Archive pour la catégorie 'Photographe Marchais Arnaud'

Le clan de l’océan

clan mer

Trois périscopes de sous-marins
Espionnent en cet orageux matin.
Trois ailerons d’anges-gardiens
Surveillent la Baie des Pèlerins.
De féroces requins amateurs de festins
Pourraient profiter du dérèglement climatique
Pour s’introduire et semer la panique.

Encadré des dunes de glace endormies
Pour la chapeauter de sournois ennemis,
Le clan de l’océan, de cette flottaison,
En ce paradis, a délégué une garnison
Pour chasser et mettre au garde-à-vous
Ces soldats hostiles à des rendez-vous,
Bafouant les annonces « Bienvenue chez nous ».

Mais ce matin aucun étranger ne menace
Ce rêve bleu des eaux et de glace.
Juste un clin-d’oeil de trois cétacées
Montrant la courbe statistique
De l’état actuel de l’océan Arctique.
La nature de manque pas d’alarmes
Pour avertir quelques conscients frères d’armes.

Trois périscopes noirs dissipés
Sur les eaux froides rêvant de paix
Ont jailli sous le regard réjoui, enflammé,
D’un monde en son destin enfermé
Par d’insconciants, démoniaques ventres affamés
De pouvoirs corrompus, de cimes argentées,
Dont il ne reste que prières à leur éternité.

 

17 Décembre 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Marchais Arnaud sur Facebook

 

Sea sharpness

louche

Non, ce n’est pas la queue d’une louche
 Ni le périscope du sous-marin Sainte Nitouche
Ni la queue de la baleine Doréla
Ni l’os d’une seiche venue jusque là …

Les eaux nacrées, troublées par cette anse,
Cette étrange bouée qui flotte et danse,
À l’idée d’une tasse de chocolat bien chaud
Nargue au loin les frigorifiés manchots.

De bavards, anciens du terroir, excentriques,
Racontent qu’il s’agirait du dard exotique
D’un frelon importé dans de grosses barriques
À bord d’un navire prisonnier des glaces de l’Arctique.

De gourmandes nordiques de salons de thé
Hésitent entre une génoise et un sablé,
Et cette dame blanche saupoudrée de sucre glace
Que des explorateurs auraient abandonnés sur place.

Des gens bien informés trouvent louche
Cette langue venimeuse sortie d’une bouche
D’un monstre à l’appétit gargantuesque, famélique,
Qui dévorerait les richesses de l’océan Arctique.

Témoin cette photo montrant les traces
De cette gueule écœurée par le sucre glace.
La rumeur parle d’un gigantesque calamar
Pris d’une indigestion de copieux canulars.

Du crochet à la broderie, de fil en aiguille, 
Les langues déliées, agiles comme des anguilles,
S’interrogent sur les mystérieuses apparitions
De cette flottille curieuse incitant aux décoctions.

Avisés, les superstitieux pensent que Damoclès
De son épée lance de scintillants signaux SOS
Afin que ne meurent, fondant sous la chaleur,
Ces Terres du Grand Nord teintées de fureur.

 

 

21 Novembre 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Marchais Arnaud sur Facebook

 

 

 

 

 

Doréla

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Non, ce n’est pas un champignon
Jailli des eaux en un tourbillon,
Ni une sculpture dédicacée par la Nature
Pour les visiteurs passionnés d’aventures.
Ce pourrait être une fleur en devanture
Au-delà du cercle polaire, en hommage à la beauté,
Sur le clapotis des eaux froides de nacre bleutée.
Ce pourrait être un gouvernail quand le Nord
De la boussole n’aimante plus assez fort
Ce repère fidèle qui a sauvé plus d’un
Au cours des tempêtes et de leurs embruns.

Il parait d’après une légende ancienne
Qu’il s’agirait de Doréla, une baleine musicienne
Que l’on voit de temps en temps venir applaudir
Un concert donné de ces falaises belles à ravir
Où siège en ce château fortifié, enneigé,
La reine Solsila rêvant aux îles de la mer Égée.
Condamnée à régner en ces hautes parois dentelées,
Telle le Sphinx rigide et immuable, ensablé.
Elle s’évade comme Doréla, sa fidèle amie.
Le temps pour elles n’est plus leur ennemi.
C’est un privilège de les avoir aperçues mes amis.

Non, ce n’est pas une vieille girolle,
Ni les eaux de Venise amoureuse des gondoles,
Ni l’écoutille d’un étrange sous-marin
Plongé à vingt mille lieues, balisant d’un coussin.
C’est l’amitié extraordinaire entre une baleine de renom
Et ces roches vertigineuses trop dures pour ses fanons.
Doréla vient de son chant mélodieux perpétuer
La légende captée par les ondes audibles des nuées
Ébruitées par des colosses, gardiens d’un navire
Qui patiamment attendent de Doréla un beau sourire.

12 Novembre 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Marchais Arnaud sur Facebook

 

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