Archive pour la catégorie 'Photographe Claude Selig'
JULIO est contrarié
JULIO qui se voyait déjà le Roi
Fut déçu par le final de ce tournoi.
Se contenter d’une couronne en fil de fer
Barbelé qui plus est, lui rappelle l’enfer.
Déjà perché sur son petit trône, il bravait
Tous ces manants quémandant ses Ave.
Ces maudites sorcières avaient tout fait foirer.
Ses espérances drapées de soieries moirées
Ont fait longue traîne à cette fichue RISETTE.
«Même après avoir renoncé à sa place en sellette
Elle ramène sa fraise au moindre coup de sonnette.
En volant la couronne j’ai provoqué ma défaite …
C’est encore elle la reine dans toutes les têtes.»
Contrarié, JULIO perçoit les rires en coin …
«Ah ! Il trône assis sur du crottin ! …»
Heureusement que ces vacances de la Toussaint
L’aideront à calmer ces cloches et leurs tocsins.
Dubitatif, juché sur ce providentiel récif
Il médite sur cet évènement imprévu, décisif.
Comment va-t-il arriver,… de quelle manière
Détourner le succès de cette star animalière ?
JULIO étendu à terre, piétiné sous ses talons,
L’âme tourmentée par de mélancoliques violons
Seul, en ce monde où l’avenir l’appelle
Ose encore rêver aux choses providentielles
Qui le pousseront au-delà de ses déconvenues
Porteuses de foi d’une magicienne issue.
Décidé, ne pouvant rester planté là tel un santon
Il repart confiant vers de nouveaux horizons,
Descend, enjoué, de ce promontoire d’occasion
Pour découvrir son futur royaume en Eurovision …
22 Octobre 2019 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Claude Selig sur Facebook
Reliques hivernales
Le Lac Blanc
De ses gisants
A fait rejaillir
Ses souvenirs.
Un tricéraptos nourrisson,
Carapacé dans un glaçon,
Dans le maigre filet d’eau
Contemple sa vie filée trop tôt.
À ses côtés un horrible requin
Édenté, attend un festin,
Les mâchoires paralysées de froid,
Il sourit à ce qu’il fut autrefois.
Une énorme ourse couchée, agonise,
Glacée dans sa blanche chemise.
Elle se souvient des tendres caresses
De ses oursons, de leurs maladresses.
Une colombe qui croyait à la paix,
Sur le ruisseau, ses ailes drapées
Secouent ses illusions dérisoires
Sur ce ruisselet d’une eau noire.
Un gorille égaré, parachuté là …
Il se retrouve, étonné, parmi ceux là.
Est-ce un de ses ancêtres célébrissime
Touriste venu s’échouer en ces abîmes ?
Les yeux inquiétants d’un loup
Fidèle pour ce dernier rendez-vous,
A chassé d’un bouledogue le gorille.
Il a marié tant de ses fifilles …
Quant à la chouette de bois vermoulu,
La neige n’en a pas voulu.
L’hiver et son chaos de gisants,
Sculpture de glace, s’autorisant
À dévoiler les fonds ensevelis
En ce Lac Blanc entouré d’éboulis.
Secrète Dame Nature immortalisée.
Ses quelques reliques elle a exposées,
Profitant de la neige et du gel
Après tant de siècles de dégel.
25 Février 2018 – Jeannine Castel
Photo : Claude Selig sur Facebook
Neige, crues et décrues
Neige, crues et décrues
La barque à travers les rues
Se déplace lentement
Dans les villages flottants.
Inondées, les habitations
Se voient dans l’obligation
De chasser leurs occupants
Vers des murs plus accueillants.
La Seine a regagné ses quais,
La pluie illustre ses parquets.
Le long fleuve tranquille s’écoule
Sous les regards des foules.
La neige est tombée en abondance
Promesse de belles vacances, chance
Pour tous ces amoureux de la glisse
Qui vont profiter de ses délices.
Neige, crues et décrues,
Cet air de lamentations des crues
De sa rengaine a mouillé
La sècheresse de mon oreiller.
Dégel, décrues, la gadoue
Laisseront leurs traces de boue.
Le hibou s’emmitoufle rassuré,
De sa hauteur la girafe pagaie.
De la tête ou des pieds que choisir ?
Profondeur et hauteur sont à définir …
Pauvres victimes des intempéries,
D’hivers humides, de cieux aigris.
Neige, crues et décrues
Cet air populaire de la rue
S’est noyé sous les ventres des péniches
Qui ont emporté avec elles ce monde en friches.
25 Janvier 2018 – Jeannine Castel
Photo de neige : Claude Selig sur Facebook
Mes souvenirs
Mes souvenirs
Comme des soupirs
Longs à venir
Se font languir
De ma mémoire.
Sont-ils perdus
Inaperçus
Juste entrevus
Ou bien déçus
Par votre histoire ?
Ils sont partis
Pour quel pays ? …
Mais les voici
À ma merci
Sans histoire.
Ils sont bien là
N’existent pas
Pour ces gens là
Monde d’encas
À mon histoire.
Vos souvenirs
Comme des soupirs
Vont-ils s’enfuir
Ou s’assoupir
Dans une autre histoire ?
3 Septembre 2017 – Jeannine Castel
photo : Claude Selig sur Facebook