Elle qui tant voyage,
Emménage, aménage, ménage,
Ce corps qu’elle partage
Aux ardeurs incontrôlables
De l’être en son étable.
Elle naît, entichée d’un esprit,
Le quitte après un dernier cri,
Orpheline à nouveau, comment
Survit-elle à cet enterrement ?
Fait-elle une vidange
Ou vit-elle une vie d’ange ?
Impalpable, ressentie, immortelle,
Ce matin je dialogue avec elle,
Cherche dans mes couloirs
Cette héritière de longs savoirs
Qui loge comme une étrangère
Dans l’inventaire de mes étagères.
Elle gère à mes dépens,
Imbibée de mes sentiments,
S’infiltre à mes aveuglements
Destinés à un firmament.
Dernier leg, jeune novice,
Je lui offre ces vers sans artifices.
Pardonne-moi mes oublis,
Mes pieds sur tes descentes de lit,
Mes mains empressées de serrer
D’autres mains aux corps égarés,
Mes pleurs contrariés par le bonheur
Alors que ton amour se meurt…
Vague à l’âme des romantiques
Inspiré par mon âme poétique,
Un matin, sans savoir pourquoi
Mon âme a vidé son carquois
Sous le ciel mystérieux de mon être
Prêt, avec elle, à vivre et renaître.
Dans les nuages,
Mon âme voyage
Nue sans bagages,
Vieille et sans âge…