En noir et blanc
Le froid est revenu.
Le dur froid s’attache …
Le printemps frise ses moustaches,
Il n’est pas le bienvenu.
En noir et blanc la nature
D’un deuil neigeux est recouverte.
Un glissant tapis de gerçures
Lance un défi à la couleur verte.
On se recroqueville, on s’isole,
De ce froid raidissant les camisoles.
On affronte, couvert comme St Georges,
Les vilains, douloureux maux de gorge.
La rue se repose du traffic routier.
On entend plus le bruit des souliers
Qui martèlent la grisaille des trottoirs.
La mode revient au blanc et noir.
Seules de folles couleurs vivaces
Animent, décorent, brisent la glace,
Défient la tristesse dont la beauté,
Sous une froideur, est belle réalité.
Les parcs et jardins sont déserts.
Des traces de pattes d’oiseaux,
De tâches noires, découvrent le vert
D’une herbe prisonnière sous ce ghetto.
Les gargouilles de Notre-dame
Ont le gosier sec, inquiètes
De ce froid qui les met à la diète.
De la pluie, elles réclament.
Demain, le froid s’en ira.
De bouclettes le printemps sourira.
Le noir et le blanc offriront à la pluie
Leurs écrans fleuris de parapluies.
Les premiers rayons d’un soleil familier
Inonderont la mer de bains de pieds.
De nouveau claqueront les talons de souliers
Vers l’été et ses feux de forêts meurtriers.
En attendant, le froid revient …
Le dur hiver qui nous retient
Calfeutrés dans de chauds lainages,
Impatients de voir l’hiver partir en voyage.
22 Février 2018 – Jeannine Castel
Photo de Notre-Dame : NurPhoto Agency
Photo de versailles : Cochard Louis Marie sur Facebook