Archive pour la catégorie 'Photographes divers groupe MPS'

En file indienne

file
Sur des couches de poussière
Les caravanes d’éléphants,
De leur avenir triomphant,
Piétinent les haches de guerre
D’arbres de vie endeuillés
D’illusions ensoleillées.
Sur les eaux de pluies diluviennes
Ils tracent en file indienne.
Silencieux comme les larmes
Qui coulent et vous désarment,
Sur les reflets d’un miroir
Ils pompent quelques espoirs.
De rides et d’angoisses,
De bonheur et de poisse,
Force tranquille au repos,
Fidèles gardiens du troupeau,
D’une oasis du bon vieux temps
Ils endurent pluie et beau temps.
6 juillet 2022 – Jeannine Castel

Chamailleries (suite 1)

chamil1

… À ce moment précis, toute une enfilade
De lionceaux surgissent au mot « camarades’
Accompagnés de leurs mères, en file droite.
Ils foncent en direction de cette montée étroite
Du vieux Cannes soucieux d’une sauvage invasion
Qui dépasse tout entendement imaginaire d’une vision.
JULIO, le sifflet coupé, fait la sourde oreille
À l’appel d’une lionne. KRAMBA s’émerveille.
Elle rejoint la file indienne avec PISTROUILLE
Plantant JULIO, déficelé comme une andouille.
PISTROUILLE se réjouit de cette bonne leçon intensive,
Lanterne de ce bataillon en marche, sur le qui vive.
C’est alors qu’apparaît au loin pour corser l’évènement
Une RISETTE tombée du ciel, armée jusqu’aux dents.
JULIO, décontenancé, sous le poids du remords,
Cherche auprès de sa mère quelque réconfort.
Secours inattendu, un secrétaire du Roi Soleil
Détourne l’attention de RISETTE en éveil …
«Va donc vite rejoindre la troupe JULIO
Au lieu de rester seul comme un idiot !
Chacun aura droit à sa part de gâteau.»
«Ah ! Enfin ! te voilà JULIO, c’est pas trop tôt.» 
Et premier en tête du troupeau aux côtés de KRAMBA
Il s’imagine ce café des Arts d’un ex marquis de Carabas …

remords roisoleil

 

28 Juin 2022 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Martine Leleux Nicolas Orillard-Demaire

 

La Parade aux étincelles (13)

Valentin

VALENTIN

Avec ses perles de couleur rouge et turquoise
VALENTIN, ce Tragopan de Hastings, pavoise
Sur un char dont on ne voit, c’est louche,
Que le haut du corps de ce Phasianidae farouche.
Sur le qui-vive en permanence, il met au défit
Le jury qui somnole sur son habituel rififi.
Habitué au bruit des bruissements des arbres,
Face à ces juges d’une froideur de marbre,
VALENTIN essaie d’animer, d’exciter les regards
De ces membres endormis, peu motivés, pantouflards.
Bavette et cornette déployées, de vives secousses
Il déploie sensuellement ailes et queue à la rescousse.
Tout en émettant une batterie de cliquetis,
Il bombe son torse sous un soyeux plumetis
Décoré de pois bleutés prêts à rebondir bruyamment
Sur un roulement de tambour étourdissant.
Cette parade frontale provocatrice attire
La curiosité de JULIO toujours éveillée au délire.
«Ce monotypique galliforme est bien étrange …
Il a tout du faisan sous sa noire frange …
Quel beau caméléon en guise d’épingle de cravate !
Je dois reconnaître que ce bijou perlé m’épate !»
Étonné du silence qui règne dans la tribune,
VALENTIN criaille : «Ce bijou doit valoir une fortune !»
À ce piaillement les membres du jury, d’un sursaut,
S’apprêtent, sans savoir, à donner l’assaut.
JULIO, ravi de voir les membres roulés dans la farine
Se délecte :«Ils sont vexés… Ils font grises mines !»
«Le buste de ce VALENTIN coiffé d’un postiche d’une rousse
Ne mérite pas que tout un jury pour lui se trémousse !»
Avant de regagner ses feuillus, VALENTIN épingle les regards,
Dévoile tout son corps à ces membres nasillards, ringards.
À regret ils découvrirent trop tard la voie lactée
Que proposait VALENTIN … Ils tombèrent en apnée.
En l’honneur de JULIO, en habit de fête,
VALENTIN le remercia l’esprit en goguette …

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16 Février 2022 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photos : Danny Van Wiele Les Amis de Melting Pot Safaris!!!
PixabaAnimaux et Paysages du Monde John Cordier

 

 

 

 

 

 

Le Kilimanjaro

kili

J’admire le Kilimanjaro, assise sur mon canapé.
Un affreux toulonnais vient troubler ma paix.
Le son de sa perceuse, en ce début de semaine,
M’éloigne de ce mont et de son imposant domaine.

