Archive pour la catégorie 'Histoires insolites'

Noces écossaises

baiser

Le tendre baiser échangé tant attendu, aussitôt
Dans la cour se levèrent, ruèrent les chevaux.
Les colombes sortirent la tête de dessous leurs ailes,
Regardèrent ça et là sur cette aube nouvelle
Si les mouches sur les murs étaient bourdonnantes,
Si la marmite sur le feu de l’âtre à l’odeur alléchante
Titillait les narines de tout ce monde en éveil
Tandis qu’un paysan d’une taloche sur un écureuil
L’envoyait voir ailleurs dérober des noisettes
Tout en serrant son sac de la dernière cueillette.
La servante grassouillette finit de plumer la poule
Dont les plumes légères, aux mouvements de houle,
Au va et vient des pas affairés du rougeaud cuisinier,
Allaient faire alliance dans la pâte à beignets.
C’est dans une grande effervescence de noces à préparer
Que le Roi et la Reine très vite déçus, désemparés,
Virent leur AURORE, sitôt le yes prononcé à son aimé,
Partir au grand galop avec son époux vers ce qui désormais,
Après ces rapides noces à l’écossaise, allait être
Une vie heureuse animée de beaux enfants à naître
Jusqu’à leurs derniers jours dans ces hautes tours
D’un château où règne encore leur belle idylle d’amour.
AURORE partie, le Roi et la reine déprimèrent.
Ses rayons de soleil qui adoucissaient leurs caractères
Les réchauffa de quelques visites, de correspondances,
Des potins de la Cour de leur Royaume en souffrances.
Tous peinés de ces noces à l’écossaise autour d’un baiser
Qui leur avait volé, après cent ans, les avait lésé
De la joie de vivre de leur belle et chère AURORE
Dont aux veillées on parle, raconte, encore et encore
De cette Belle elle au bois dormant, dont le bois, à son tour,
Dormit, dormit… en attente de son retour.

12 Février 2021 – Jeannine Castel

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roireine gâteauecos retour2

La mort du Prince HUBERT

hubert

Viens avant que leurs destins ne changent
Lire ensemble ce conte beau, triste, étrange,
D’une jeune fée, laide, si laide, laideron,
Qu’aucune marraine ne voulut être son chaperon.
Elle reçut à la naissance le prénom de CARA
Ce qui attira à la cérémonie un défilé de rats
Échappés d’un monde surnaturel, complice,
De cette jeune divinité vêtue d’une cape à malices.
Née d’un père MYTHE et d’une mère LÉGENDE
Dans un Univers de fiction, de récits en sarabande,
Cette héritière d’anciens cultes, d’un ancrage littéraire
Va grandir, évoluer jusqu’à ce qu’une bosse légendaire
Déforme sa silhouette de son dos arrondi, vouté.
C’est ainsi que CARA devint CARABOSSE, la redoutée.
Juchée ce jour sur le beffroi d’une Royaume endormi,
Aucune bergère ne viendra la combattre de Domrémy
À part cette fée-mère-ogresse de malheur qui répand la terreur,
Infiltre des cauchemars dans les rêves des dormeurs
Encerclés par les ronces, enchevêtrés aux racines des arbres,
Camouflés par les toiles d’araignées aux couleurs du marbre.
Ils dormirent pendant cent ans et finirent par ennuyer
CARABOSSE qui n’avait aucun sujet vivant à guerroyer.
Il y avait bien quelques pièges indigestes de fée-mère-Ogresse
Tenue à distance par les forces naturelles de la noblesse.
Ne mirent-ils pas cette goulue dans un état de faiblesse
Par des famines répétées qu’au cours du siècle elle dépérit,
Devint aussi élancée qu’un brin effiloché de cèleri ?
Dans cet enchevêtrement d’une jungle fortifiée, inaccessible,
Quelques squelettes agrippés aux remparts d’un amour invisible
Alléchés, attirés par un musical souffle d’une respiraion secrète
De leur curiosité ils affrontaient la mort, épris de conquêtes.
À l’aube du jour de la St Amour après un siècle de diète
Le Prince HUBERT mourut, blessé mortellement par les défaites.
Il emporta avec lui la dernière image de cette jolie paysanne,
Écrasé sous le poids de son cheval CUPIDON et du dos d’âne.

