Archive pour la catégorie 'Photographe Véronique Morel'
Menthe et chocolat
Une dendrobate venimeuse
« Ouf ! Enfin arrivée ! Tous ces sauts, je vous dis pas…
C’est que c’est pas la porte à côté le Costa Rica.
La Chouette Parade c’est bien ici ? Oh ! Y a quelqu’un ?
C’est quoi cette Chouette Parade … y a dégun … »
« JULIO, je pensais pas qu’elle ramènerait sa fraise … »
« JULIA ! Une rainette … » « Certes, mais c’est une rainette fraise. »
« Fraise ou tomate qui mange des anoures dis-moi ?
Hihihi, Pfff, j’ai hâte de voir leurs petites têtes d’anchois. »
« Ah ? j’avais pensé la recevoir en vase clos …
Ce qui fait que tout le jury est resté à L’Enclos..
« Hello ! J’ai pas fait tout ce chemin pour des prunes ! »
« Voilà, voilà ! Juste un petit contretemps avec la tribune. »
« Ah ? C’est vous JULIO, le Président je suppose ? Figurez-vous … »
« Vous avez un peu d’avance sur l’heure du rendez-vous …
Les membres du Jury ne vont pas tarder, mettez-vous à l’aise. »
(Foi de JULIO, celle-là c’est pas demain qu’elle sucrera les fraises.)
Ce jean vous va à ravir … » « je bous d’impatience … »
« Mettez-vous en piste … » « Ah ? faut-il aussi que je danse ?
Je suis venue avec mon skateboard, au cas où … »
Pendant ce temps JULIA est au fond du trou.
Elle annonce au Jury qu’une grenouille est là pour la Parade.
« Une grenouille ? » C’est la cohue pour monter sur l’estrade.
JULIO s’est caché pour voir la réaction de ces mirlitons.
« Ah mes loulous, vous pensiez faire un petit gueuleton ? »
Déçus, vexés, par les propos de cette coqueluche costaricaine,
Les suricates à l’unanimité soulagent leurs creuses bedaines.
« Pas assez qu’elle est toxique, elle a une mine patibulaire.
Venimeux ou toxique votre simili-cuir n’est pas pour nous plaire.
Vous ressemblez à une céramique ! Le vernis est tout craquelé…
Grassouillette.. ça veut se rajeunir.. bardée comme un coquelet..
On muscle ses trapèzes ? » Rouge de colère, la dendrobate éclate :
Dire que c’est pour cette bande de malotrus que j’ai quitté mes pénates.
Contre mauvaise fortune, bon cœur, à défaut de ripailles
JULIA leur offre un strawberry frog vaille que vaille.
Number Three annonce JULIO, hilare, sur son séant.
« Quelle Parade ! Franchement, c’est dément … »
16 Janvier 2023
Quand la RISETTE
Quand la RISETTE est en colère
Imprudents vautours sur son parterre
Qui lorgnent, convoitent son met
Quand elle a ses crocs affamés.
Quand la RISETTE a la hargne
Point de sympathie n’épargne
Pour un éventuel partage
D’une évidente scène de ménage.
Quand la RISETTE a sa cour
Habituée à cette faune de vautours
Ses seuls mots d’amour seront
Pour sa meute qui encercle en rond.
Quand la RISETTE défend son bien
Entourée d’une meute de vauriens
Il est rare qu’elle n’emporte rien
En parfaite chipie parmi les terriens.
Quand la RISETTE rapplique
Aussitôt critiques et suppliques
Doreurs et enjoliveurs
Ricanent de bon cœur !
24 Février 2021 – Jeannine castel
la meilleure façon de marcher
C’est plus fort qu’elle ! Satanée RISETTE !
Trop contente d’être de nouveau sur la sellette !
Top-modèle d’anciens échos d’une mode
Elle rapplique aussitôt, l’héroïne peu commode !
Certes depuis elle est devenue un peu grassouillette
Être et avoir été … vieillissent aussi les bêtes.
Après avoir abdiqué RISETTE, la rebelle,
A regagné sa Cour infestée de jeunes pucelles
Incapables de respecter les règles hiérarchiques
En semant la zizanie par leurs disputes hystériques.