L’instant magique, de courte durée, m’interpelle.
Avec de tels casse-bonbons à bretelles,
Même en rêvant sur un coucher de soleil
Les affres du quotidien ont différents éveils.

Avec ou sans, évaporé avec l’encens, mon rêve
Accroché aux parois de sa beauté s’élève,
Glisse sur les pentes de ses neiges éternelles.
Vierge de toute vie, la nature serait belle.

La perceuse intolérante insiste et défrise,
De son aiguë tonalité, cette rencontre compromise
Avec une nostalgique romance d’Out of Africa
Que j’abandonne là pour d’autres encas.

KILIMANJARO, cet imposant mot de ma mémoire,
Inaccessible que par l’imagination de mon écritoire,
Est peuplé d’éléphants, de girafes, fourmis et divers félins
Fourmillant, galopant, barrissant dans mon âme de pèlerin.

Il n’y a qu’elle seule qui peut à présent voyager.
Ma jeunesse envolée chez ma vieillesse vient y loger,
Dans le tourbillon des jours et des semaines,
La splendeur lointaine des terres africaines.

Son blanc manteau me tiendra chaud, peut-être
Quand mon corps enseveli ira paître, peut-être
Sous la forme d’un esprit champêtre, peut-être
Recyclé par un trou noir de salpêtre, peut-être.

Et sur les vieilles falaises humides du Kilimanjaro
Seule ou avec d’autres étoiles et leurs amis pierrots
Je pourrai contempler à satiété ce mont et l’Univers
Tout en dégustant des neiges éternelles à mes desserts.

 

19 Juillet 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Bruno Bedoni sur Facebook

 

 

 

 

 

CHOUCHOUTE

flirt

«JULIO, tu veux bien m’amener voir ta cabane ?
Nous serions plus en sécurité que sur cette savane.»
«CHOUCHOUTE, arrête de me passer la brosse !
Il est un peu tôt pour célébrer nos noces.»
«Mais JULIO qui te parle d’épousailles à la fin ?
Tout un plat pour quelques petits câlins enfantins !
Tu oublies que tu n’es pas le seul sur mon terrain.
J’ai d’autres œillades à ma suite … et plus câlins !»
«C’est à se demander alors pourquoi tu me colles ?
Où sont-ils, chère idole, tous tes pots-de-colle ?
N’est-ce pas ma célébrité qui t’intéresserait par hasard ?
Je te vois venir … qui dit cabane, dit plumard !»
«Quoi, ta célébrité ! Où sont passé tous tes fans ?
Je ne vois autour de nous que des troupeaux d’éléphants !»
«Normal, bécasse … c’est à cause des confinements …
Sous peu, ils vont rappliquer de tous les continents.»
«Rien que ça ! T’aurais pas pris la grosse tête ?.»
«Et toi ne lorgnerais-tu pas mes coucougnettes ?»
«Fais moi rire … on dirait deux noisettes ! …»
«Ouais … c’est ça … espèce de courgette …
 Tu me provoques pour avoir ma couchette !»
«Pff ! Tu te prends pour le roi de Prusse … aussi radin !
Tu n’es bon qu’à charmer avec ton baratin.
La CHOUCHOUTE, elle en a rien à cirer de ta pergola !
Tu aurais bien été un misérable dans les romans de Zola.»
Sur ce CHOUCHOUTE planta JULIO sur ces propos fâcheux
Et notre JULIO, vexé, devint passagèrement grincheux …

8 Mai 2021 – Jeannine Castel

 Les poèmes de Chatnine
Photo : Patrick Jolidon sur Facebook

 

 

