Archive pour la catégorie 'Photographe Antonio Gaudencio'

Le temps d’une absence

silence

Le temps d’une absence
Le silence s’installe,
Déplace sa présence
Dans un intervalle.

En apesanteur il plane,
Flotte dans l’air,
Silencieux aéroplane
Au-dessus d’un désert.

Un silence de mort
Assommant et lourd
Tombe sur le sort
D’un bruit sourd.

Bourdon des oreilles,
Glas sans bourdon,
Le silence sommeille
Le temps d’un faux-bond.

Le temps d’une absence
Le bruit s’introduit
De hautes fréquences
Il chasse sa nuit.

Sa nuit quand tout dort
Le rêve peut, enfin,
Dans un silence d’or
Voir ses silencieux confins.

4 Mars 2023 Jeannine Castel
Photo Michel Zoller
Création numérique Antonio Gaudencio

 

Chaleur estivale

cap Sagrés

L’écume des flots bouillonnante
A effacé les traces ardentes
De nos corps enlacés sur la grève
Au cours de vacances trop brèves.

Il ne reste qu’un fracassant souvenir
Qui vient sur les rochers ensevelir
Une passion aussi vite alitée
Par les tempêtes de la réalité.

Le sable blond a gardé le charme
De nos baisers en ce vacarme
D’un cap, d’une rencontre, d’une balade,
Où je reviens, seule, nostalgique nomade.

Ressac de la houle sur un passé
D’un été, d’une amourette délaissée,
Brisée par le reflux d’une déferlante
Après un flux pour une amante.

De feus frissons les flots
Heurtent à fleur de peau
Un désir éphémère
Vers Sagres et sa beauté côtière.

15 Août 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Antonio Gaudencio sur Facebook

 

 

 

 

Les binettes

les binettes

Amarres larguées
L’imaginaire peut voguer
À l’heure crépusculaire
En cette crique de pierres
De la Ponta da Piedade,
Anse favorite de la dorade.

C’est l’heure où le sanglier
Se désaltère, allié affilié,
Le long des criques portugaises.
Buvant tout à son aise
L’eau timide de l’océan
Éclairé par le mystérieux néant.

Une dent de la mère cancan
S’est échouée, soleil levant,
Dans l’étroite embouchure.
Ilôt d’une gente dame Nature
De la ville de Lagos, déracinée,
Éprise de ce rocher acuminé.

Un éléphant de la préhistoire
Porte, agripé à sa croupe notoire,
Un rat dont la queue puissante
Remorque les écrits de Dante
Qui n’ont pas l’air d’apprécier
Cette croisière sans un voilier.

Une lionne gardienne du Cite
Attend que son lion se précipite
Pour faire taire cette mère cancan
Apparentée étrangement à un pélican.
Par le petit orifice de la lorgnette
L’Algarve, l’été, loge de drôles de binettes !

 

20 Juillet 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Antonio Gaudencio sur Facebook

 

 

 

 

Comme dans un rêve

comme rêve

Comme dans un rêve,
Aussi troubles que brèves,
Les insonsables rêveries
Dérivent de la vie.
Un ponton, quelques pieux,
La barque attendue de Dieu.

Vapeurs de marécages
D’un mystérieux voyage
Accueilli par les nuages
À l’embarcadère d’un rivage
Par la ouate recouvert
Glacé par les hivers.

Entre la vie et la mort,
Suspendu, le rêve dort
Englouti dans l’opacité
D’une obscure vérité
Sondée par les songes
Calfeutrés dans les mensonges.

D’une nacre sans Eve
Par ces attrape-rêves
Semés dans le rêve
L’esprit fait une trève
Ce jour là à Carrasqueira
Vêtu d’un fabuleux apparat.

 

18 Juillet 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Antonio Gaudencio sur Facebook

Nuit bleue vénitienne

marquises

Du temps des belles marquises
Princes et rois de belle mise
Sous des masques de carton-pâte
Déjouaient leurs fils à la patte.

Les gondoles attendent sagement,
En cette nuit bleutée, les confidents
Empressés sur les balcons des belles
À courtiser leurs minauderies sensuelles.

Dans les salons privés aux riches décors,
Sur des valses agitant des boucles d’or,
Des couples par la danse distancés
N’ont que leur regard pour s’embrasser.

Velours rouge des sofas invitant le désir,
Extases étalées sur quelques plaisirs
D’une langue qui s’attarde, gourmande
De bouchées fourrées à la pâte d’amande.

Ce soir les gondoles délaissées, au repos,
N’agiteront pas l’eau des étroits canaux.
Rires et sous-entendus, ces cœurs solitaires
Ont préféré s’aimer dans les palais de verre.

 

28 Janvier 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Antonio Gaudencio sur Facebook

https://youtu.be/KBU9ICBrcEk

 

 

 

Dans la brume de Madeira

madeira

Dans la brume de Madeira,
Les arbres enchevêtrés de leurs bras
Dissipent cette envahisseuse brumaille
Qui voyage depuis les landes des Cornouailles.

