Archive pour la catégorie 'Photographe Loulou Moreau'

La vallée de la lune

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Près de San Pedro d’Atacama, Vallée de la lune,
Deux molosses gardent les infortunes
Venues s’enterrer sous les dunes
Avec fracas, une nuit de pleine lune.

Ces infortunes imprévisibles et lunatiques
Soulevèrent le sable fin de leur colérique
Chaos emporté par un torrent chimérique,
Faisant de la Vallée une terre désertique.

Depuis les dunes regardent l’impétueux courant
Charrier toutes les humeurs de ces encombrantes
Adversités sous une lune de rousseur
Déposée sur quelques contours des hauteurs.

Canyons, crêtes et dunes sont les hôtes
Désormais de cette Vallée despote,
Modelée au fil des siècles par les eaux et les vents.
Seul le lézard fréquente cet astre errant.

Mais la lune aime bien les dunes
Où elle peut venir sans infortune
Flâner, rêver, imaginer un monde
Dans ce sanctuaire d’illusions fécondes.

Du sel en quantité, transormé en neige,
De la mousse à raser baigne les falaises
Ridées, craquelées, dorées par la fournaise.
Une mer de glace surprend de son florilège.

Entre le jour et la nuit, la lune se repose
Dans cette vallée dont elle dispose
Pour elle toute seule la beauté grandiose
Conservée grâce à l’inhospitalité dérobée par une pose.

Près de San Pedro d’Atacama, Vallée de la lune,
La lune n’a plus de secret pour les dunes
Qui accueillent cette amie de fortune
Sur leurs flancs d’une terre commune.

4 Mai 2018 – Jeannine Castel
les poèmes de Chatnine
Photo : Loulou Moreau sur Facebook 

 

 

 

Une tombe buissonnière

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Désert d’Atacama, une tombe buissonnière
D’un aventurier au coeur de pierre
Échoué là, à son heure dernière
Repose en cette rocailleuse clairière.

Le temps d’élever son humble prière,
Son corps soulagé d’illusions chimériques
A libéré son âme retenue prisonnière
Durant une vie d’errances bucoliques.

L’éternité l’attendait sur ces arides terres
Aux pluies inexistantes bues par la camanchaca,
Aux volcans endormis par l’énergie solaire
Où Guenane, petite sirène étoilée s’ancra.

En ce désert inhospitalier cette tombe,
Dont l’âme palpite encore aujourd’hui,
C’est par la poésie que retombe
Malgré la sècheresse, un rêve enfui.

Qui que tu sois enfoui sous ces pierres
Recouvertes de lichens où s’abritent les lézards,
Cette tombe posée ici, entourée de mystère
Atteste que « la sagesse arrive toujours en retard.»

Ce n’est qu’une parenthèse entrevue, supposée,
Une vivante émotion enterrée par les mots,
Un appel de ce désert aux terres ménopausées,
Un clin d’oeil du ciel sur ce tombeau.

Désert d’Atacama, une tombe buissonnière,
Près d’un drapeau et d’une croix de bois,
Garde ce panoramique cimetière de poussières
Où enfer et paradis se côtoient.

 

5 Avril 2018 – Jeannine Castel
Photo : Loulou Moreau sur Facebook

 

 

 

 

