eau brune
Admirer son reflet admiratif
Troublé d’un clapotis chétif.

En cette langoureuse extase
Elle oublie les métastases
Du cancer qui ronge le monde.
Il n’y a qu’elle et l’onde.

De noires et de blanches
Sa soif musicalement s’étanche.
Est-ce dimanche ou lundi ?
Qu’importe en ce paradis.

Sur l’onde silencieuse
Une langue rose, râpeuse,
De quelques gorgées d’eau
Se détend avec un rondeau.

 

2 Février 2019 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Nikon South Africa sur Facebook

 

 

 

Les Mascottes

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«Quand on fait la planche, on les voit mieux !»
«Accroupis en rang d’oignons … qu’ils sont sérieux !
Essaie de t’asseoir comme eux sur un pied …»
«Tu as beau dire … je n’ai rien à leur envier !
Ce sont eux qui viennent nous rendre visite,
Nous tirer le portrait pour leurs fameux sites.»
«Tu vois celui-là avec sa grosse cafetière ?
C’est fort de café un tel engin pour de l’imaginaire.»
«Arrête, tu me fais rire ! Si on les poussait ?»
«Même pas en rêve ! On peut même pas les éclabousser !»
«J’ai cru entendre qu’ils commentaient notre tapage nocturne …»
«Nous sommes chez nous ! Ils nous cassent les burnes !
Viens, on va essayer au fond de l’eau pour voir
Si sur un pied, comme eux, on peut s’asseoir …»
«C’est curieux … ils sont tous appuyés sur le pied droit …»
«Sauf celle là, assise à côté des trois …»
«Quelles vedettes nous sommes, hein ma chochotte !?»
«Oui … ils sont nos précieuses mascottes.»
«Allez ! Offrons leur le cliché du siècle inespéré !
Depuis qu’ils tanquent ces sympathiques vertébrés
Prêts à faire la marche des canards …»
«Laisse béton … j’étais tranquille, j’étais penard …»
«Allons ne traînons pas … allons du talon …
S’asseoir comme ces beaux cupidons … 
Laisse béton … »

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1 Février 2019 – Jeannine Castel
 Les poèmes de Chatnine
Photos : Micheline Bach-Tschill Polo Chourbois sur Facebook

 

Un succulent pot-au-feu

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D’un pot-au-feu sans poireaux
Dans le bouillon d’un marigot …
Des hyènes intriguées par un flotteur
Vite alléchées par une forte odeur …
Effrayèrent un phacochère dérangé
Dans sa sieste par des bruits étrangers
Autour d’une baudruche gonflée à bloc
Qu’il prit d’abord pour un roc.
Un rocher pris d’assaut par des fofolles.
Elles s’acharnaient sur une masse molle
D’un reste d’un énorme hippopotame
Qui mijotait depuis qu’il rendit l’âme.
Agacé par tous leurs ricanements
Il tourna les talons promptement
Laissant à leur festin ces chipies querelleuses
Dans cette ragougnasse de chairs boueuses.
«Pour une fois que le ventre est plus gros que les yeux …
Elles se comportent encore en crocs-gneugneux !»
Le pot-au-feu mit le feu aux poudres
À ces chicaneuses disruptives comme la foudre.

Ainsi la mort remplit de vie les autres,
Elle est ce moteur qui cale entre autres
Transporte de la vie à la mort
Un moribond à son sponsor.
La vie vit de la mort …

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29 Janvier 2019 – Jeannine Castel
  Les poèmes de Chatnine
Photos : Patrick Kientz sur Facebook

Vous avez rien à déclarer ?

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«Risette par ci, risette par là !
Depuis RISETTE et son tralala
On nous mitraille à tire larigot !
Bientôt nous aurons droit à un logo !»

«Figaro ci, Figaro là, y en a que pour elles !
Ces collantes hyènes que nous chassons de nos ailes
Mais qui rappliquent sans gêne aussitôt
Font table rase jusqu’au moindre petit os !»

«Et patati, et patata, ras les pattes de ces hyènes !
Depuis cette célèbre RISETTE, elles se déchaînent !
Elles ont pris la grosse tête ces chipies
Aussi bavardes et voleuses que les pies !»

«Vous tombez bien ! C’est menu de fête aujourd’hui !
RISETTE a disparu depuis que le soleil a fui.
On l’a vu disparaître, sous l’emprise de douleurs …
Du coup on festoie ! … chez nous pas de fleurs !»

«Comme des vautours, elles ont tout ratiboisé !
J’ai dû voler loin pour me ravitailler.
Ce n’est pas un bonheur de les entrecroiser …
Pas de pitié pour nos plumes ! Quant à l’oreiller …»

«Juste un petit encas, un tout petit encas.
Ces drôlesses mangeraient même du rutabaga !
Juste pour me caler un petit creux, mon dur tracas.
Mais grâce à RISETTE, je fais parti de la Saga !»

Un triptyque journalier parmi tant d’autres
De scènes animées par de vaillants, courageux apôtres
Qui survivent sans trop se poser de questions …
Mais comment savoir ce que pensent ces champions ?

 

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24 Janvier 2019 – Jeannine Castel

 Les poèmes de Chatnine
Photos : Jean-Louis Godard sur Facebook

La visite à une amie

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«Arrête de tirer sur la sonnette d’alarme !»
«Oui, mais notre sœur fait trop de vacarme !
«Tu vois bien que maman est occupée !»
«Tu m’embêtes ! … fiche moi la paix !
C’est un peu longué leurs câlineries …
J’ai envie de téter … assez de plaisanterie …»
«Quand on est en visite, la politesse
Est de rester poli envers son hôtesse.»
«C’est elle la malpolie ! Ainsi nous accueillir …
Elle savait que nous allions venir !»
«Ma fille cesse tes caprices, de grâce …»
«Pouah ! ses tétines ont l’air dures … de la glace !»
«Frérot, tu as goûté à ces restes de carcasse ?»
«Tu vois bien ! Y a plus que les poils et la peau !
«Quelles étranges façons de nous recevoir mon poto …
C’est pas étonnant qu’après un tel festin
Elle reste allongée sans remuer son popotin !»
«Et maman qui n’en finit plus en congratulations !»
«Ouais … on dirait qu’on fait l’aumône ! Quelle désolation !
Maman, pour cette amie, a trop de compassion.
Je vais tirer la sonnette jusqu’à l’exaspération !»
«Et moi brailler à me faire sauter ma dentition !
Et toi frérot ? tu restes planté là sans rien dire ?!
Tu attends quoi ? … Toujours à la traîne sans un sourire.
On sait que tu es le chouchou de notre mère !
Tu fais bien de traîner pour préserver ton derrière !»
«Tu réponds pas ? Tu as raison ça vaut mieux.»
«Douce amie, qu’ils sont chiants vos morveux !»

C’est ainsi qu’à longueur de journée sur la savane
On peut voir de telles scènes qui feraient braire les ânes
Mais ceux-ci ont d’autres cultures à brouter …
Ici, en tout cas, on n’a pas le temps de s’encrouter !

 

23 Janvier 2019 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Micheline Bach-Tschill

 

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