On dit …

On dit

«On dit quand un lionceau lèche sa patte :
Bonne sera la récolte des patates.
Et quand ça tombe un jour de Pâques
Mildiou, gale, rhizoctone passeront à l’attaque.
Si le lionceau lèche sa patte avant gauche
La mode reviendra au temps des galoches
Et si ce jour là le temps est au beau
Sur la paille, on ressortira les sabots.
Si le lionceau lèche sa patte avant droite
Ce sera belle saison pour les baboites
Mais si la patte léchée est repliée
Les baboites de mise en boite auront alliés.
Si le lionceau lèche sa patte arrière gauche
Et que c’est le jour de la Saint Totoche
Il faudra astiquer de fond en comble sa maison
Si l’on veut que les virus restent en prison.
Mais si le lionceau lèche sa patte arrière droite
L’atmosphère ambiante aura les postillons moites.
Foi de JULIO même si on me croit idiot
C’est pas moi qui remplit de ont dit vos charriots.
Je préfère me lécher les babines
Loin de vos racontars et combines
Et vous laisser tout ce qu’on dit
Quand un lionceau se lèche le bigoudi !»

 4 Avril 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Olivier Burger sur Facebook

 

 

Virgule et Bitipa

leleux

Deux girafes à Baringo,
Camouflées à l’embargo,
Curieuses comme des chattes
Haut perchées sur leurs pattes
Intriguées, espionnent, inquiètes,
Le retour des tam-tams à roulettes.
«Aurons-nous droit à leur dernière trouvaille ?
Parait-il qu’ils planchent sur nos retrouvailles …»
«VIRGULE, c’est pas rien de tels rase-mottes hein ?»
«Oui BITIPA … ce sont les anges gardiens de nos chemins.»
«Quel courage … ils doivent aussi sauver leur navire …
Quand je pense à tout çà il me vient le vire-vire …
En tout cas il semblerait qu’ils ne sont bien qu’ici …»
«Peut-être mais pour nous ça calme pas nos soucis !
Tandis que pour eux c’est une évasion de leur quotidien.»
«Cette planche de salut alors elle vient  ?»
«Ce n’est pas pour aujourd’hui on dirait BITIPA.
Ils sont en vase clos la portière ne baille pas.
Allons quittons ce lieu, cet arbre est dépouillé
Filons vite d’ici avant être rouillées …»

 

19 Octobre 2020 - Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

photo : Martine Leleux sur Facebook

 

 

Pas si bêtes que cela …

baguette

«JULIO … tu y crois toi à ce virus ? …»
«J’en sais rien … pose ta question à Crésus …»
«Crésus ? C’est qui ?» «Un souverain plein aux as …
Grâce à la Pactole … une sorte de Las Vegas …»
«La Pactole ?» «Nous, de la Mara on se contente.»
«Ah ?? … mais quel rapport ? Ta réponse est déconcertante.»
«Mettre des paillettes plein les yeux à des innocents
Peut rapporter à ce Crésus du cent pour cent …»
«Chut !! parle doucement on peut t’entendre …
Ces Crésus n’aiment pas que des bêtes cherchent à comprendre …
Paraît que des esprits rôdeurs, malveillants éliminent
Tout ce qui fait obstacle à leurs bouffées d’adrénaline …
Oh ! Dis donc tu imagines tous ces tas de combines ?
Jusqu’à inventer un Covid19 … c’est vrai ça pourquoi 19 ?…»
«10 … la fin d’un cycle … 9 … pour refaire du neuf …»
«Ohlala JULIO … j’ai la chair de poule … j’angoisse …»
«Ouais … bizarre … il flotte un parfum d’époisses …»
«Mais pourquoi nous isoler ? …» «C’est notre mea culpa.
L’un sans l’autre nous n’existerions pas» «Je comprends pas …»
«C’est nouveau … leurs boucliers ce sont leurs masques …
D’une guerre psychologique imaginée par des fiasques …
D’où l’expression : avoir pris de la bouteille …»
«Quels malheurs ! Tout ceci pour de l’oseille …
Ce Crésus qu’est-ce qu’il devait être riche … »
«Ouais … vu le nombre d’héritiers planqués dans leurs niches …
Jusqu’à ce que Lucifer s’en mêle … faut pas croire …
Il voudra sa part de gâteau après leur avoir léché la poire.»
«En attendant c’est bien triste … quelle abomination …
Après toutes ces victimes des camps de concentration.»
«Les temps changent … on passe aux camps de l’isolement …
Ah ! Un cul de sac ! les yeux ont fait éclater la panse de ces gourmands !
T’en fait pas MOUSSE, il y aura toujours des résistants …
La preuve …  malgré tout ça, ils sont là nos battants.»
«Oui, montrons leur notre joie de les accueillir !»
«Marcher à la baguette … plutôt avec elle en finir ! …»

 

à bas enfin !