 

7 Février 2021 – Jeannine Castel

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bossue

 

 

 

Le Prince Edouard

chambre

Les chevaux dans l’écurie, les chiens dans la cour,
Les colombes sur le toit, toute la basse-cour …
Tout dormait, reposait en tout bien tout honneur.
Même le vent n’agitait plus les saules pleureurs.
Autour du château après ce siècle écoulé, l’aubépine
De ses hautes et impénétrables haies sans rapine
Si fortement enchevêtrées à toute tentative d’accès
A débouté plus d’un visiteur et leurs vifs excès.
Le château dont on ne pouvait plus rien voir
Excita la légende de cette fille de Roi en ce couvoir
Qui attira fils de rois et jouvenceaux en ce mouroir
Aux bras épineux garantissant une fin étouffante atroce.
Un preux et beau fils de Roi charpenté comme un colosse
Venu de la bucolique et verdoyante vallée Glen Coe en Écosse,
Attiré, intrigué par cette légende parvenue jusqu’au fin fond de l’Écosse,
Las de rouler sa bosse songeait en chemin à faire ses noces.
EDOUARD, Prince de l’Art, chouchou reluqué des muses !
À son arrivée les haies s’ouvrirent au son des cornemuses.
Lorsqu’il pénétra dans la palais, les mouches collées aux murs,
Dormaient tandis que le cuisinier d’un verre de vin de Saumur
Trinquait, figé, le bras tendu vers une grassouillette servante
En train de plumer une poule noire doublement inconsciente.
Il passa dans la grande salle où une partie de la Cour allongée
Dans les bras de Morphée ne semblait pas en danger.
Sur le trône le Roi et la Reine reposaient dignes, calmement
Comme le silence souverain d’un inouï confinement.
Guidé par une respiration il gravit les escaliers d’une tour,
Ouvrit la porte de la petite pièce, séduit lui aussi à son tour
Par cette jolie Princesse qui sommeillait la bouche en cœur
Prête à offrir un doux baiser à cet heureux Prince vainqueur.
Cet élu qui viendrait la délivrer ainsi que les gens de la Cour
Sans avoir à s’enfuir, sous la peur, par les issues de secours.
D’un battement de paupières AURORE découvrit le visage
De ce Prince EDOUARD, le baisa avant qu’un mirage
Emporte, dans un désert visité depuis cent ans ennuyeux,
Les noces promises entrevues dans leurs sourires radieux.

10 Février 2021 – Jeannine Castel

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cornemuse tour porte

 

 

Pochette surprise

miroir

Ce même jour de la St Amour, le Prince DÉSIRÉ
D’un royaume différent de muses inspiré
Traversa le miroir antimatière de l’Univers
Pour une partie de chasse qu’il voyait à l’envers.
Ce chasseur temporel égaré à la poursuite d’une biche
Se retrouva dans un monde fictif. Ce Prince transcendant et riche
Armé de son épée GALA aux pouvoirs de protection
Extermina CARABOSSE dans un étang à décoctions.
Sa meute de chiens quantiques dévora la Fée-mère-Ogresse
Car son fils HUBERT disparu,elle avait perdu l’uchronie maîtresse.
Trottinant dans une forêt, il arriva dans une clairière,
S’approcha d’un puits caché par d’immenses bruyères.
Il se pencha, vit que l’eau était claire, se frotta les yeux,
Admira à plusieurs fois ce visage blond radieux.
Songeur, sous le choc brutal de cette irréelle apparition …
L’Univers l’aurait-il envoyé ici pour une mission ?
Le fil conducteur du bon Roi Dagobert lui apprit
Qu’il s’agissait d’une Princesse au cœur endolori
Par une malédiction d’une fée bossue depuis disparue.
DÉSIRÉ pressé d’un coup de foudre envoya paître l’incongru,
Transporté par le corps et l’esprit dans cet Univers réel.
Magiquement la nature endormie par le monde virtuel
Dégagea tous les obstacles centenaires jusqu’aux tours du château.
Sitôt le prince passé, arbres, ronces, épines, se refermaient après lui.
Il pénétra dans une cour dans un silence affreux, sous la pluie,
L’image de la mort s’y présentait partout au premier regard
Sur ces corps étendus d’hommes, femmes, enfants dans un brouillard
Où il avançait tatonnant dans une réalité irréelle, insensée,
Où gentilshommes, belles dames, gardes, carabines s’entassaient.
Les uns debout, les autres assis, ronflant à qui mieux mieux.
DÉSIRÉ passa en revue tout ce monde endormi sans faire d’envieux.

