Sur le fil

À brûler la chandelle par les deux bouts …

Voyez dans quel monde nous ont mis ces coucous.

Si encore ils étaient heureux ! Hein chouette ? »

« Que voulez-vous, mon cher hibou… un casse-tête !

D’un côté, ils restaurent … de l’autre ils détruisent

Et nous embarquent dans leur mouise »

« Ah les temps ont bien changé … » « Vous trouvez ? »

« Mais de quoi je me mêle ! En plus il me rit au nez ! »

« Je ris pas ! Je souris à ce qui aurait pu être »

« Ben allez voir Dieu et cogner à sa fenêtre

Nous faire à son image … » « Ça en dit long …

Vous croyez que Dieu porte un pantalon ? »

« Alors là … peut-être le big bang …

Et encore si les cordes de leurs boomerangs

Sont d’accord pour faire sécher la lessive … »

« Ouais … déjà la discorde … la guerre.. la dérive »

« Ouais … tout ça pour des bouts de chandelles

Qu’ils vont faire brûler sur des Terres nouvelles. »

« Des planètes … » « Ouais encore de nouvelles épreuves »

« Ça beugue, ça beugue  » « O Sainte Beuve « 

« Et en plus ils polluent ! »

« Ouais … y a poilu et poilu … »

17 Janvier 2025 – Jeannine Castel

Image Pinterest

La meuf …

« Cela fait des plombes que je tanque !

M’avoir donné rendez-vous sur cette planque,

À découvert, proie pour des goinfres boulimiques

Qui ne feront de moi qu’une sympathique

Pitance pour âme en veine, isolée, dépitée,

Et vite à coups de dents déplumée, ingurgitée.

Mais que fait-il donc mon bellâtre amoureux ?

Est-il en train de s’exhiber face à des curieux

Par peur que je lui vole comme on dit la cerise

Qu’il préfère déguster seul sans son éprise ?

Cohabiter avec un Sire à la botte d’honoriques faveurs…

Ok .. mais delà à finir sur un champ d’honneur…

J’aurais bien aimé pourtant présider comme une gargouille

Du haut de cette cathédrale pour laquelle il m’écrabouille.

J’espère que mon Narcisse ne s’est pas noyé par ambition …

C’est que j’ai un faible pour ce dignitaire et beau compagnon

Que j’attends pour boire un coup à la buvette,

Assoiffée d’expérimenter cette tentante amourette …

10 Janvier 2025 – Jeannine Castel

Entre nous

Être qu’une illusion

Si c’est ce que tu crois,

Crucifié, les bras sans croix,

Un faussaire de la vision

Dont l’œil dans la tombe sombre,

Tel Caïn isolé, une métaphore,

Qu’une culpabilité dévore…

Serais-tu tagué par les ombres ?

Être qu’une illusion,

Une fumée sans feu,

Juste une chair, morbleu,

Quel vide et désolation

Pour un pionnier incorrigible,

Funambule sur sa bible.

Un mythe couvert de bleus

Baisé par des déceptions ?

Si tu crois n’être qu’une illusion

Comme ce volcanique monde en fusion

Pense à la bave légendaire du crapaud

Et à sa laideur méprisable sous son capot,

Infamie peu aimable, calomnieuse, dévorante.

Un colombe existe, quelque part, en attente,

Prête à désintoxiquer les avatars

Du mauvais oeil de l’imagination.

Si tu crois n’être qu’une illusion…

Vivre et renaître avec l’illusion…

25 Janvier 2025

Tronche de cake

« T’entends maman comment elle m’appelle !? »

« Ignore là fiston, ce n’est qu’une péronnelle. »

« Tronche de cake … C’est quoi un cake ? »

« Oublie, Oublie cette hypothèque… »

 » En plus elle nous prend en photo !

Tu trouves que nous avons l’air rigolo ?

Et cette écrivassière qui remet une couche …

Ça fait deux péronnelles … comme c’est louche … »

« C’est moins vulgaire que tête de nœud…

Un calembour plus salé que cet aveu … »

« Ah ? Ce gâteau ressemble à nos oreilles ?

Elle est radin cette corneille !

Elle aurait pu nous en offrir une tranche … »

 » Sans rire, c’est pas tous les jours dimanche ! »

« En tout cas c’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd …

Sans cake, je la trouve tout de même glamour …

Finalement tronche de cake ça me plaît bien maman …

D’un Oh en Ah tu tranches avec les sentiments « .

« Oui facile pour l’écrivain qui jongle avec les mots…

Nous serions les ancêtres de ces badauds … »

 » Oh …. « 

30 Décembre 2024  Jeannine Castel

Photo bri lions

 

Ben oui, quoi de neuf ?

« Que votre Majesté soit le bienvenu ! »

« A-t-on vu parler des longue-vues ?

Des fans, paraît-il, selon les rumeurs…

Voyons, voyons de plus près ces admirateurs

Attirés par ma prestance. Face à cette humanité…

Je m’interroge… vanité des vanités…

Certains commentateurs diront avec apparat

Qu’il n’y a pas de quoi cocoriser sur mon falbala

Que j’ai mis en boule, averti par une blonde

Qui m’a connecté quelque part sur les ondes.

Certes, je n’ai pas été invité à la renaissance

D’une cathédrale, jugé sans importance

Par un haut lieu de fidèles concupiscents.

Du coup, je me contente de ces vitraux éblouissants

En harmonie avec la lumière de la Nature.

