Archive pour la catégorie 'Photographe paul Hama Lee'

Un 29 février …

floc

J’ai quitté Séoul sous la pluie
Sur un tapis déroulé par la nuit
Sous les sunlights et auréoles
Gardée par deux tours de contrôle.

Deux tours penchées, austères,
Éclairées par quelques locataires
S’abritant de ce coronavirus à la noix
Au masque noir, traite et sournois.

Sous la pluie me saluaient, isolée,
Des arbustes dépouillés, gringalets,
Ressemblant à d’échevelés phasmes,
Chassant autour de moi les miasmes.

La pluie, émoustillée par ses claquettes,
Fredonnait dans ma tête sa chansonnette.
Les cerisiers roses en fleurs sans vous
Pleurent depuis ce pluvieux rendez-vous.

J’ai quitté Séoul escortée par sa fantaisie.
Sur le pont de Cheongdam erre ma poésie.
Y reviendrai-je ? L’ai-je quittée ? Qui sait ?
Si imprévisibles en poésie sont ses pensées.

 

29 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine     Photos : Paul Hama Lee

 

 

 

Une nuit à Séoul

intériorité

De l’ombre peut surgir
D’obscurs et fous désirs
Cachés aux souvenirs
Avant de s’assoupir
En un silence inquiétant
Où, parfois, errent les sentiments.

L’eau du fleuve sur ses courants,
Soutenus par des piliers en rang,
Laisse flotter les cœurs à cran,
Prisonniers des tours crevant l’écran
D’un monde enfoui dans l’obscurité,
Aveugle, génial, riche de sa pauvreté.

Forte de quelques veilleuses de garde
L’ombre, victorieuse, défit le barde
Surgi du fin fond de l’espace
D’un trou noir brassé par la masse,
D’une île mystérieuse de l’intériorité
Ou d’une galaxie de notoriété.

Au-delà de la nuit et des amours,
Des questions et de leurs retours …
L’île mystérieuse de l’intériorité,
À la vie, à la mort notariées,
Une nuit à Séoul, sous les étoiles …
J’étais cette île sous le voile.

 

27 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine     Photos : Paul Hama Lee

Han river

han

Han river, loin de son estuaire,
Attire les âmes solitaires
Comme lui, toujours célibataires,
Malgré les nombreux embarcadères.

Ce matin d’hiver flegmatique,
Il se voudrait plus romantique.
Mais fouetté par les épis des rives
Il se laisse aller à la dérive.

Séoul dans les brumes vaseuses
S’éveille lentement de ses nuits tapageuses.
Elle boude ce compagnon, indifférente,
Qui déborde parfois pour cette amante.

Envahie par ses ponts, la ville
Profite des lueurs d’une aube tranquille
Pour dissimuler le trafic incessant
Qui l’aveugle de lumineux phosphorescents.

Croisière de rêve à travers les plumeaux
D’un imaginaire hublot embué de mots.
Aucune ride, aucun remous ne dérange
Cette contemplation où flotte un ange.

 

plumeaux seoul

10 Mars 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine     Photos : Paul Hama Lee

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