 

8 Février 2021 – Jeannine Castel
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gardedodo chateaubrouil dododame

 

 

Dodo l’enfant do

rose1

Et ce qui devait arriver, arriva le jour de la St Valentin !
Ce jour là festoyé de bisous, de fleurs, de petits câlins,
Chacun, chacune a dans son cœur un amour à fêter.
C’est ainsi dans l’euphorie, amoureux, qu’ils mirent de côté
Les ordres du Roi et la malédiction de ce fait déchiquetée
Par les sens dessus-dessous chavirés, sensuellement asticotés.
AURORE, dans sa chambre, attirée par une magnifique rose blanche 
Dans un vase posé sur un guéridon sur cette fleur se penche …
Une rose perlée de gouttes de rosée d’un mois de Février neigeux
Qu’elle bouscula d’un geste maladroit par le sort contagieux.
La rose tomba à terre aussi bêtement que sa maladresse.
AURORE d’un geste irréfléchi ramassa la fleur avec délicatesse,
La porta à ses lèvres pour humer son parfum hypnotisant
Envoyé peut-être par quelque amoureux prince ou tarzan.
Une épine cachée sous un des pétales piqua, gourmande,
Une de ses lèvres soumise par un procès labial pour amende
À cet endroit même où un baiser brûlant comme la fièvre
Viendrait la délivrer aussi vite que la course d’un lièvre.
Tous les gens des royaumes environnants s’endormirent
Ainsi que le Roi, la reine, les battements de cœurs en délires
Impatients déjà de déguster de bonnes poules au pot
Dont elles picoraient en attendant, tout ce peuple au repos.
Les fées-marraines averties par les étincelles de leurs baguettes
Durent précipitamment allonger en attente d’une amourette
Leur Princesse chérie étendue comme un ange sur un nuage
Qu’il leur fallait grossir pour y placer son familier entourage.
Laquais, animaux, insectes aucun n’y échappèrent mises à part
Quelques araignées pour tisser les toiles en guise de remparts
Pour protéger ces impuissants atteints d’un profond sommeil,
Proies faciles d’un monde anthropophage toujours en éveil.
CARABOSSE en tenue guerrière s’apprête à combattre
La fée-mère-Ogrese en train de dévorer des murs de plâtre
Sous l’emprise d’une boulimie fantasmagoriquement exceptionnelle
La poussant à des pouvoirs de règne sur les citadelles.
Les fées-marraines jugèrent bon de partir sur la voie lactée
Face à ces deux démoniaques ivres de pouvoirs infestées
Prêtes à s’entretuer sans consulter le destin et son bon vouloir
Ce qui dénotait chez elles une étroitesse de leurs corporels couloirs.
Dodo l’enfant do, le ciel en eut plein le dos de cette histoire
Il expédia les fées-marraines en mission dans une autre histoire.
Une histoire sans fin allait-elle endormir tous les rêves
De ces âmes d’enfants assoiffés de magie sans trêve ?

6 Février 2021 – Jeannine Castel
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cateaudo

 

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Le grand Conseil

conseil

Le Prince HUBERT ayant appris par hasard la tragique noyade,
Très attristé il allait de puits en puits chuchoter sa sérénade
En mémoire de cette belle des bois qui hantait sa solitude.
Tenant responsable CUPIDON, il l’avait remis aux études
Dans son box pour méditer sur sa jalousie maladive intenable
Dont les rebondissements, par leurs nuisances, étaient insupportables.
Malgré les sérénades, les appels au fond des puits aucun visage
N’apparaissait sur leur eau sombre. Seul se reflétait le visage
Du Prince HUBERT poursuivi par cette chimère passagère.
Excédée par son entêtement dépressif sa mère l’envoya à la guerre.
Lui et son cheval reviendront-ils vainqueurs de ces combats ?
C’est la question qui se dispatchait et mettait en branlebas
Le royaume de la fée-ogresse à l’origine de cette décision.
Malheureux, chaque attaque au combat lui ôtait des illusions.
À l’autre extrémité du pays, on rapatria AURORE sur le champ
Désolée de ne plus pouvoir flâner, courir à travers les champs.
Résignée, elle retrouva le château familial et ses barricades
Prête à s’endormir pour oublier l’annonce de jours fades.
Le Roi réunit en Conseil toutes les fées-marraines, son épouse,
Pour envisager cette période de sommeil, cette énorme bouse.
Quand Fée-FLORA inspirée de ses lumineuses idées déclara
Qu’il serait bon d’endormir tous les royaumes et cetera, et cetera.
Ainsi au réveil de la Princesse personne ne subirait le décalage
Déridé de se voir tel quel au moment du départ en voyage
Vers le royaume des songes, tous réunis sur un même nuage
En l’attente que passent tous ces vilains jours de présage.
Cette géniale idée plut à toute l’assemblée sauf au Roi …
Sous prétexte qu’il fallait qu’un gardien ait un œil sur le beffroi
Il préférait ne pas dormir, veiller sur le bien-être de son royaume,
Être présent pour s’assurer que ce Prince soit un gentilhomme.
Fée-FLORA et ses consœurs, complices, donnèrent un semblant accord
N’oubliant pas l’inceste qui pesait sur les innocentes boucles d’or
De leur Princesse endormie, incapable de réagir à cette agression,
Ni connaître le véritable fruit des feux d’une duelle passion.
Mais d’autres questions germaient au bout de la baguette de Fée-FLORA :
Le Prince et sa braguette n’en était-il pas aussi soupçonné, ce scélérat ?
Comment endormir la Maléfique CARABOSSE et la Fée-mère-ogresse ?
Si tous les royaumes étaient endormis qui réveillerait la Princesse ?
N’ayant aucune réponse à ses questions, sur la défensive, Fée-FLORA
S’en remit au Tout-Puissant pour dépatouiller ce vaste panorama.

