Archive pour la catégorie 'Photographe Amandio Antunes'

Dis-moi le vent …

le vent

Premiers prémices d’une tempête.
Le vent anime, vides de leur squelette,
Mes pantalons de pyjamas étendus,
Inquiets de son effrayant compte-rendu.

Quelques sifflements me parviennent,
Me rappellent le claquement des persiennes,
Leur va et vient heurtant sèchement la façade
Dont le crépi se remit mal de ces sérénades.

Graffias, excité par ce père fouettard,
Saute, rebondit sur des étincelles de pétards.
Les goélands profitent des courants, planent.
S’ils pouvaient nous alerter du vilain pyromane …

Roucoulades des pigeons sur un proche balcon.
J’aurais préféré voir nicher des faucons
Ou des aigles, des pygargues, voire des vautours
Pour éveiller l’attention des passives tours.

Un week-end de Février à parlementer
Avec l’auditoire de mon château hanté,
Aéré par les bourrasques de l’inspiration
Venues du monde mystérieux de la Création.

Partir d’une idée qui germe subito-presto-extra,
Sans savoir où me conduira cette volubile maestra.
C’est là le sublime d’une magie qui me dépasse,
L’envers d’un décor ivre, grisé par l’audace.

Tant d’êtres aimés m’ont quittée en chemin,
Poursuivant chacun les méandres de leur destin.
Ils m’ont comblée pour ne laisser qu’un vide.
Amèr abandon m’amenant à un puits morbide.

Le vent reconnaissant essuiera mes larmes,
Me distraira avec Guignol et son bâton de gendarme,
Soufflera très fort à ces acteurs malentendants
Qu’il souffre aussi de ces faux prétendants.

Et de soupirs intempestifs, comme un affreux violeur,
Il détruira tout ce que ce monde sans valeur
Croyait posséder en détournant les règles et lois.
Il réduira en poudre ces chasseurs de la St Éloi.

Partie des prémices d’une tempête,
Je me retrouve, vagabonde silhouette,
Face aux avaries perpétuelles d’un marionnettiste
Jouant avec les ficelles d’une prétendue artiste.

Est-ce le vent, est-ce la pluie,
Est-ce l’amour qui crève d’ennui,
Est-ce vous, est-ce toi, pour qui, pourquoi,
Dis-moi le vent, dis-moi …

 

Un jour venté de février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Amandio Antunes photographie sur Facebook

 

 

 

Alone

alone

Ma solitude au quotidien s’ennuie.
Elle voudrait bien trouver un appui.
Un appui qui serait jusqu’à l’infini
Cet indéfini sentiment de la nuit banni.

Solitaire, elle aime avoir ses aises,
S’abandonner jusqu’à ce fâcheux malaise,
Tourmentée par un vide inconscient sidéral
Telle un phare éteint sans aucun signal.

Des échos parfois la comblent, la rassurent,
De présences s’unissant à son aventure,
Cherchant par tous les moyens de compenser
Leurs solitudes par la vie cadenassées.

Elle trouve, parfois sous l’édredon,
Une solitude en chemise ou pantalon,
Croyant trouver dans l’autre une alliance
Pour partager l’éternité sans absences.

Le quotidien d’une solitude de noces
Cherche à perpétuité un troc à sa bosse,
Se meurt parfois, étouffé d’amours,
Pour assouvir sa nuit au grand jour.

L’âme, épuisée, n’a plus de ressort
Pour cet être de chair sans sponsor
Qui se croit seul au monde, en vain,
Isolé dans sa solitude sans lendemain.

Jusqu’à cette silhouette sur son quai,
Plantée là avec ses doutes au taquet,
Dont les signes, d’une présence bien souvent,
Étaient là, aussi mystérieux que cet instant.

J’avais devant moi ma solitude
De l’ordinaire et de ses exigences rudes
Qui m’ennuient, dérangent le quotidien
De la solitude de mon ange-gardien.

 

12 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Amandio Antunes photographie sur Facebook

https://youtu.be/Qrwwgx4esSo

 

 

Les gondoliers

Venise

Voir Venise sans ses couleurs
Gondoles et bateaux à moteur
S’inquiètent de la pâleur
De cette cité vénitienne de cœur.

La voir ainsi en blanc et noir,
Les gondoliers broient du noir
Comment remédier à ce malaise
En plein mois d’août et sa fournaise?

Quelques sucres d’orge alarmés
Sont venus sonder ses eaux pour s’informer,
Chercher les raisons de sa blancheur,
De cette subite vague de fraîcheur.

