Archive pour la catégorie 'Photographe Namata'

Le baiser

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Tel un paravent entre deux amants,
Il pose ses scellés sur les cœurs aimants.
Le baiser joue et fait risette
Sur les fossettes des coquettes.

Envié par le cœur solitaire,
Épié, il ne se soucie guère
De la jalousie fixant ses ardeurs.
Il baise cette effrontée pudeur.

Il fait sauter les chemises !
Pose ses ventouses auréolées de bises.
Excite le plaisir charnel, secret polisson,
Encouragé par d’impétueux frissons.

Nectar de lèvres pulpeuses,
Il incite les âmes rêveuses
À conter fleurette à des noces
Fleuries, effeuillées de négoces.

Du premier au dernier,
De la vie à la mort décriées,
Il embrasse et embrase
L’amour et ses multiples phases.

 

9 Août 2019 Jour de la St Amour – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Namata Photos – Nathalie Y. sur Facebook

 

 

Un quart d’heure français

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Depuis les partitions ont jauni.
Envolées ces heures bénies !
Seules les notes libres et nostalgiques
Animent l’âme du Maître de musique.

Les belles aux éventails demeurent,
S’éventent pour réanimer ce leurre,
Ce partage d’un quart d’heure français
Drappé de soieries et taffetas froissés.

Piano et violon de leurs feus accords,
Dans un même et sublime corps à corps,
Se laissent aller sous les caresses éternelles
De mains qui leur sont restées fidèles.

Oeuvre musicale du temps suspendu,
De bonheurs vécus, d’émotions répandues,
Échappés d’une partition insatiable
De la vie ici bas si fragile et affable.

Depuis les belles endormies d’une romance,
En ce salon hanté, de vives réjouissances
Ont laissé entrevoir sur un souffle éthéré divin
Cette ravissante scène enterrée par le tocsin.

Chatouillé par l’archet, le temps frivole
Sur les touches du piano de sa course folle
Sur un point d’orgue s’est arrêté, immuable,
Tournant les pages d’une symphonie inoubliable.

 

11 Juillet 2019 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Namata Photos – Nathalie Y. sur Facebook

 

D’invisibles larmes

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Un secrétaire en deuil,
Au doux bois d’acajou,
A scellé en son cercueil
Les larmes de ses joues.

Coiffée d’une mantille,
Face au silencieux miroir,
Cette éplorée jeune fille
S’est éprise du désespoir.

De ses passions éthérées,
Écrites à l’encre dorée,
Ses lettres désormais repliées
N’ont plus rien à raconter
Sur les pleins et déliés
De leur vie tourmentée.

De blancs linceuls drapés
Son repos éternel semble happé
Par des noces d’un veuvage
D’un visage qui n’a plus d’iimage.

Penchée sur ses pages d’écriture
Sa longue blonde chevelure
Dénoue, en ce pluvieux et radieux jour,
Les nœuds de ses impossibles amours.
 Plus aucun convive ne pourra savoir
Ce que ce secrétaire enfermait dans ses tiroirs …

Ni pourquoi le miroir devint livide
En constatant que les lettres étaient humides.

21 Juin 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Namata Photos – Nathalie Y.

 

 

 

La gardienne des clefs

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Cette gardienne des clefs,
De voiles et non d’armure,
Par toutes les portes bouclées
S’infiltre dans les serrures
Du mystérieux château des trésors.

Un château au pont-levis dort
Dans les ruines de l’espace,
Du temps qui rêve et s’endort
Dans les bras de cette hôtesse de glace
Aux nombreux passe-partout loquaces.

Sur des mélodies de chants
Soupirent en ce château fort
Les serrures en mal d’ouverture
Dont les volages clefs des champs
Sur une portée en sol et fa font ceinture.

D’une gardienne et d’un château,
D’une énigme cachée dans les fermetures,
De combinaisons gâchées si haut
Que chambranles et dormants purent
Sans peine voir leurs pênes en châssis.

Car la gardienne de son trousseau
Ne convole d’aucun verrou en particule
Et de frous-frous soyeux elle déhambule
Se faufilant de porte en porte closes
Dont les clefs, d’issues, l’ont éclose.

 

13 Juin 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Namata Photos – Nathalie Y. sur Facebook

 

Secrets

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Cieux de Novembre
Ensevelis de cendres
D’alcoves et de chambres
Aux secrets tendres.

Au coin d’un feu éteint
D’un miroir sans tain
De cachoteries et de potins
Les âmes vont bon train.

D’une éternité ils ont
La liberté de nos prisons
D’éthers et de tisons
Ils nous caressent de frissons.

Les cieux de Novembre
Accueillent nos membres
Aveugles, sourds, ignorants,
Sous leurs feux ardents.

De noces éternelles
D’un ultime départ
L’une des jumelles
Est restée là, sans fard.

Le vent et ses tourments
A balayé les serments.
D’aventures secrètement,
Ils diffusent les sentiments
Ces cieux de Novembre
Quand dans l’antichambre
Je cherchais la chambre
Des yeux de Novembre.

 

16 Novembre 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Namata Photos – Nathalie Y.

 

Publié dans:Littérature et Poésie, Photographe Namata |on 30 novembre, 2018 |2 Commentaires »

SILENTLY

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Ce n’est pas toujours sur le moment.
Il faut laisser à l’âme le temps
De dire, d’écrire, de peindre, de transnmettre,
Par l’ouverture d’une nouvelle fenêtre,
Ce qu’elle continue dans sa vie d’Esprit,
Après que la mort dans un dernier cri,
Lui a ravi l’infini dont elle a hérité,
Seule gardienne de toute Éternité.