Cauchemar lunaire

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La lune prisonnière d’une toile d’araignée,
Impuissante, voit son amie la Terre saigner,
Privée de son astre lunaire. Elle meurt
Des feux permanents, fervents de chaleur,
D’un soleil qui ne tourne plus rond
Depuis que sa moitié est en prison, 
Enfermée par cette gigantesque dévoreuse d’espace
Qui tisse des liens pour son appétit vorace.
La lune rêve d’un petit coin de ciel bleu
Face à cet arachnide, ce monstre hideux.
Le ciel atteint d’une diarrhée terrestre
Est brouillé par les trimestres et semestres,
Les nuits ne comblant plus les jours,
Minutes et secondes n’ont plus aucun secours.
Entre nuages et branches, ce corps chocolat-marron
Sorti d’une grotte, d’un exosquelette, ce démon
Erre à l’aide de gros crochets poilus
Fixés à ses longues pattes, son corps velu
Trouvant la lune plus belle que la couleur
De son abdomen d’un jaune de triste pâleur.
Cette araignée jalouse de sa cousine, l’araignée-banane,
Voulait montrer ses pouvoirs qu’enseignaient des ânes
Qui volent à Gonfaron, près de Toulon,
Et qui lui donnèrent envie d’engloutir ce filon,
Ce jaune lumineux pour embellir sa bedaine, 
Et pourquoi pas, devenir du monde la Reine.
Alertés par le soleil, des scientifiques mexicains
Se mirent illico à la poursuite de ce venin
Gluant, bavant, piquant de ses morsures
Un espace qui s’asphyxiait sous les moisissures.
Tirant des hypothèses nocturnes de ce spécimen,
Ils arrivèrent, décidés, à lui crever l’abdomen.
C’est ainsi que la lune dans ce café-marron
Émergea, rassurée, par ce gai et chaleureux luron,
Son ami de toujours, l’astre solaire, qui n’avait nulle envie
De perdre à jamais la belle compagne de sa vie.
Il fallut encore quelques jours pour oublier
Cette fiction d’un conte fou à lier.

 

28 Janvier 2018 – Jeannine Castel
Photo : Loulou Moreau sur Facebook

 

 

Où cé t’y donc ???

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Où cé t’y donc ???
Ding, ding, dong,
Cette belle chapelle
À angle droit
Avec une tourelle
Souffrant du froid ?

Où cé t’y donc ???
Mais qu’as-tu donc,
Loulou, à t’inquiéter
De ce havre de paix
D’une chapelle désertée
Sauf par un parapet ?

Un comte de Bretagne
Qui aimait les lasagnes
Fut enfermé dans cette tour
Le jour de la St Amour.
Le Père Noël le délivra
De ce trou à rats.

Cette chapelle éclairée
Par un phare guilleret
Fleuri de beaux ajoncs,
Cette odeur de far breton
Enviée par un quinaman en veston
Cé té qui donc ???

Cé t’y pas d’un conte
Où l’on attend le Messie
Quand l’étoile monte,
Illumine le parvis-ci
Où cé t’y donc déjà
Que cette crèche là ???

28 Janvier 2018 – Jeannine Castel
Photo : Loulou Moreau sur Facebook

 

 

 

Où cé t’y donc ???

La maison sans âge

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C’est une bicoque sans âge
Qui se déplace et voyage.
Une légendaire maison de bois,
Une pagode héritée d’un chinois.

Ce chinois, follement amoureux, tomba
Sous le charme de la belle blonde Pincoya,
Une dangereuse sirène qui les noya.
Le toit de la pagode sur une maison s’échoua.

Une maison revêtue de cotte de mailles,
En hommage aux victoires de célèbres bataiiles
De preux et valeureux chevaliers en armure
Qui rêvaient d’îles, de lointaines aventures.

Habitait dans ce logement le nain Trauco
Qui violait leurs dames, ce vilain desperado dingo !
Les chevaliers condamnèrent toutes les issues
Ne voulant pas de femmes enceintes à leur insu.

Trauco, furieux, mis le feu à cette maison
Sauvée par miracle par les bataillons.
Mais leurs belles ne survécurent pas
Aux flammes de tous ces sauvages combats.

C’est alors que Caleuche, un bateau fantôme,
Eut pitié de cette demeure à la gomme,
Sans pilotis, ressuscitée des pires infamies.
Il embarqua avec lui cette misérable amie.

Deux serpents de mer venus d’une mythologie
Provoquèrent une tempête, ramenèrent ce logis
Sur une des îles Chiloé, sous l’ordre de la Patagonie.
On peut encore voir un peigne coiffant ces agonies.

On raconte que derrière les carreaux
Ce sont les voiles de cet errant bateau
Qui amènent voyager sur d’autres rivages
Au fil des siècles, cette maison sans âge.

 

28 Janvier 2018 – Jeannine Castel
Photo : Loulou Moreau sur Facebook

 

 

 

 

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