Le sol trempé, regorgeant d’humidité,
Sans hâte dévoile sa rousse nudité.
Les branches dansent dans l’opacité
De ce paysage mystérieusement visité.

Avec incertitude les troncs espèrent
Que cette brumasse, dense et légère,
Percera sous la chaleur de l’atmosphère
En attente de la saison printanière.

Confus, en ce manque de clarté diffuse,
C’est à regret que l’esprit des muses
A déserté de ce lieu aux buées ténébreuses
Laissant le bois dans des pensées ombrageuses.

La solitude de chaque arbre planté là,
Dans la brume d’une forêt de Madeira,
Joue à cache-cache avec cet autre égaré,
Voyageur perdu, d’une brume paré.

Pour révéler sa clarté boisée
La brume pour une mise à nue,
 Silencieuse comme l’inconnu,
 N’a que le temps à proposer.

 

14 Janvier 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photo : Antonio Gaudencio sur Facebook

Coup de vent

vent

Qu’a-t-il le vent à souffler ainsi ?
Vient-il dissiper mes ennuyeux soucis ?
Il s’engouffre dans les moindre recoins.
Ses folles bourrasques bruyantes au besoin
Emportent avec elles dans des tourbillons
Quelques retardataires péchés mignons.
Il s’agite, bouscule mes pensées dérangées
Par ce tintamarre de bruits sourds étrangers,
M’envahit de frissons de la tête aux pieds.
Je me recroqueville, fœtus sans collier.
La nuit, mon amie, tandis que tout dort,
À part ce grand filou monté sur des ressorts,
Sur les ailes du temps d’un mardi noir prometteur
Ne bat pas en retraite son embonpoint noceur.
Je vais devoir regagner ma couche
Frigorifiée par le souffle de sa bouche.
J’aime la nuit et ses rêves les plus fous.
Une nuit à Toulon, une autre à Corfou,
Poussée par les rafales de mistralade,
Effrayée par la puissance de ses sérénades.
Au bras de ce fougueux vantard de prouesses,
Harponnée par ses vives pointes de vitesse,
Sous ma couette épaisse qui m’attend
Je vais oublier les cris de ce garnement,
M’isoler de ce souffleur mécontent
Qui a tant à conter depuis la nuit des temps.

10 Décembre 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Antonio Gaudencio sur Facebook

https://youtu.be/L00HdS6g2xs

 

 

 

le doudou d’Antonio

doudou

https://youtu.be/M395H36YFns

Les poèmes de Chatnine
Photo : Antonio Gaudencio sur Facebook

Quand le rêve rêve

Gd canal

Mes chats jaloux par mes absences
Détestent de me savoir en vacances.
Ils me chassent subito presto.
Je repars pour Venise aussitôt.

Venise est là, illuminée pour moi
Accueillant ma poésie sans le charroi.
Juste elle et moi baignées par les eaux
D’inondations passées, de larmes et sanglots.

Pour moi sa plus belle vue au monde,
Semblable à deux vieilles amies des ondes.
Un instant de paix, de sérénité absolus
Reflètent discrètement nos passés dévolus.

Le rêve a pris chair
Le voilà courant d’air
Réchauffé par la lumière
De vénitiens lampadaires.

Un dimanche prolongeant sa nuit
Sous un ciel pur, d’un rêve évanoui,
Sans lune, sans étoiles, inhabité,
Déserté pour son unique beauté.

Un matin inattendu, peu banal,
Où mon rêve a dérivé vers le Grand Canal
Quittant NYC et ses bétonnés sommets.
Ce rêve ne m’appartient plus désormais.

Prisonnier des cages de verre
Parmi de nouveaux esprits, il erre.
Larguée par mes chats, Venise m’attendait
Pour rêver face à ses lendemains appréhendés.

Et nous voici à l’embarcadère attendant
Que des muses aux pouvoirs délirants
Nous embarquent de ce solitaire petit jour
Pour enfin, à Venise, nous parler d’amours.

17 Novembre 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Antonio Gaudencio sur Facebook

https://youtu.be/eHhbhaSHt0Y 

Une insolite brume

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Une insolite brume
Aussi légère qu’une plume
Camoufle les contours
De ses faux jours.

Une fade torpeur
Enveloppe la blancheur
D’une âme dans le brouillard
Démaquillée de ses fards.

L’arbre s’épanche
De toutes ses branches
Dans la brume indécise
En manque de brise.

Un passant sous ses jupons
De caresses et d’abandons
Est englouti par les buées
Dans l’obscur des nuées.

Lumière blafarde
De souvenirs confus.
Le présent se farde
De sentiments diffus.

Une silhouette apparaît
À la vie qui renaît
Par la brume escortée
De la pénombre réconfortée.

Une insolite brume
De sa nostalgie parfume
L’inconnu si mystérieux
Sous la brume des cieux.

 

3 Septembre 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Antonio Gaudencio sur Facebook

 

 

 

 

 

 

 

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