5 Février 2021 – Jeannine Castel
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Le bal masqué

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Passe le temps et les années, AURORE va fêter ses seize années
Au cours d’un grand bal masqué organisé et parrainé
Par ses fées et ses parents, heureux et malheureux de la chose,
Dans ce pot pourri à l’eau de rose au parfum délicat et morose.
Hélas ! Les convives excités par cette invitation déchantèrent
Quand le Roi et la Reine, dès leur entrée, leur annoncèrent 
Qu’ils devaient tous se dépouiller de tous objets piquants
De l’épée aux bijoux ce qui provoqua une trainée de cancans :
«C’est scandaleux ! un ordre insensé ! Allez donc contrôler
D’abord vos servants et tout ce qui meuble votre Palais !
Tant d’objets pointus circulent, figurent ici sur la place
Du sol au plafond et jusque sur les brisures de glaces !
Nous n’avons rien lu de la sorte sur votre invitation.
S’agit-il d’une farce ou quelque nouvelle incitation
À dévoiler sans pudeur notre nudité en plein jour ?
Ce n’est pas une Cour Royale mais une basse-cour !»
Par roulements de tambours et cloches sonnantes
D’obéir aux ordres du Roi à la seconde imminente,
Du grenier au taudis jusque dans les oubliettes
S’infiltra, s’afficha l’avis sur la plus délabrée cabanette.
Les  invités dans cette ambiance costumée à souhaits
S’enfuirent par les allées et les labyrinthes de haies
Jurant, pestant contre ce souverain superstitieux
Qui faisait tout un plat d’un sort ne venant pas de Dieu.
CARABOSSE du haut de son beffroi se délectait 
En contemplant toutes ces bouilles soupes au lait
Obéissant, feintant, ignorant les commandements
D’un Roi qui se prenait pour le Dieu du firmament.
Tant et si bien que ce bal si convoité vira à la mascarade
Sans fourchettes et couteaux, les doigts dans la marmelade.
Dans les cuisines du Royaume tout allait à hue et à dia.
Au diable vauvert ce château emmasqué devenait une paria !
Cette atmosphère invivable, les nerfs usés par les épreuves
Poussèrent le Roi à prendre décisions pour lui toutes neuves.
Il décida d’expédier AURORE dans une lointaine chaumière
Accompagnée de ses fées-marraines sans suite princière.
Ceci pour n’éveiller aucuns soupçons sur cette insignifiante fillette
Que l’on pouvait apercevoir au cours de ses cueillettes
Dans les champs fleuris qu’elle aimait grandement
Libre, insouciante, à l’abri de tous regards à tourments.
Jusqu’au jour où DIABLO, au cours d’une de ses viées,
Reconnut sa blonde chevelure d’une longueur démesurée.
Ne disait-on pas que la Princesse AURORE était morte,
Noyée au cours d’une ballade dans les eaux mortes
D’un lac qui avait disparu depuis soudainement
Pour alimenter en eau tous les puits sereinement ?
DIABLO par ses bruyants battements d’ailes attira l’attention
Des fées-marraines, catastrophées par cette noire apparition.

4 Février 2021 – Jeannine Castel
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VOICE

voice

Il y avait à la cour un troubadour du nom de VOICE.
 Vu son succès il ne roulait pas pourtant en rolls Royce.
Idolâtré par ses compositions et scènes musicales de l’époque
Toutes les gentes Dames roucoulaient sous les sons baroques
De son instrument accompagnant sa voix de ténor
Chantant, louant, dans le château, la Princesse aux cheveux d’or.
Ses notes et ses mots venaient en écho s’épanouir
Sur la voix pure et céleste de la Princesse pour y jouir :

Passe le temps, passent les gens
Les beaux rêves et leurs tourments.
Passe la vie, passe l’histoire,
Les souvenirs et les trous de mémoire.
Passe, passe sur les ponts Cupidon
Et son Prince guindé d’amidon
Par monts et par vaux galopant
Tantôt Prince, tantôt chenapan.

