Archive pour la catégorie 'Photographe Lise Perreault'

Bigre de bigre

tigre

« Tu vois quelque chose de ton côté ? »
« Non … mais j’en ai marre de poireauter.
La Chouette parade serait-elle déjà finie ?
Regarder dans tous les sens me file le tournis.
Où est passé le président JULIO ? C’est étrange non ? »
« Ouais … y a que nous deux assis sur ce dragon … »
« Ben, en attendant, que faisons-nous? »
« La Chouette Parade a peut-être un coup de mou … »
« S’il y a pas de candidature, ça expliquerait tout …
Ou alors ils se moquent de nous… ils se vengent … »
« Se vengent de quoi ? » « De leur avoir donné du fil à retordre.
Ils ont dû trouver d’autres jurys à cause de notre désordre …
Tu vois ce que je vois ? bigre de bigre …
On dirait bien que le candidat, c’est un tigre…
Quelle allure, quelle puissance … » « T’es sûr qu’il est vrai ? »
« Si tu doutes, va donc le reluquer de plus près ! »
« Et si JULIO et JULIA nous avait concocté une embuscade ? »
« Non … ils tiennent trop à la renommée de leur chère parade. »
« On dirait qu’il nous fait les yeux doux … quelle corpulence !
Hello ! Tu viens tenter ta chance pour décrocher le prix Camélia ? »
« Qui êtes vous ? Où sont JULIO et sa jolie soeur JULIA ? »
« Nous sommes les membres du Jury désignés pour la circonstance ! »
« Un Jury réduit … cela me donne plus de chance ? »
« Vous avez une pelisse à faire baver un escargot ! »
« On ne me l’avait jamais sortie celle-là, bande de rigolos ! »
« Rigolos ou pas, vous voyez ce numéro que nous détenons ?
C’est nous qui décidons de vous l’attribuer ou non … »
« Du chantage à présent ? Je vais en informer le Président !
Et pour toute attente, je peux appeler ma partenaire … »
« Non, non ! Ce n’est pas nécessaire. En l’absence des autorités
Nous avons pleins pouvoirs de vous accorder le n°14 avec sincérité. »
Et comme dans un rêve, un mirage inavoué, s’évanouit
La silhouette magique de ce tigre sous les mimiques réjouies
Des deux membres du jury, fiers d’avoir sauver la Chouette Parade
Alors que JULIO et JULIA s’offrent une escapade.
« Bande de mauviettes ! Voulez-vous sortir de ce terrier ! »
Furax, un membre du jury, rageur comme un fox-terrier
Essaie de déloger en faisant un peu de ménage
Les autres membres cachés dans leur souterraine cage.

tu vois tigre3 tigre2

2 Avril 2023 Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine

Photos Farid RadjouhLise Perreault

 

 

 

 

Larmes de dunes

larmes
Secrètes comme l’âme
Il arrive que larmoient,
Pour apaiser leurs flammes,
Les dunes en émois.
Creusé par les tourments
Des bourrasques du vent
Le sable irrité par les tempêtes
Fait pleurer ses amourettes.
Ainsi parées de perles d’eau
Caravaniers et chameaux
Assoiffés, viennent s’abreuver
À ces minuscules lacs lovés.
Perles rares d’un chagrin
Jalousement gardé, ce butin
Disparaitra comme neige au soleil
Confus de leur refuser un ton vermeil.
Discrètes comme l’âme
En silence larmoient
Les dunes en ce drame
Noyé, de bon aloi.
21 Octobre 2021 – Jeannine Castel

Chamailleries (suite 3)

chamille

… Le secrétaire prend la tangente aussitôt
Tandis que RISETTE suivie d’un gigot en lot
Salive à l’idée d’une sellette qui l’attend
En ce Café des Arts dont on parle tant.
«Par ici ! Pas de bousculade» siffle Martin.
Rassuré, un hippopotame se met en chemin.
Trois hautaines girafes boudent cette escapade.
«Nous verrons tout d’ici et même sans estrade !»
Des éléphants excités rappliquent dare dare,
Intriguent un rhino au bruit de leur fanfare.
Du Yellowstone enneigé au Pont de Gau 
Retentissent les cris des animaux : « Go à gogo ! »
Un zèbre en hommage à ce café des Arts
Fait cadeau d’une toile d’un de ses avatars.
C’est toute une transhumance inégalée, spectaculaire,
Qui fait hésiter ce saurien arboricole solitaire.
Comment assurer la réussite de ces rencontres cannoises
Quand déjà gnous et crocodiles se cherchent des noises ? …

indic saurien hippo

 

