Archive pour la catégorie 'Nature'

Un ténébreux automne

ténébreux
Les ténèbres, percées par la lumière,
N’ont pas arrêté cette audacieuse cavalière
Qu’un automne, sur le point de mourir,
Espère encore, de ses rais, voir resplendir
Les feuillages si attachés à leurs arbres,
Redoutant l’hiver aux froideurs de marbre.
La forêt sombre alors dans des ténèbres endeuillées
Réchauffées par la lumière artificielle des chandeliers.
Mais ce jour, ce ténébreux automne et ses mystères
Laisse pénétrer les faibles rayons de lumière
Pour repousser la venue du glacial hiver.
De ses tâches de rousseurs, il illumine l’air.
Vainqueurs des ténèbres, les rais de lumière
Offrent au visiteur une splendide forêt de Chabrières.
Les ténèbres et leurs obstacles familiers,
Grâce à la lumière, peuvent se clarifier.
L’automne s’étend.
L’hiver mécontent,
D’un printemps précoce
Redoute les noces
Avec un été pourchassé
Par des ténèbres empressées.
27 Octobre 2023 Jeannine Castel

Départs

départs
L’automne s’envole,
Vogue et voyage
Sur une farandole
Dansée par les nuages.
Le vert printanier,
Par l’automne jauni,
À l’hiver va se lier
D’une chauve agonie.
Ultime regain de lueurs
Au-dessus d’une clairière
D’un automne qui se meurt,
Noyé dans les roselières.
Des saisons sur le départ
S’attardent plus longtemps,
Prolongent leur retard,
Lambinent avec le temps.
24 Octobre 2023 Jeannine Castel
Photo copyright Julien Meyrat PhotoArt

Une simple feuille

simple feuille
Une simple feuille
Qu’une saison endeuille,
Délave les couleurs
D’un été en pleurs.
Une feuille solitaire
Qu’un automne enterre
D’une sombre lumière
Aux rousseurs forestières.
Une feuille d’automne
Dont la gaine frissonne,
Tremble et s’accroche
À sa limbe qui s’effiloche.
Encore rougie d’émotions
De ses printanières passions,
Elle espère être la dernière
À rejoindre sa tombe buissonnière.
Une feuille d’automne
S’endort et somnole,
Savoure ce sursis
D’une mort sans souci.
24 Septembre 2023 Jeannine Castel
Photo copyright Julien Meyrat PhotoArt

Premier jour d’automne

automne
L’automne et ses douces lumières,
Le temps change de cavalière.
Après les frénésies de l’été
La chaleur s’est déconnectée.
Certes, le soleil fidèle au ciel
Recevra les visites de l’arc-en-ciel.
La nuit sur le jour avancera
Pour inviter la lune à quelques galas.
Bois et forêts résignés se désolent
Du changement de leur verdoyante camisole.
Le vent, pressé, décoiffe les platanes,
Des premiers frissons sur ma peau se pavanent.
L’ombre devient l’ennemie peu charitable,
Les troupeaux vont regagner les étables.
L’âtre va pétiller d’étincelles musicales,
Réchauffer les veillées d’histoires pastorales.
Calfeutrés aux sévices des premiers froids,
Qu’il fera bon vivre au chaud chez soi.
L’automne et ses douces lumières
Nous prépare à l’hiver, à ses journées austères.
22 Septembre 2017 – Jeannine Castel
Publié dans:Littérature et Poésie, Nature |on 24 septembre, 2023 |Pas de commentaires »

Émergences

emergences
Ce n’est pas la baie de Ha Long.
Juste un lac et des monts.
Un lac dont les eaux bleues
Attendent les amoureux.
Ce n’est pas une estampe japonaise.
Juste des lointaines falaises
Aux sommets enneigés, en décor,
Quand le lac, leur trésor, s’endort.
Ce n’est pas un rêve évanoui.
Juste une vue du lac d’Annecy
Depuis les hameaux des Jalloires
Quand s’estompe la nuit noire.
Ce n’est qu’une image pour s’évader
Sur les eaux de ce lac bordé
De berges dissimulées dans l’ombre
D’une pénombre fuyant l’ombre …
27 Avril 2023 Jeannine Castel

