TRISTOUNETTE
Non, ce n’est pas RISETTE ! …
Elle s’appelle TRISTOUNETTE !
Cette malheureuse attend sa maman.
Tuée sur le coup par un buffle méchant
Ou dévorée par des lions peut-être …
Elle ne sait … triste de ne la voir apparaître.
Le soleil déjà bien haut la réconforte.
«Tous ces vilains monstres… le diable les emporte !
D’une mère célibataire rejetée par son clan
Me voilà par sa faute orpheline, sans parents ?
Quelle chance a ce baby d’être avec sa maman.
Vraiment la vie sur terre n’est que tourments.
Ce chacal planqué là-bas me dit rien de bon …
Il est seul apparemment et reluque mes jambons.
Ma cachette dans ces herbes n’est plus sûre.
Comment déguerpir sans qu’il s’en assure?
Partir ? Rester ? L’attendre encore ? Quel désespoir !
Je suis condamnée à mourir d’ici ce soir.
Et si maman revient et ne me voit plus ici ?
Me cherchera-t-elle ? Bon sang quel souci !
J’ai pas envie d’être saignée comme une bête
Sans étrenner mes quenottes toutes jeunettes. …»
Ainsi TRISTOUNETTE gémit sur son sort
Est-ce un dernier regard avant sa mort ?
Sevrée, survivra-t-elle en ce monde féroce ?
La vie vous invite dans son somptueux carrosse
Et subitement sans trop savoir pourquoi
De bosses vous endosse … mais a-t-on le choix ?…
13 Février 2019 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Claude Brahamcha