Archive pour la catégorie 'Photographe KLIBI Sabri'
The last show
Vertiges amers de l’absence
En ce last show d’une danse,
D’un pas de deux sans duo
Laissant seul le bel oiseau.
RUBIS et ce rossignol aux antipodes,
Désunis quand la mort rode,
L’un chasseur, l’autre chassé,
En ce combat a trépassé.
Vigiles d’une croisière vers l’éternité,
Les étoiles, en attente de ces invités,
Du chat plongé dans l’obscur chemin
Accueillent ce matou à la vie sans fin.
Mauvaise graine, ce chat centenaire,
De différends je n’étais partenaire.
Proie craintive à ses sautes humeurs
Je me méfiais de cet oiseau slalomeur.
Ce 20 Avril, d’un last show communiquant
L’un endormi, l’autre ici conquérant
D’une cartouche, d’une glue à la patte,
Le rossignol encore a fil à sa patte.
Comprenne qui pourra, mais l’Au-delà
De son mystère, pour ces deux là,
D’une poétique attention m’a rappelé
Qu’il était là, doux agneau de lait.
20 Avril 2022 – Jeannine Castel
Rossignol de mes vieux jours
En ce théâtre de verdure
Et ce vent fou qui dure …
Un rossignol guilleret, audacieux,
Siffle à plein gosier, tout joyeux.
À mon âme nuageuse,
Sa gaieté contagieuse
D’un petit bonheur a relui
D’un instant présent avec lui.
Si frêle et si puissant,
En cet avenir menaçant,
De sa belle cantate de la vie
Il ravigote mes espoirs et envies.
Je reste là, à l’écouter,
L’âme charmée, envoutée,
Peu pressée de regagner
Ce grand monde parfois niais.
De plus belle, sans amertume,
Tout fier de son poids plume,
Il m’offre cette confidence :
“Quel bonheur plus immense ?”
Si loin des turpitudes actuelles,
Des eaux sales des ruelles,
Rossignol de mes vieux jours
Le monde se meurt-il d’amours ?
13 Avril 2022 – Jeannine Castel
Somnolences
Comme à l’accoutumée,
En attente du mois de Mai,
Mes chats tout contre moi
Rêvent … mais à quoi ?
Dans un coin du canapé
Ronronnant d’une brève paix,
GPS d’un œil entrouvert
Savoure ce retour d’hiver.
À l’été prochain, il fuira,
Pour l’ombre m’abandonnera.
La peau nue de mes cuisses
Redoutera ses griffes instigatrices.
Flocon, chat pot de colle,
M’obligera d’une fine étole,
Pour un moment d’intimité,
De recouvrir ma nudité
Graffias, d’un œil louche,
À l’écart, dort sur une couche.
D’un traité de paix passager
Ewing en est tout soulagé.
Son souffle au cœur tenace,
Holidays vient de prendre place.
Jusqu’aux saints de glace
Nous partagerons l’espace.
Un matin de somnolences
Tandis qu’au dehors l’effervescence
D’un monde chaussé de bottes
Est à des lieues de notre grotte.
Aucun Jules à fêter …
Ewing semble avec la limpidité
Avoir quelques désaccords
Avec l’étang aux reflets d’ors.
Un cygne solitaire
M’éloigne de la terre.
Est-ce la nuit ou le jour ? Qu’importe …
D’un doux velours l’étang m’exhorte.
12 Avril 2022 – Jeannine Castel
Le beau chanteur
À peine sortie du sous-bois,
Un chant me mit le cœur en émoi.
Le rossignol effarouché par la marmaille,
Serait-il revenu pour fêter nos fiançailles ?
Je me précipitais, guidée par la romance
Vers cet écrin feuillu couleur vert tendance.
Il était là mon beau chanteur Philomèle !
Il m’attendait, vocalisant, sur sa balancelle.
Troublée, je n’eus des yeux que pour lui.
Il était mon roméo, j’étais sa belle de nuit.
Enveloppés dans une brume languissante
Il était Don Juan et moi son amante.
Mon beau chanteur, à l’heure palissante
Pour une belle au bois dormant intrigante,
Lui préféra ses trémolos et trilles
Et convola, l’insolent, sous la charmille.
Des gobemouches se mirent à brailler.
Ils acclamaient de leurs notes éraillées
La prise de la balancelle à leur tour
Tandis que Philomèle filait le parfait amour.
Hâtivement, je quittais le sous-bois
Déçue par ce beau rossignol en émoi.
J’ignorais le sujet perplexe.
Ne m’attendait-il pas avec son texte ?
22 Juillet 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
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Prélude en ré mineur
En ce théâtre de verdure, quel bonheur
Que fut ce prélude en Ré mineur
Loin des lambadas et des bimbos,
Ces belles cailles farcies d’appeaux.
Dans un bosquet privé, il m’invita
Malgré la menace d’un ciel bas,
Dans cette forêt d’Anduze communale
Loin des chaudes vapeurs estivales.