C’est ainsi qu’elle se la pète ce 14 Mars dernier
Au cours du passage en revue de ses dévoués guerriers
Sous les yeux intrigués des trois jeunes d’Amani
Dont leur démarche en danseuse fait pouffer NINI
Qui se moque, en machouillant, de cette prétentieuse
Prête à revivre les trente glorieuses.
«Carrément à côté de la plaque la folle dingue !
Ce serait plutôt pour les vingt piteuses de Ribouldingue !
Tout ce faste pour célébrer le retour d’une excentrique
Qui n’a pas digéré qu’on la traite de pipelette … comique !
J’en ai vu des vertes et des pas mûres mais alors là …
Un fayot de vautour endimanché marchant au pas
Pour lui offrir une cocarde en signe de paix …»
NINI de rire a failli s’étouffer …«Quel toupet !»
S’exclament les autruches n’en perdant pas une
«La prairie, parfois, a de ces scoops de lune …»
CROCO, ravi de ce reportage, d’une mauvaise haleine
Salue à gorge déployée en riant comme une baleine.
Un guêpier, ailes déployées, de la haut bade,
Cherche à savoir le pourquoi de cette mascarade.
Insensible à toutes ces marques d’attention
RISETTE se moque bien de tous ces minus croupions.
27 Mai 2020 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Veronique Morel sur Facebook
Deux nonnettes avisées
«Ils ont enfin pris conscience
De la nécessité et de l’importance
De la gravité de ce virus envahissant,
Tout juste connu, tout puissant,
Qui continue à tire larigot
De dispatcher ses postillons sans embargo.»
«Tu crois que leur conscience humaine
Au bout de ces quelques interminables semaines,
Se soumettra aux lois de la nature
Jusqu’à obséder chaque cas de figure ?
Cette immobilité d’angoisses et de craintes
Atténuera-t-elle l’égoisme de leurs empreintes ?»
«J12 … De cette passivité prolongée,
Sauf sur le boulevard des Allongés,
Peut-être qu’en voyant le monde à l’envers
Ces bougres verront mieux leurs travers ?»
«Ma louloute, j’ai peu d’espoir en ce bas monde.
Après cette agonie de quelques jours et secondes,
Le présent de leur mémoire, sur ce laps de temps,
Les fera gambader au bonheur du printemps.
Prisonniers de guerre sans uniforme, robotisés,
Ils s’évaderont vers leurs idéologies à réaliser
Dans l’euphorie de la victoire, libérés,
Vides, cahotiques, sevrés sous leur béret.
Toutes ces bavardes pies de mondes intimes
Iront, déprimées, à la chasse aux centimes.
Après avoir gagné la guerre, ces survivants vulnérables,
De cette période d’isolement, déclencheront un mémorable
Sentiment de compensations pour d’autres projets
À l’opposé de leurs désirs d’une vie plus rangée.
Après ces jours d’attache de substituts affectifs
Dans le besoin, isolés, ensemble sur leur esquif,
De contraintes répétées, de frustrations quotidiennes,
La dépression suivra ces soldats d’une guerre ancienne.
Le cerveau asséché, plus stimulé, la mémoire s’éteint !
La résilience sera difficile sans fond de teint.»
«Dites donc pour des mangoustes naines cette vision !
Quels excréments votre vocal gazouillement de dérisions !
Ça m’apprendra en micro caché d’écouter en cachette
Ce que peuvent bien penser des mangoustes nonnettes.
Je constate que leurs terriers sont plus organisés que chez nous.
Au sommet de leurs tanières leurs mâles alpha supérieurs
Scrutent de leurs termitières les dangers annonciateurs.
Leurs groupes organisés, hiérarchisés se divisent
Pour des tâches d’une commune entreprise …
Que rajouter à leur pessimisme si ce n’est
Que ce coronavirus nous fait un vilain pied de nez.
Radio Chatnine secouée par ces annonces
En espérant que ces mangoustes resteront sans réponses …»
28 Mars 2020 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Veronique Morel sur Facebook
GOULÛMENT VOTRE
Croyant voir une tête sans corps,
Cette Miss Varan mit la panique à bord !