Le Grand Canal lui-même abasourdi,
Est devenu, à sa vue, tout engourdi.
Est-ce un caprice de l’astre solaire ?
Les palais, de slogans, crient leur colère.

Seule, l’eau a gardé quelques reflets.
D’une écume superficielle, époustouflée.
Elle assiste, impuissante, à la disparition
De son miroir, objet de tant d’admirations.

Par dessus les toits, les tuiles révélèrent
Que Venise et sa beauté légendaire
Avait voulu simplement changer de chemise,
Se libérer d’un corset trop serré, couleur cerise.

C’est ainsi que les gondoliers au garde-à-vous
Attendent de revoir sur ses joues
Les couleurs de ses pommettes vénitiennes
Dont on entend claquer les bises par les persiennes.

Venise en noir et blanc aurait perdu conquise
Sur un damier sa dernier chemise. 
Laissons les potins aux marquises à la taille fine
Et leurs visages poudrés d’une pâleur angevine.

13 Décembre 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Amandio Antunes photographie sur Facebook

 

 

Time …

time

Ainsi défilent les semaines
En haleine, en haleine.
Ainsi passent les jours
De jamais à toujours.

Ainsi sonnent les heures
Au bon beurre, au bon leurre.
Aucun répit pour la pendule
Qui ne peut coincer la bulle.

Ainsi les paroles s’envolent
Fondent, fondent les pôles
D’attentes toujours comblant
Bouillon-blanc, bouillon-blanc.

Ainsi s’en vont et reviennent
En file indienne, file indienne,
Les souvenirs du printemps
Jeunes et vieux d’antan.

Infernale farandole
Métropole, métropole,
Cigales et fourmis chantez.
Prêts à recommencer ?

 

11 Janvier 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Amandio Antunes photographie sur Facebook

 

 

 

 

Quai Saint Michel

Quai St Michel

Quai Saint Michel, sans vous.
L’anneau était au rendez-vous
Sur cette photo jaillie du passé
D’un jour sans soleil et dépassé.

Je vous ai attendu, belle Aurore
Sur ce quai qui résonne encore
De mes pas guettant votre embarcation.
Qu’avez-vous fait de notre passion ?

Quai Saint Michel, le ciel était gris.
La Seine, silencieuse avait goût de mépris.
Seul, mon amour pavé d’illusions
D’un bouquet d’immortelles avait floraison.

Qu’êtes-vous devenue, belle enchanteresse ?
Pourquoi avoir fui, sauvageonne diablesse ?
En ce grenier où mes pensées dérivent,
Ai-je raté ma vie attachée à ces rives ?

J’ai fait table rase de nos souvenirs
En ce désert bosselé de doutes, de plaisirs.
Ce retour vers mon intérieur me renvoie
À l’incompréhension de votre choix.

Impasse sur ma vie visitée depuis
D’amours nouveaux venus avec la nuit.
Il m’est resté ce cliché d’un quai
Sur lequel nous n’avons pas embarqué.

Quai Saint Michel, sans vous, belle Aurore,
Vous êtes restée cette éphémère météore,
Cette étoile filante d’un lumineux essaim
Où je me blottis parfois entre vos obscurs seins.

Quai saint Michel sans vous.
L’anneau témoin de notre rendez-vous
Est toujours là, à la même place
Tandis que nos noces passent …

8 Décembre 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Amandio Antunes photographie sur Facebook

https://youtu.be/b6MnTZ6OGjA

De bric et de broc

Port coton

Sous l’œil intrigué d’une panthère noire
On raconte une bien étrange histoire
Sur ces Aiguilles de Port-coton
Tontaine mironton … 

D’après le récit d’un naufragé conquistador,
Échoué sur les rives communales de Bangor,
Il assista, malgré lui, à un traité de paix
Entre un coyote et le chef indien « TOUPET ».
Venu de la côte sauvage de belle-île-en-mer
Ce coyote, incarnation de « CHIEN D’ENFER »
Animal totem, rusé comme un sioux, trompeur,
Vint sur les terres de TOUPET, Chef revendicateur.
TOUPET prenait trop au sérieux les racontars
De son sorcier envoûté par cet intrus gueulard
Qui hurlait la nuit comme un loup en chasse
En bon charognard au toupet plein d’audace.
Devenu trop familier près des campements
Le territoire Toupéen n’était que tourments.
Pourchassés pour leur fourrure, la hache de guerre
N’appauvrit pas la prospérité des tanières.
Grâce à « LUNE D’OR » qui broda cette toile
Hissée sur l’impressionnant grand mât d’une voile,
L’aiguille d’un chat, pour la bonne entente,
Accueillit pour la paix sous cette céleste tente
TOUPET et CHIEN D’ENFER battus par l’écume
D’une houle d’envahisseurs aux pinceaux et plumes.
Protégés par de nombreux îlots aux roches dentelées
Et le conquistador monté sur un crocodile ensorcelé …
On peut voir encore, par chance, au soleil couchant
CHIEN D’ENFER d’un filet de fumée recrachant
Tandis que TOUPET garde soigneusement à l’abri
Ce traité de paix dans un nid de colibris
Perché sur sa tête dure comme le roc
En ce bric-à-brac de bric et de broc.