Passent les jours, passent les heures,
De taudis en belles demeures,
De Princesses en paysannes
À la merci du moindre dos d’âne.
Hubert, Prince des chasses à courre,
Son Saint Patron de la bravoure
Quand les chiens à ses basques aboient 
Passe la caravane de Saint Éloi.

Passent les modes des chansons
De l’hirondelle et du petit pinson.
Passent l’amour et ses bagatelles.
AURORE assise sur la margelle
Du puits pour la deuxième fois
Éblouit le Prince qui l’aperçoit.
Passe temps, favorite de ses jours,
Prêt à lui déclarer son amour.

Maudites fées qui papillonnent
Collant CUPIDON qui le talonne.
Bredouille comme fripouille éconduit,
Amoureux fou de cette belle au puits
Tantôt paysanne, tantôt Princesse,
Est-ce une fée, une déesse ?
Coiffée de blondes boucles d’ors,
Que j’aimerais caresser ce cher trésor.

Refrain : Twist again, twist again

fans aurore1 boucles

3 Février 2021 – Jeannine Castel 

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Le dos d’âne

duel

Le temps que les habits du Prince sèchent, remontons le cours
Des années qui ont précédé la venue de ce Prince d’amour,
Furax après CUPIDON, possessif et capricieux cheval,
Qui ne supportait pas que le Prince ait un geste amical
Surtout auprès des belles que l’on rencontrait dans les bois
Dans l’intention de croiser un Prince beau et riche à la fois.
Ce Prince plus naïf que son cheval avait fort à apprendre
Des charmes déployés par ses cœurs à prendre pour vous pendre
D’une corde au cou dans les liens d’un beau mariage
Dont elles savaient ensuite profiter et tirer avantages.
Quand CUPIDON vit le Prince attiré par cette paysanne,
D’un saut sournois inattendu il s’inventa un dos d’âne.
N’étant pas devin, il ignorait que cette manante des bois
Avait bien besoin, pauvrette, d’un cheval de Troie
Pour captiver la fée-Carabosse, lui dérober la formule
Qui allait pendant un siècle lui perturber ses globules.
Le Roi Pentamerone avait exigé par précaution
Qu’elle devait, pour ses sorties, se vêtir en haillons,
Potions et purges pour les coureurs de dots en ces troupeaux.
Des bruits circulaient bien qu’une Princesse vivait dans ce château,
Que nombreux prétendants avaient reçu en réponse un ex-voto
Car cette Princesse allait être piqué à un doigt par la peste,
Qu’elle vivrait cent ans avec deux bambins d’un inceste.
Il fallait bien nourrir aux veillées ces ventres et têtes vides
De belles histoires, ragots et contes les plus sordides
Sur la vie des Princes, Princesses et toute la sainte royauté
Dont on enviait le train de vie acquis sur la pauvreté.
CUPIDON de quelques hennissements et bruits de feuillages,
Malicieux, il fit fuir cette jolie fleur de sel sauvage
Ce qui amplifia le courroux de son Prince accroche-cœur.
Aucun jupon fréquentait rarement sa Cour d’honneur,
Suite aux propos suspects racontés sur sa mère, une fée-ogresse
Qui dévorait tout ce qu’elle détestait sans délicatesse.
CUPIDON satisfait de sa trouvaille vit, soulagé, s’enfuir
Cette fille des bois qui hantera d’un frustrant souvenir
La mémoire du Prince qui se promit à pieds de revenir
Sur ce lieu de rencontre qu’il verra fleurir ou s’évanouir.
AURORE regagna à la hâte l’intérieur du Palais,
Rangea ses oripeaux dans un des placards à balais.
Toute de rose habillée elle regagna la salle des sept couleurs
Pour y déguster de délicieuses crêpes de la chandeleur.

rosita

2 Février 2021 – Jeannine Castel

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Chant de la belle au bois dormant

cendr

Je lézarde
Le soleil me farde
Il réchauffe
Mes étoffes.

De sa lumière
Il me désaltère
Grain de poussière
Sur cette terre.

On se câline
Sucrées pralines
Amis et ennemis
De rêves compromis.

Chacun sa course
Lui sa grande ourse
Moi mon charriot
Sans ami Pierrot.

Allons conter fleurette
À la fée Paquerette
Belle au bois dormant
Sans prince charmant.

Je lézarde
Je m’attarde
Le soleil darde
Ma tour de garde.

1 Février 2021 – Jeannine Castel

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