30 Juin 2022 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Bri Lions Dominique Gressien Kilambo Abou Maringa
Lise Perreault Veronique Morel

 

Postiche ou moustaches ?

postiche

«Me prendre pour un cochon barbu ! 
Chers amis, quelle bévue, quelle bévue !
C’est tout ce que j’ai trouvé jusque là 
Comme perruque à mon habit de falbala.
J’hésite entre un postiche et des moustaches
Pour la fête de fin d’année des potaches.
Peut-être que cette moumoute sur mon crâne
M’évitera de chatouilleuses moqueries d’ânes …
Quand viendra l’heure du goûter, ce panache pileux
Gènera mon appétit devenu plus frileux.
Puis ainsi donner des bisous à mes soupirantes
Les feraient fuir face à ma gueule impressionnante.
Tricher n’est pas jouer dit-on chez vous …
Ce n’est qu’un déguisement obligé pour ce rendez-vous.
Entre QUEEN et CARAMBA et l’aide d’une courte paille,
Je pourrai tirer au sort l’élue de mes fiançailles.
Une crinière noire … y perdrai-je au change ?
Tant de favorites m’imaginent comme un ange …
Pas facile de confectionner une auréole …
Mais un cochon barbu ferait fuir mes pots de colle …»

5 Juin 2022 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Lise Perreault sur Facebook
 

 

Il a suffi …

il a suffi

Un ténébreux lever du soleil
N’incite pas à sortir du sommeil
La grue couronnée du premier étage
D’un perchoir difficile à l’abordage.
Arc-voutée, sa voisine du dessus, 
Dans la pénombre semblerait bossue,
Si ce n’est que perchée sur son piédestal
Elle pique du bec ce rêveur sentimental
Plongé dans un sommeil lourd,
Sourd à son besoin pressant d’amour.
Ainsi en ce lever d’ombres chinoises,
Au soleil inexistant pour cette bourgeoise,
L’ombre et la lumière inclinent
À imaginer ce que ces deux figurines,
Sur un scénario sans dialogue,
Peuvent, en ce lever de soleil en vogue,
Inspirer au chanceux ou hasardeux passant
Une vision d’outre-tombe de Maupassant.
Il a suffi d’un soleil obscur, capricieux,
De rimes vagabondes jaillies des yeux,
De deux grues couronnées perchées, marginales,
De l’Ascension et d’une âme matinale …

 

25 Mai 2022 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Lise Perreault sur Facebook

Larmes de dunes

larme

Secrètes comme l’âme
Il arrive que larmoient,
Pour apaiser leurs flammes,
Les dunes en émois.

Creusé par les tourments
Des bourrasques du vent
Le sable irrité par les tempêtes
Fait pleurer ses amourettes.

Ainsi parées de perles d’eau
Caravaniers et chameaux
Assoiffés, viennent s’abreuver
À ces minuscules lacs lovés.

Perles rares d’un chagrin
Jalousement gardé ce butin
Disparaitra comme neige au soleil
Confus de leur refuser un ton vermeil.

Discrètes comme l’âme
En silence larmoient
Les dunes en ce drame
Noyé, de bon aloi.

21 Octobre 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Lise Perreault sur Facebook

 

 

 

 

 

 

 

Les arbres à carquois

carquois1

J’ai tant foulé de mes rimes
Des dunes envoutantes, sublimes,
Couchées sur un bout de page
De mes imaginaires voyages
Que ma nostalgie désertique
De dune en dune rapplique.

Troublée par une gigantesque éruption
D’arbres à carquois en diversion,
Ces aloès de mon méditerranéen pourtour,
D’une savane de mes amours,
Me détournent de mes chères dunes
Dont les phares, ici, font la Une.