12 Décembre 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Amandio Antunes photographie sur Facebook

Dans la froideur parisienne

froideur

La nuit, la froide nuit,
Paresseusement s’étire, s’ennuie
Du jour qui tarde à venir
Encombré de vieux souvenirs.

La nuit, la froide nuit,
De soupirs en chemise de nuit
S’éveille d’une douce langueur
Après avoir oublié les heures.

Les embarcations de la Terre
Dévoilent aux rêveurs leurs mystères.
Il est temps de tirer les rideaux
À la découverte du jour nouveau.

Le vent, inquiet, déjà s’agite.
Les tracas reviennent bien trop vite.
Chassés, ils s’incrustent, fidèles,
En ce théâtre de polichinelles.

Le ciel congédie ses pesants nuages.
Place au soleil qui revient de voyage !
Les étoiles, épuisées, se sont endormies.
À regret je quitte ma tendre amie.

Ma douce amie, mon autre, ma compagne,
Les désirs de ma chair en campagne,
Le jour et la nuit en un seul corps
Qu’il pleuve, qu’il vente au dehors.

Huit heures ! Le jour en apparat
Du rêve au cauchemar, ce scélérat,
A estompé les lumières nocturnes,
Déjà surgit le tapage des urnes.

La nuit, la froide nuit m’envahit.

 

18 Décembre 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Amandio Antunes photographie sur Facebook

https://youtu.be/XMSZo8XA9IU

 

Un vendredi 13

pluie

La pluie est revenue !
Avec elle elle le clapotis de la rue,
De l’eau par les voitures chassée
Sur les piétons pressés, éclaboussés.

Le ciel est bas comme les cabas
Des ménagères dansant la samba
Avec leur caddie et les étiquettes
Affichant les SOS de la disette.

Encore un hiver sans chauffage !
Réindexé par les désavantages
De pouvoirs incitant à l’effort …
Vases communicants des coffres-forts.

Quelques pâles rayons de soleil
Viennent d’un petit clin d’œil
Illuminer ce vendredi pluvieux,
Percent des nuages devenus ennuyeux.

Aussiôt les ombres chinoises s’agitent
Aidées de la brise qui s’invite
Sur les petits cœurs en couverture
D’une singulière vidéo d’aventures.

Mes envahisseurs fidèles au canapé,
Ce matin roupillent en paix.
Ils ne m’incitent pas à les quitter.
C’est ma sauvegarde, ma tranquillité.

Flocon, sphinx poilu, favori de mes cuisses
En profite pour lustrer sa pelisse.
De ses griffes fines et dégainées
Il attend une réponse joviale ou déchaînée.

Vendredi 13, chanceux ou superstitieux,
Du trèfle au fer à cheval, qui dit mieux
Que cette photo d’un jogging sous la pluie
Sans besoin d’ouvrir un parapluie.

13 Décembre 2019 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Amandio Antunes photographie sur Facebook

 

 

 

 

La Dame blanche

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Grandes orgues ce matin
Pour la joie du pèlerin
Qui découvre sa Dame préférée
Toute de blanc ainsi parée.

Une toccata pour clarinettes
La salue sous cet habit de fête.
Un tapis virginal est à ses pieds,
La Tour Eiffel va t-elle se marier ?

Pièce montée vertigineuse, la belle
Saupoudrée de sucre glace et de cannelle
S’oublie un instant sur ces douceurs
Offertes par l’hiver en son honneur.

Malgré le froid et la grisaille
Elle dresse son long cou en ferraille,
Fière de ce triomphe par-dessus les toits
D’une France paralysée par le froid.

Grandes orgues ce matin
La Dame blanche attend Valentin.
Mais celui-ci est encore en chemin …
C’était juste un essai pour calmer leurs faims.

 

8 février 2018 – Jeannine Castel
Photo : Amandio Antunes sur Facebook

 

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