25 Août 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photos : Xavier de Salins – Roger Saunier sur Facebook

 

Le juge Bubo (6)

tete à tete

Le tête à tête entre OOHU et BUBO
N’apporta au juge aucun élément nouveau.
La nuit portant conseil, dès le lendemain
Il passa tous les dossiers au peigne fin.
À des lieues de là, tandis qu’il prenait son bain,
Le juge martial TIRAMISU, énervé de bon matin,
Reçut une dépêche apportée par deux jabirus.
Sitôt le pli remis, ils repartirent du côté de Samburu.
Espérant ne pas avoir été dérangé pour une babiole,
TIRAMISU roula les mécaniques sous sa camisole,
Calmé, il s’installa à sa place préférée dans les branchages.
La matinée était plutôt calme à part quelques babillages.
Le pli était un plainte d’un tisserin-gendarme …
Comment douter de la déposition d’un frère d’arme ?
Il racontait avoir été victime d’une violente attaque,
Avoir tout fait pour défendre sa nouvelle baraque
Mais face à l’envergure du féroce et ailé combattant,
Son nid douillet, vide d’oisillons fort heureusement,
Avait valsé, sauté comme une crêpe en l’air
Tandis qu’il s’échappait, fuyant ce démon des airs.
Il cite avoir eu affaire à une grand duc de Verreaux
Qui ressemblait étrangement à la greffière du juge BUBO.
N’ayant pas confiance, par prudence, il préférait
Ne pas déposer sa plainte auprès de cet enfoiré.
TIRAMISU, prenant la déposition au sérieux
Dépécha pour enquêter deux fous de la brigade aux pieds bleus.
Deux copies-collés des célèbres Dupont-Dupond
Aussi rocambolesques, empêtrés sur leurs petons.
Cette affaire ne pourrait pas passer en Cour martiale …
En cas de garde à vue, il devait trouver une idée géniale
D’une mise en scène, d’un scénario, sans éveiller
Les soupçons de ces deux tourtereaux pour oreillers.
L’affaire n’était pas simple, allait faire scandale …
Un juge arrêté, soupçonné d’être complice d’une vandale …

 pieds bleus bain défense

 

4 Août 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Virginie Liardat Christine Deslandes Martine Leleux  
Lise Perreault Philippe Lebarz

 

 

Le juge Bubo (5)

soupçon

Avec la saison hivernale, le calme revint.
Chacun reprit au quotidien son petit train-train.
L’aigle martial repartit vers d’autres missions.
BUBO continua, sans montrer son air de suspicion,
Son enquête sur l’auteur que la rumeur appela
« Le Dénicheur » qui continuait de nourrir les cervelas.
Concerné de près par ces délits, il mit un poing d’honneur
À démasquer le coupable avant que « Le Dénicheur »,
Au printemps prochain, recommence ces actes de vandalisme.
Il passa au crible tous les témoignages jusqu’au paroxysme,
Enfermé nuit et jour, examina toutes les possibles situations.
Autant chercher un indice dans une asile d’insertions !
Un bourdon à l’oreille le harcelait malgré sa résistance.
Tout n’avait-il pas commencé depuis le vol à sa résidence ?
Et soupçonneux, il surveilla de près son aimée greffière.
Suspicieux, il redoubla, le traite, ses belles manières.
Mais agissant pour la bonne cause, rien ne dérangeait
Sa bonne conscience jusqu’à mettre sa carrière en danger.
Après tout rien ne prouvait que son amie de couche
Ne trempait pas, dans son passé, dans des affaires louches.
Trop occupé, lui faisant confiance, il n’avait pas vu les œufs
Qu’elle prétendait couver sans bouger d’un yota ni d’un pouce
Quand il venait, toujours pressé, apporter à sa douce
Quelques mets. Lors d’un tête à tête, d’une innocente interrogation
Il essaya de coincer OOHU dans ses réponses aux questions.
BUBO, le cœur serré, les plumes frémissantes, l’âme en déroute
Redoutait d’entendre une preuve qui confirmerait ses doutes …

 

1 Août 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Thierry Cheriot sur Facebook

 

 

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