Ces énormes clavaires élégantes     
À la barbe des dunes absentes,
De jour et de nuit, d’un instant,
M’ont coiffée de leurs chignons frisottants.
Leurs crêtes de coq astronomiques
Ont fait des vagues à mes dunes nostalgiques.

carquois

 

13 Octobre 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Lise Perreault sur Facebook

 

 

 

 

D’ocres et de noir

ocre1

Les dunes encore ensommeillées,
Après une nuit étoilée de veillée,
Émergent langoureusement de la pénombre
Tandis que l’arbre attend son ombre.

Le soleil, pressé de quitter l’horizon,
Délivre fauves, flore en garnison,
D’un temps de repos, de repas nocturnes,
Sans se soucier de la planète Saturne.

D’ocres et de noir les dunes se parent.
La lune, discrète, a levé ses amarres
Pour laisser place à la lumière
D’un soleil déserté par les chaumières.

Coiffées, décoiffées par les vents capricieux
Les dunes envoutent les regards curieux,
Brûlent, déssèchent l’âme aventurière,
Assoiffent l’envahisseur dans leurs chaudières.

Après l’ardeur toride du soleil
Dunes et occupants, d’un salutaire sommeil,
Retrouveront un peu de fraîcheur aimable
Venue frissonner sur les dunes de sable.

ocre ocre2

10 Octobre 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Lise Perreault sur Facebook

 

 

 

La nette rousse

nette rousse

La nette rousse
Sur l’eau douce
Hisse et haut
Vogue sur l’eau.

Canard canotant
Ce plongeur charmant
Ses plumes éclabousse
D’une fine mousse.
L’eau est son miroir
Son immense plongeoir
Hisse et haut
Petits poissons dans l’eau.

L’eau limpide
Se lie à cet intrépide
Navigateur solitaire
D’une rousse galère
Aux reflets ondulents,
Ballotant, tremblotant
Son roux éclatant 
Au canotier pimpant.

La nette rousse
Rame et pousse,
Trouble l’eau douce.
Douce, si douce.

 

31 Mai 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Lise Perreault sur Facebook

 

 

 

CÂLINE

caline

«Après avoir pédalé dans la choucroute
À cause de la délirante passion de CHOUCHOUTE,
J’ai rencontré au cours d’un pique-nique CÂLINE,
D’un brun sucré mais pègue comme une praline !
Nous regardions tous deux dans la même direction.
Elle, affectueuse, moi plus distant de par ma position.
Nous avions partagé quelques propos de convenance,
Jalonné des projets, des désirs, des rêves d’enfance.
Orpheline, elle cherchait un gentleman protecteur.
Suspicieux, j’écoutais si quelque mensonge révélateur
Démasquerait ses tendres et inavouées explications.
Quelles étaient ses secrètes ambitions ?
Histoire de tester ses espoirs matrimoniaux,
Je lui annonçais que je n’étais pas JULIO …
Les câlineries ça va bien un temps, mais avoir une assistée …
Comment allais-je pouvoir y surseoir sans hésiter ? 
Étais-je déjà ce coupe-chou assis sur le fil du rasoir ?
Ce cœur d’artichaut réfractaire à des noces précoces
Satisfait des quatre roues de son carrosse ?» …

«À quoi rêves-tu JULIO ? Tu as l’air absent …
Pourquoi ne profites-tu pas de ce que nous offre le présent ?
Demain arrivera bien trop vite avec le lot de ses mystères.
Alors pourquoi t’infliger à l’avance petites misères ?»

Ce sont les paroles de CÂLINE qui me reviennent
De cette petite idylle ancienne …

«Tous deux dans la prairie verdoyante
Auprès de CÂLINE, ma jeune aimante,
Serrés l’un contre l’autre, amoureux,
Nous vécurent de forts moments heureux.
Sur les traces du parcours de nos vies,
D’inoubliables et douces câlineries
Hantent encore mes rêveries …
CÂLINE si douce, si belle, tendre chérie …

Mais bon … pourquoi me torturer l’esprit ? …
J’ai l’âge d’aller en garderie …

9 Mai 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Lise Perreault sur Facebook

 

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