Ce n’est pas toujours sur l’instant.
Il faut à cette compagne du temps,
Voire des siècles, pour se manifester
Sur les ondes d’un monde infesté,
Fermé, aveugle, à côté de la plaque,
Ignorant tout dans des têtes à claques,
Qui ne croit plus à grand chose
Sauf en ses propos à l’eau de rose.

Un monde qui se veut rajeunir, sans cesse allonger
Sa vie d’ici-bas fortement endommagée.
La faucheuse, elle, se moque bien, indifférente,
Qu’il soit celui, ce rien, une telle rente …
Elle laboure son champ de bataille d’agonies
Où chacun espère être oublié par cette félonie
Incomprise, souhaitée, haïe, diablesse,
Que l’on rencontre souvent en serrant les fesses.

Un dialogue de sourd entre le corps et l’âme
Cache d’un paravent l’épilogue du drame.
Des ondes revêtues de corps entourés de mystères
Comme ces rameurs d’anciennes galères
Sous le fouet d’un bourreau qui forçait l’avancée
Jusqu’à ce quai en grève par nos pensées.

Ce matin dès mon réveil, je n’ai soupçonné
D’écrire ces lignes désormais poinçonnées
Pour divulguer ou pas ce qu’une âme de passage
Avait à coucher sur cette blanche page.
Les mots m’arrivent quand la pressante INSPIRATION
Déverse sa coulée de mots en éruption.

Ce n’est pas toujours dans le présent
Que je reçois le cadeau des absents.
Tant d’appels anonymes masqués s’infiltrent.
Seigneur, donne moi de bons filtres ! …

 

23 Mai 2018 – Jeannine Castel
Photo : Namata photographies sur Facebook

 

Still back to the moonlight

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Le noir, toujours le noir …
Jusqu’à la lumière apercevoir
À travers les murs de cet isoloir
La flamme de l’éternel espoir.

Le noir, troublé par la lune
Est au rendez-vous ce soir.
Il ne tient qu’à ce bougeoir
Pour éteindre ou enflammer mon désespoir.

Dévoiler ce noir de mon miroir …
Le noir sur mes pleurs si noirs.
Dans ma solitude d’un vieux manoir
J’ai cru, un soir vous apercevoir.

L’ombre dissimule ce conte noir
Dont la fin, impatiente de vous revoir,
D’un ostensoir m’a rendu le pouvoir
De surmonter avec toi et surseoir
Ce noir qui m’attend à l’au revoir.

À chaque retour de lune, plus forte,
Avec ce noir assidu qui m’escorte,
Je traverse les murs sans escorte
Consolée par la lumière qui me porte.

Still back to the moonlight, ce soir
La lune remplace ce bougeoir
Et je vous vois d’un mouchoir
Faire des signes, perdus dans le noir.

 

19 Avril 2018 – Jeannine Castel
Photo : Namata Photos (Nathalie Namata)

 

Memories

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Franchir le dernier mur
Connectée à l’Univers.
Contempler encore l’azur
Sur ces quelques vers
Faits de souvenirs évanouis
D’une mémoire inouïe
Loin du monde enfoui.

Passer la dernière porte,
S’éloigner de la cohorte
D’une histoire qui transporte
La mémoire des cloportes.
Être définitivement morte.
Histoire d’une feuille morte
Que chaque saison exporte.

Accoudée au parapet
De ce monde oublié, en paix,
Elle contemple son histoire
Qui tient lieu de mémoire
Restée sur les vieux grimoires
Recouverts de poussière noire.
Vestiges séculaires de victoires.

In memories, d’hier à demain,
La mémoire encombrée de destins
Laisse à l’histoire son chemin
Où vivent d’articulés pantins.
Ils vont à la rencontre sans fin
D’un vie qui ne jamais s’éteint.
Ces ruines ont fleuri mon matin.

 

13 Mars 2018 – Jeannine Castel
Photo : Namata photos sur Facebook

 

L’éternel retour

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Comme soeur Anne, fenêtre sur cour,
Elle guette, attend l’impossible retour
D’un passé qui la hante, la retient
Prisonnière des murs noircis, anciens.
Tout n’est que poussière et pourtant,
Sosie de la Belle au bois dormant, elle attend.
Elle attend de revenir de son néant,
Fredonnant éternellement ce chant
Que seuls entendent les revenants.
Mais ils sont loin … toujours errant
Dans ce château oublié, habité de souvenirs.
Elle attend sagement un nouvel avenir,
Une résurrection qui se fait attendre.
Elle attend que la mort veuille bien entendre
Ce chant de renouveau qu’à travers le miroir
Elle essaie de transmettre en ce manoir.
Comme soeur Anne, elle ne voit rien venir,
Son existence n’est que longs soupirs.
Son passé enterré n’est qu’un linceul de cendres,
Seule l’âme évadée, d’une lumière tendre,
Pourrait éclaircir cet au-delà intrigant .
Mais le Père avec le Fils ont l’Esprit isolant.
Ceux qui sont partis envoient bien des signes,
Encore faut-il, comme le majestueux cygne,
Voguer sur les eaux limpides vers la source
Où tant de pèlerins agités, au pas de course,
Espèrent. Tous ces êtres depuis disparus
Vont-ils retrouver leur coin de rue ?
Croire ou ne pas croire …
Psalmodie ou chanson à boire ?
Du noir dans la mémoire …
Chacun sa tablette … Moïse notoire
Raconte la vraie histoire …
À cette pécheresse en purgatoire
Qui attend, sans trop y croire,
Comme soeur Anne, fenêtre sur cour,
Un éternel retour.

 

3 mars 2017 – Jeannine Castel
crédit photo : Namata photographies sur Facebook

 

 

 

 

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