De fil en talons aiguilles

fil
Surprenante apparition ce matin
D’un froufroutant, renversant mannequin !
Dans l’indifférence des pêcheurs
Elle exhibe ses rachitiques rondeurs.
Sous une capeline ornée de plumetis
Que fait-elle sur cet étroit tapis ?
Sa ligne en forme d’haricot vert
L’aurait-elle détournée d’un autre univers ?
En guise de jupe, un tutu noir laisse voir
Ses longues jambes maigrichonnes aux bas noirs.
Le lac calme et silencieux, surpris lui aussi,
Ne reconnaît pas la feue passionnée Ophélie.
La mémoire de l’eau aurait-elle jusqu’à Annecy
Fait dériver cette filiforme somnambule endeuillée ?
Symbolique allusion à cette innocente fille noyée,
Cette image poétique, aquatique, au bord de l’onde,
N’est que l’écho des hautes montagnes à la ronde
D’un mythe jaillit sous les spots d’un défilé
D’un lac mélancolique, de sa source exilé.
Peut-être Bachelard sur cet esthétique corps féminin
Aurait allégorisé cette silhouette sans fin,
Métaphore funèbre de cette prisonnière des eaux
Dont l’âme erre vers l’Hadès ou autre Roméo.
Pas de tresses d’or sur cette douce folie …
Ce spectre hallucinant est-il celui d’Ophélie ?
Sur cet arbre flotte comme un mystère,
Penché sur l’eau glauque qui murmure austère :
« Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir « 
Ces deux vers de Rimbaud pour la belle Ophélie
Ont comme un parfum de fleurs dégagé par ma dame en noir …
29 Avril 2023 Jeannine Castel

Le lac de la Maix

maix
Être aimée de vous,
Quel rêve fou !
Tant de cœurs folâtrent
En votre verdoyant théâtre.
Les atours accueillants
De votre lac bienveillant
Reflètent sur votre miroir
Nos vivants espoirs.
Tout paraît si limpide,
Transparent, il serait stupide
De croire qu’une douleur
Atteindrait nos cœurs.
Qu’il est beau cet instant
D’imaginer, bel amant,
D’être aimée pour toujours
D’un si verdoyant amour.
Comme Booz endormi, le lac de la Maix
Amoureux, rêve de cette belle de Mai
Venue sur un nuage jusque dans sa loge
Pour être aimée avec les éloges des Vosges…
D’un amour sans rides, sans courant,
Où la Terre et son firmament
Flirtent, s’aiment au grand jour
Avec un lac éperdu d’amour…
Photo Daniele Charpentier

Forêt de Chabrières

chabrieres
Forêt de Chabrières,
Entre l’ombre et la lumière
Se perdre sans personne
Loin de tous les mégaphones.
Le temps d’une prière,
Entrer dans la lumière
Sans langues de bois
Vociférant leur foi.
Seule, ma solitude,
Libérée d’inquiétudes,
Compagne de ma vie
Ici retrouve vie.
Juste un voile
D’une nuit sans étoiles
Nostalgique d’un ciel
En ce lieu, providentiel.
Forêt de Chabrières
Mon âme a trouvé chaumière
Pour porter aux nues
Mes amères déconvenues.
2 Avril 2023 Jeannine Castel
Photo copyright Julien Meyrat PhotoArt

D’un frileux matin

ange
Taches de rousseur
Et blanche candeur
D’un frileux matin,
Ténébreux, hautain.
Apparaît le visage,
À travers le feuillage,
D’une âme égarée
De sa robe parée.
Masquée par l’automne,
La forêt emprisonne
La clarté lumineuse
D’une belle de Mai fugueuse
Couronnée d’immortelles
Par un monde parallèle
À l’étranger, un étrange
Passage de l’ange.
4 Avril 2023 Jeannine Castel
Photo copyright Julien Meyrat PhotoArt

Printemps et Poésie

printemps
Volubile et discrète
Publique et secrète
La poésie, ce jour,
Fête son amour,
Muses d’enchantement,
Avec le printemps.
Possessive et infidèle
De consonnes et voyelles,
Tarie ou inépuisable,
Fluide comme le sable
Du printemps se joue,
Ravit ses bijoux.
Indiscrète, audacieuse,
De vers, contagieuse,
Sa verve printanière,
Libre et prisonnière,
Du vide ou du trop plein
Puise ses alexandrins.
En ce premier jour du printemps,
La poésie fête en même temps
Dans un bouquet de fleurs
De mots et de couleurs
Leur jour révélé au monde
Où tous deux surabondent.
21 Mars 2023 Jeannine Castel
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