Libre !
Libérée de cette lourde et responsable charge,
À des lieues de là RISETTE a mis à la décharge
Règles, lois, traditions et coutumes d’un trône
Qui ont pesé sur son infernale vie de couronne.
Elle peut, enfin, libre de toutes ces convenances,
Savourer d’être mère dans une autre ambiance,
Sous sa seule gouverne, sans subir les exigences
Du strict enseignement sévère de son enfance.
La voilà qui pouponne, allaite, élève à sa guise
Son nouveau né déjà plein de gallardise.
Chassez le naturel il revient au galop …
RISETTE la fugueuse ne vit plus en vase clos.
Libre comme l’air elle agit selon ses humeurs.
Elle vit seule ou parfois rejoint des consœurs.
Elle ne regrette en aucune façon son abdication.
Tous ces complots, ces trahisons, ces soumissions,
Pour un titre couronné qu’elle n’avait pas désiré.
«Non ! Vraiment de ce titre j’en ai rien à cirer !
Ordres, contrordres, fais pas ça, fais pas ci …
Ça me gonflait même sans le moindre souci.
Tout ce zèle pour gagner mes faveurs, me louer
D’aptitudes, de capacités d’un terrier vide à louer.
Je peux toujours dans un clan si un besoin vital s’impose
Me défiler ou m’introduire pour ma bonne cause.
Mais pour l’heure avec la migration des gnous hardis
La manne tombe direct sans chercher le paradis.
Quel plaisir de se sentir mère sans ces bourdons
Qui me frustraient de mes dons sans aucun pardon.
Si sans les autres nous ne serons jamais extras
Un tien vaut mieux que deux tu l’auras …
Hyène je suis, RISETTE pour vous séduire ! …
Pourquoi s’encombrer de ce qui peut vous nuire?
Je profite à fond de ces moments de tendresse
Avant que mes fifilles deviennent des tigresses
Que mes mâles se barrent et m’abandonnent
Pour faire la cour à la reine POLTRONNE.
Peut-on savoir ? …»
25 Septembre 2019 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Nathalie Anciaux sur Facebook