« Arrête tes caprices,
C’est un vrai supplice
De t’entendre ainsi hurler !
Capricieux ! Soupe au lait !
Arrête s’il te plait ta comédie !
Même pas en rêve … du poisson le vendredi !
Mais d’où il sort celui là ? »
Se demande la mère dans tous ses états.
« Va rejoindre tes frères et plus vite que ça !»
« Tu es vilaine, je vais le dire à Papa ! »
« Ah ! elle est bien bonne celle-là ! »
S’exclame le père d’entendre cela.
« Fiston, inutile de me passer la brosse,
Le poisson c’est pas pour les félins féroces.
Mais d’où vient ce gosse ?
Chez nous on ne pêche pas, on chasse ! »
Le père céda de guerre lasse.
« Cette nuit, à l’abri des regards, tu viendras
Nous irons pêcher dans les eaux du Mara. »
« Tu es le meilleur des papas … vrai, on ira ? »
« Mais surtout ne le dis à personne à cause
De toute la Communauté et d’une psychose … »
« Psychose ?… c’est qui Dad cet animal ? »
« T’inquiète fiston, c’est pas un truc génial. »
À la nuit tombée, sous les yeux de quelques hippopos,
Le père et le fils pêchèrent du bord de l’eau
Quelques poissons endormis surpris de voir des crocs
Dans des becs d’aussi féroces oiseaux.
Le lionceau s’amusa du frétillement
De ce poisson gluant, craquant et puant.
La gueule pleine d’écailles et d’arêtes
Il vomit… « Pouah ! c’est dégeu ! arrête !
Vite que je me rince, que je me débarrasse
De ces épines qui me piquent, m’agacent ! »
« Il te faut manger de la viande en boulettes
Pour faire passer ces vilaines arêtes … »
Le père, amusé, ramena son fiston agacé
Qui n’arrivait pas à se débarrasser
De ces maudites arêtes qui l’embarrassaient.
Notre capricieux lionceau de vive allure
Se garda bien de raconter cette aventure.
Pressé de rentrer le voilà qu’il galope
À l’idée d’un bon steak d’antilope.
Quelques bavards hippopos ébruitèrent
Cette partie de pêche peu ordinaire.
Notre lionceau fut baptisé FISHER
Par ces amphibiens moqueurs.
On dit que des safaristes auraient vu un lion
Porter un pendentif avec une grosse arête de poisson …
9 Janvier 2018 – Jeannine Castel
Photo : Lucy Johnson sur Facebook