Ne cours pas

Tel un papillon déployant ses ailes,
Vibrant de tout son corps à l’aube nouvelle …
Un violoncelliste de toute son âme, folâtre,
Butine les notes sur l’écho d’un amphithéâtre.
Seul maître à bord, de son archet se réjouit
Du plaisir qu’il offre aux cordes éblouies
Tandis que le maestro, de sa baguette inouie,
Accompagne le vol de ce papillon de nuit.
Sous les doux accords des violons languissants,
Le violoncelliste aux promesses du jour naissant
En cette arène de Pula, pleine d’admirateurs,
Cause secrètement à ce lépidoptère voyageur.
Mais voici que surgit un ange blond de lumière !
Magique instant animé de cordes intrépides, altières,
Qui viennent titiller, provoquer d’une solennelle invitation
Le violoncelliste en proie à de fortes émotions.
Les voilà tous deux épris d’une course folle,
Favoris choisis par le monopole de cette farandole.
Ces deux tourtereaux échangent, concoctent
Un cocktail impossible à suivre par la glotte.
Cette guêpe et ce frelon fougueux, provocateurs,
Sur quelques pauses récupèrent un peu d’ardeur
Aux frénétiques emportements de leur cœur.
HAUSER, tel un papillon, d’un battement d’ailes
Loua Caroline Campbell de mille étincelles.
Les cordes apprécièrent, encore toutes étourdies,
Les applaudissements transportés au paradis.
Les archets, tristounets, auraient bien aimé prolonger
Leur discours amoureux par le final dérangé.
Guêpe et frelon se séparèrent pour d’autres concerts
Scandant … HAUSER… HAUSER… HAUSER …
24 Octobre 2020 – Jeannine Castel
HAUSER, avec vous la rivière
Me renvoie à cette écolière
Rêvant au Prince charmant
Fidèle comme un aimant.
Ses courants amènent, solitaire,
La barque vers leur estuaire.
Les berges flirtent avec vous
Réjouies de ce rendez-vous.
Au-delà du rêve glissent,
Sous vos doigts, de doux délices
Comblant de petits bonheurs
Les battements de mon cœur.
Cette rivière coule en vous.
Elle emporte mes rêves fous
Sur vos cordes vibrantes de félicité.
HAUSER, quelle âme partagera votre éternité ?
20 Octobre 2020 – Jeannine Castel
Rêver … planer vers ce néant …
Sur ces territoires géants
Désertés par l’espèce humaine
Aux vies courant la prétentaine …
Pour une poignée de dollars
Récoltés par les huit salopards
Un professionnel, d’une mission,
A rendu culte à une sélection
De musiques d’Ennio Morricone
Où Sacco et Vanzetti en personne
Dans ces moissons du ciel ravivées
Ont écouté HAUSER en ce concert privé.
Des incorruptibles de musique,
Dont il était une fois en Amérique,
Aperçurent le bon, la brute et le truand
Sur le vol d’un chat-huant.
Il était une fois dans l’Ouest
Un violoncelliste rayonnant comme l’Est
Qui ressuscita tous ces personnages
Dans son univers chapeauté de mirages.
Rêver, planer vers ce néant.
Frissonner aux vertiges béants
Composés, interprétés, filmés,
D’un nostalgique hommage rythmé.
27 Octobre 2020 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Adagio pour une âme
Entourée de flammes
Échappée d’un drame
Que lui seul enflamme
De son mélodrame.
Vibrant de tout son être
Pour la faire renaître
Il implore de ses cordes
Les orgues de la miséricorde
En cette horde.
Lentement l’âme renaît
Telle une enfant nouveau-née
Découvrant son Créateur
Sur cet adagio triomphateur
Interprété par HAUSER.
Adagio pour une âme
Sauvée des flammes
Oubliant ses drames
Que l’infini acclame,
Proclame.
22 Septembre 2020 – Jeannine Castel
Dans cette alcôve clandestine
Mon âme mutine, câline,
Sous vos baisers fiévreux
Loin des cœurs envieux
A oté de mon corsage
Votre aimant visage.
Ce n’est plus qu’un salut d’amour
De vos mains au lever du jour
Repues de tendres et osées caresses
Soulevant mes jupons avec ivresse
Jusqu’à l’extase de nos corps réjouis
Heureux, apaisés, évanouis.
Il ne reste qu’un doux souvenir
D’un salut d’amour prêt à jouir
D’un passé révolu et lointain
Effleuré par vos frivoles mains
Qui viennent ce matin m’offrir
Votre amour porté par nos soupirs.
19 Septembre 2020 -Jeannine Castel
D’automne en Automne
Les feuilles s’amoncellent.
Sur ce slow HAUSER s’abandonne
À son fidèle violoncelle.
Tous deux n’attendent qu’Elle.
L’automne fait escorte
À ses amours d’autrefois
Enfouis sous les feuilles mortes
Qu’oublis ravivent en ce bois
Où ils allaient souventefois.
Sans se soucier du lendemain
L’automne, après les fenaisons,
Offait des amours en chemin
Où il revient jouer, en commémoraison
Cette romance de belles liaisons.
D’Automne en Automne
Les feuilles s’amoncellent.
Souvenirs et espoirs fusionnent.
HAUSER rêve, sous ses immenses ombrelles,
D’une silhouette à jamais éternelle.
31 Octobre 2020 – Jeannine Castel