Ce Muscicapidé réputé chez les gobemouches
A bouleversé les cœurs les plus farouches.
Depuis les Turdites d’Antan sont ses fans,
Du gros œil au bec fin … Décoiffant !
Aussi discret que corpulent,
Son chant sonore, quel enchantement !
J’en oubliais son corps bedonnant
Tant il ne fut pas avare de son chant.
Son répertoire varié dura
Jour et nuit en ce gala.
J’ai adoré ses sons en ré mineur.
Ils ont affolé mes battements de cœur.
Jusqu’à ce son de crécelle bas
À vous faire filer les mailles de vos bas
Dans ces épaisses futaies matures
Où la ripisylve cherche l’aventure.
Enfin, entre les lisières et les ourlets
Ce traîne-buisson des fourrés
En bon mâle-chanteur de sa présence
De sa gorge gonflée a dijoncté les fréquences.
Du coup, son chant contraint au repos
Alarma le rouge-queue par écho,
Réveilla la grive ventriloque
Pour une mélodie des plus loufoque.
Apparamment les appeaux des cailles
Avaient rappliqué avec leur marmaille.
Hâtivement je quittais le sous-bois
Déserté par ce rossignol aux abois.
11 Juillet 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
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Le réconfort
Petit réconfort
Pour ce trésor.
Sans paresse
Il ne cesse
De haut en bas
Dénicher un encas.
Sur les écorces,
De sons en morse,
Il attend l’écho
D’un discret asticot
Baies ou faines
À ses rengaines.
Un réconfort
Signalé haut et fort
Par ce pic mar
Acrobate du bigbazar
Hôte des bois
Au bec adroit.
28 Mai 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
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La vie réelle
La vie réelle
Sur cette échelle
N’a de conformité
Que piètre réalité
Pour ce pic épeiche
Allant à la pêche
De ce que l’on en dit
Dans son paradis.
L’idée d’exister …
Il peut la dépister …
Acroché à ses troncs
Il martèle à foison
La rebelle vérité
Cachée dans les cavités.
L’utile authenticité
Dans ses gestes excités,
L’IRL de son physique
Ne donne de réplique.
Aube nouvelle
Pour sa toute belle.
Cette larve incrustée,
Par lui dégustée,
Est bien réelle
Comme la mort cruelle
D’une vie potentielle
Devenue bien réelle
Gravée sur la stèle.
Trop dure écuelle
Pour le bec de ce pic
Réel pour le porc-épic.
21 Mai 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
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Le Pont Sylvestre
Sur un nid de mousse
NOISETTE, jolie frimousse,
Un matin de Pâques
Ou de la Saint Jacques,
Se régale de graines
D’un cône de la pinède
Après un rapide brushing
Dans la forêt de Zetting.
Son nid multi-usage,
Sur ce pont sans péage,
Lui sert aussi de coussin
Sur ce pont en pin
Dont la résine visqueuse
Attacherait cette fugueuse
À ce pin sylvestre
D’un pont pédestre.
En attente du réveillon,
Elle jeûne de pignons
Sur ce pont de pin
D’un Sylvestre marin
De la forêt enchantée
Où NOISETTE, en beauté,
Voudrait bien danser
Avec ce beau fiancé.
Ni fiancé, ni danse,
NOISETTE fait bombance
Pour la Saint Sylvestre
Sur ce Pont Sylvestre.
Accompagnée de l’orchestre
De cette forêt alpestre,
Avec sa plume sur l’échine
NOISETTE se contente d’une racine …
12 Mai 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
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La lumière dans la peau
Exigent, pour « La lumière dans la peau »
Ce pic mar ne se contente pas d’arbrisseaux.
Il lui faut d’imposantes branches couronnées,
À l’écorce grossière, aux troncs désordonnés.
Bigarré, lié aux feuillus de son entourage
Il rayonne des lumières du paysage.
Il a du noir une confuse calotte de l’épeiche
Striée dans sa longueur d’une écarlate brèche.
Il a sur sa tête quelques touches de blancheur
Éparpillées sur son corps de serial killer.
Il a du rouge vermillon cette digne calotte
Qui affole tous les becs de bavardes glottes.
Contrairement à sa discrétion de solitaire
Sa lumière est dans ses vocalises printanières.
En sympatrie avec l’épeiche, ce pic forestier,
Il accorde à leurs bruyants éveils, une amitié,
Une place à la Une en toutes saisons,
Les fins d’hivers ont pour lui plus d’oraisons.
Ses nuptiales cérémonies aux plumes colorées
Diffusent, illuminent les sombres forêts.
Tantôt dans les strate, tantôt sur la base,
De son avide bec il fait table rase
Se soucie peu de l’épeiche, son interlocuteur,
Au vol capricieux sur les étages inférieurs.
À l’annonce d’un César proposé
Il est arrivé comme une fusée
Interrompant le scénario
De sa pièce de théâtre : « La lumière dans la peau ».
11 Mai 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
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