Loin de ces strutiomidae en devanture,

Incapable de voler comme ces personnages

Qui paradent sans porter le moindre plumage,

Par sécurité, j’ai replié mes ailes sous cloche

Pour éviter de me faire sonner les cloches

Par l’ensemble de ma Cour, face aux prédateurs,

Aux courbettes et ronds de jambes de fossoyeurs.

Baisser, enfouir ma tête, m’a appris

Qu’il vaut mieux ignorer et fuir leurs galeries.

Je vais rejoindre à Amboseli ma femelle

Et laisser s’enflammer ces grattes-gamelles …

9 janvier 2025 Jeannine Castel

Photo M-Cecile Mechelys

La Cherry

Maryse, cerise sur le gâteau,

À la foi vive du jeune louveteau.

L’amie d’enfance des beaux jours,

Séparées par les affres de l’amour.

Elle logeait chez ce mime Marceau,

Moi sur l’avenue du Colonel Picot.

Il suffisait de passer le pont

Pour de l’une à l’autre, mironton,

Se retrouver sous les cornettes

De la sœur Joseph et sa baguette.

De mes glissades sur la margelle,

Elle est Cherry, l’amie éternelle,

D’un Agapé sur nos histoires

Nous avons vaincu nos séries noires.

Et malgré les tartes de la vie

Nous avons transcendé la survie

De cette cerise sur le gâteau

Même si je n’étais pas louveteau.

Quand bien même, cette fleur du petit pois

A réuni nos cœurs et nos doigts .

23 Janvier 2025 Jeannine Castel

La bronchite

Attendre 83 ans pour que ce courtisan Prednisone

Monte durant la nuit à l’assaut de mes neurones,

Répande ses mots, ses pensées farfelues, insensées,

Pour occuper les maux d’une éventuelle fiancée

Rebelle à son influence corticoïdale synthétique !

Tympans battant, il tambourine, exaspère ma couette, quelle tique !

Ceci pour que je publie illico-presto, sur le champ,

Les messages décousus de son mystérieux chant

Venu expectorer, depuis mes voies respiratoires,

Le dédain de l’hibou qui ne croyait pas à cette histoire.

Était-il jaloux de ce prétendant avant coureur ?

Paxé déjà avec Dame Amoxicilline ? Quel coureur !

J’ai tenu bon jusqu’à cette heure pour écrire

Sur la dernière page de mon cahier vampire

Cet événement insomniaque, d’un hôte inattendu,

En remerciement de quelques cachets jamais perçus.

En faisant du bien à Bertrand, cet influent décevant,

J’espère qu’il se satisfera de ces quelques rimes obstruant,

Calmant ce besoin, malgré mon âge avancé, de me talonner

De tout un méli-mélo de pensées désordonnées.

Ce qu’une bronchite, de mots, peut provoquer..

La prochaine fois je bloquerai le tourniquet…

20 Janvier 2025 Jeannine Castel

Ne cours pas

Ne cours pas

Demain sera assez vite là

Avec ses joies, ses tracas,

Qu’hier déjà

T’attendaient là.

Ne cours pas

Ralentis le pas

La vie d’ici-bas

Pousse au trépas

Contre les desiderata.

Ne cours pas

Ne m’attends-tu pas ?

J’ai tant rêvé cela !

Fragile espoir qui va

D’un coeur qui bat.

Ne cours pas

L’amour n’attend pas

Lequel déjà ?

Ne cours pas

Reste là.

23 Décembre 2024 Jeannine Castel

Photo Pinterest

Ange ou démon

Ange ou démon … qui sonne au portillon ?

Quel fil d’Ariane ou de cet oisillon

Me brode un parchemin d’une continue présence

Qui interpelle mes interrogatives ignorances ?

Là c’est un choucas, ange noir de superstitions

Qui répond à l’enfant aux nombreuses questions.

Un choucas publié sans souci de prémonitions.

Un simple titre curieux de mes créations.

C’est un méli-mélo de démons aux ailes célestes

Accrochés à mes pensées rescapées de la peste

Qui sévit dans ce monde éloigné du ciel.

Pauvre mésange isolée, noyée dans ce fiel.

Quelle batterie nourrit mes électrodes

Chargées, mêlées à tant d’esprits qui rodent !

Est-ce Dieu ou le diable, poète ou conteur,

Venu d’un enfer paradisiaque pour menteurs ?

Les ténèbres, géniteurs de la lumière floue,

De mon cas chou cache un génial filou

Qui s’amuse, me conduit, me trouble,

M’émerveille de leurs voies qui me doublent.

Une voie lactée dont les étoiles à mon obscurité

Illuminent cette inconditionnelle vérité.

Inquiet, le choucas épie le moindre signe

Qui surgira à l’improviste avec un cygne

Auréolé d’une blancheur immaculée d’enfant

Dont l’âme n’a pas quitté le firmament.

27 Décembre 2017 Jeannine Castel

Photo Pixabay

Quel vent !

Un vent violent,

Froid, insolent,

De ses bourrasques

Souffle, démasque,

Déséquilibre, rageur,

L’intrépide voyageur.

Ses rafales déchaînées

Déracinent, forcenées,

Les arbres sans pitié,

Emportent sans sourciller

Cheminées et toitures,

Déportent des voitures.

Sous son souffle,

La mer se boursoufle,

S’agite, démente,

En soumise amante.

Épuisé par ses hurlements

Il laisse là, gisant,

Son passager courroux

D’un fougueux rendez-vous.

23 Décembre 2024  Jeannine Castel

Image Pixabay