À bord et à tribord dans les coulisses,
Amusée, se régalant de voir toutes ces cuisses
Décamper en poussant une variété de hurlements.
À l’aide! Un saurien croque-dents ! Un revenant !
Sa langue fourchue, pour épicer leurs frayeurs,
Détectait en stéréo leurs appétissantes odeurs.
Elle poursuivit à tout azimut ces volailles
Qui mirent, à leur insu, une satanée pagaille.
Troublé, réveillé en sursaut, le Jury somnolent,
En état de choc, devant ce géant à pas lents,
Pris à partie dans cette folle débandade
Observait avec curiosité cette Miss pour charades.
Balayant fortement de sa queue le parterre,
Le Jury essayait de voir les deux bosses légères
Formées par les organes sexuels à sa queue.
Se questionnant sur ce mâle ou femelle face à eux,
La Miss pour les renseigner pondit un bel œuf.
Cette opportuniste fouineuse, raffolant d’escargots,
Le Jury sans plus attendre leva l’embargo.
Élégante sous sa cotte de mailles grise argentée,
Aux écailles petites, rondes, respirant la santé,
De son corps longiligne aux courtes pattes
La Miss chassa, vorace, toutes les candidates.
Mais n’ayant pas d’ailes, semi aquatique,
Reptile solitaire, après cette grande panique,
Sur un papyrus elle put déchiffrer le n°11
Sonné d’un coup de gong par un bonze.
Le Jury l’incita à quitter tranquillement le lieu
Et d’aller faire trempette en banlieue …
La n°5 toujours perchée en lieu sûr
Aux rase-mottes fit un pied de nez-bel-azur.
Remises de leurs émotions les mistinguettes,
Du coup, ne répliquèrent aucunes sornettes.
Votez 11 ! toute ouïe, toutes oreillettes,
Mardi-Gras je vous inviterai à ma dînette !
16 Février 2020 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
photo : Veronique Morel sur Facebook
PITTORESQUEMENT VOTRE
Rien ne pouvait mieux tomber
Ce jour de la tolérance sans retombées
Que cette Miss et sa pittoresque figure
Imposant fermement sa candidature …
Évidemment cette intruse de poids
Provoqua un dilemme quant au choix…
D’une beauté ingrate pour les Miss chéries,
Pittoresque, hypocalorique d’après le Jury.
Cette Miss fut accueillie dans un silence religieux,
Les Miss riant sous cape, écarquillant les yeux,
Chuchotant, commentant à qui mieux mieux …
C’est du lard ou du cochon ? Non, sans rire …
Pincez-moi … alors là … on est en plein délire …
Mardi-Gras, là il ne mourra pas de faim …
Avec elle la concurrence aura vite sa fin !
Quelle mastodonte ! Y a beau dire beau faire
Pour Mardi-Gras, cette Miss, c’est une belle affaire !
Entre la miniature d’hier et cette grande pointure,
Non mais franchement elle va se casser la figure !
Le podium va craquer ! Pour sûr croyez-moi …
Elle a astiqué son corps à la peau de chamois ?
Mamamia quel sumo ! Prête pour le ring ?
Pour le défilé en maillot … pfff avec un string …
Taisez-vous mauvaises langues, bande d’ignares !
La beauté vous l’avez pas dans le cigare.
Ça vous parle la différence ? La tolérance ?
Cessez vos messes basses, vos offenses.
Ce qui est laid c’est votre intolérance …
Honi soit qui mal y pense …
Vos railleries me font jolie ganse.
Et puisque d’un 10 me voici estimée
Je ne me sens point ici être mal aimée.
Je ne vous traite pas de formules décoratives,
D’amuse-gueules indigestes pour croutons et tartines
Alors je me fiche de vos blessantes réflexions.
Je vais de ce pas défiler, provoquer l’admiration.
Au diable vos prétentieuses possessions.
Votez pour cette pittoresque n°10.
Pfff … elle se prend pour la belle de Cadix …
15 Février 2020 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
photo : Veronique Morel sur Facebook