Archive pour la catégorie 'Contes de mardi-gras'

MANIFESTEMENT VOTRE

ursule

Au mot « Podium ! » parvenu à ses oreilles
Miss Ursule, en sursaut, ensommeillée, s’éveille,
Baille, s’étire, jette un coup d’œil inquisiteur
Pour savoir quel mystérieux haut-parleur
A prononcé bruyamment ce mot « Podium » …
Son mot-phare, mot-favori, depuis son album.
Star-bookée, devenue célèbre chez les lecteurs
Du monde de bons et truands prédateurs
Capables du pire et du meilleur. Mais pour l’heure,
Voulant, en cette journée, le beurre et l’argent du beurre,
Ursule s’inquiète de savoir où est ce podium venu du noir
Afin que dare-dare, tagada tagada, elle aille s’y asseoir.
Elle sort de cet abri « Le Point Virgule » tous conforts,
Conçu pour les tailles XXXXXXL et les ronfle-forts.
Encore en pyjama, elle fait une rapide toilette,
Une couronne posée sur chacune de ses mirettes.
Après quelques adieux à son frère Ursus, protecteur,
La prévenant du danger encouru avec les chasseurs,
Miss Ursule d’un rapide conseil, consulte son miroir :
«Sur ma couronne, va-t-il faire beau ou bien pleuvoir ?»
Mais point de couronne n’apparaît sur la voyante onde.
«J’aurai tout vu … mais où va le monde ?!»
Ursule s’interroge … par ce muet miroir, désorientée …
«Agir pour sauver les miens, ma parenté,
Est une chose importante, grave, qui me tient à cœur
Cette Grande Parade de Mardi-Gras est un honneur,
Un moyen de manifester, de rallier les défenseurs …
Certains au passage, en famille, lui donnent de l’ardeur.
Traversant cours d’eau et forêts, après hésitations,
Voilà Miss Ursule devant la grande inquisition
D’un Jury stupéfait face à cette masse à quatre pattes
Qui se met debout, harangue, souriante, diplomate,
La foule hypnotisée qui répète ses propos divulgués :
«Avec Ursule sauvons les ours ! Ô gué, Ô gué !
À elle la couronne pour sauver sa lignée …
C’est leur journée mondiale, votez sans rechigner.
À bas les mauvais coucheurs, à mort tous les détracteurs, 
Ne restons pas immobiles, devenons acteurs !
Avant que la dernière peau d’ours disparaisse
Tous ensemble, allons, bougeons-nous les fesses !»
Sur ces dernières paroles, le Jury, emballé, s’enrôle,
Acteurs eux-aussi en ce surprenant jeu de rôles.
Il attribue sans piper le n°17 à Miss Ursule, enchantée,
D’avoir rallié à sa cause toutes les Miss à l’unanimité.
Le bonze, ravi, s’octroie une pause, vote à main levée,
Sur le gong il essaie de hisser Ursule, d’un élan soulever
Cette courageuse oursonne militant pour son espèce,
La couronne n’étant pas qu’un moyen pour la Presse.
Mais louchant vers le podium, Miss ursule espère,
Pour leur survie, doublement pavoiser leur galère.
Candidates et Jury, transportés pour une fois,
Dans une bousculade, serrés comme des anchois,
Se pressent pour distribuer tracts et affiches
En scandant 17 ! 17 ! chiches ou riches
Votez 17 pour défendre Ursule sans triche.
Une Miss désinteressée mais brave pour défendre
Tous les siens sur la sellette des méandres.

Miss ursule encouragée, se pose la question …
Quel avenir attend toutes ces Miss du bataillon ?

 

douche

23 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Gilles Thomas sur Facebook

 

 

 

 

DIABOLIQUEMENT VOTRE

Miss17

Cette nouvelle Miss, assise sur son mystère,
Endeuillée comme une veuve de guerre,
Jeta un froid, un mauvais pressentiment
Sur les candidates recalées, faute de votants.
Jabot et cocardes témoignent d’une existence
D’une vie jalonnée de morts et de renaissances.
Cette Miss Calao terrestre, noire comme la peste,
Est en vérité, avec son bec, une adorable peste.
Sentant, en guise de bienvenue, un accueil indigeste,
Elle cherche à piquer les bulletins d’un geste inoffensif
Enjolivé de gazouillis flatteurs face à tous ces shérifs.
Ces membres du Jury insondables ont le pouvoir
De vous assommer ou de vous faire asseoir.
Sur la sellette, Miss Calao, attend leur décision
Sachant que Miss Cheetah, par son intrusion,
A mis à plate couture toutes les candidates
Qui n’ont qu’une idée en tête, scélérate,
De lui faire la peau avant la date de clôture
De cette Grande Parade de belle augure.
Miss Calao, en attendant de récolter quelques votes,
Côtoie toutes ces têtes-podium polyglottes.
De ses yeux globuleux elle contemple ces globules
Et en particulier le look de Miss Pustule
Dont elle irait bien percer les boutons
Pour répandre un contagieux virus glouton.
«Mon rêve ! Envoyer au diable toutes ces top-modèles
Infestées de cloques purulentes, pestilentielles.»
Les membres du Jury, alléchés par un press-book
Et la photo de la Miss calao parue sur Facebook,
Accordèrent à ce lampadaire-moire, funéraire,
Le n°16 pour ne pas se faire traiter de sectaires.
Sous la peur du mauvais œil de cette veuve noire
Une voix osa s’exclamer  » retourne à ta mangeoire !
Regagne ton perchoir dans ta volière !
Tu fais tache à la beauté, misérable minière.
Ta mine n’a aucune chance de porter couronne !
Ouste ! Du balai avec tes grands airs de baronne !»
Miss calao, qui en a vu d’autres, hocha du bonnet :
«Non mais tu as vu la tienne ? Sans déconner …»
Avant d’êtres inondés d’une pluie de gros mots
Le bonze à coups de gongs fit partir Miss Calao.

Un n°16 peu reluisant comme un louis certes !
Mais Miss Calao n’est pas la seule en perte !

16 ! Je ne serai pas la seule guillotinée !
Je retourne me pomponner !

 

22 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Wonderfulworld Acswell sur Facebook

IDYLLIQUEMENT VOTRE

maridadi

Devant la montée en flèches des votes
Pour cette Miss Cheetah qui pianotte
D’une patte, surveillant, très attentive,
La chute de Miss Romi à la dérive.
Voici que Miss Maridadi, léopardesse,
Vient, par sa candidature, soutenir l’espèce
Des léopards, spécialistes de la grimpette,
Afin de rehausser la couronne sur leur tête.
Attributs des chefs, considérés comme roi et reine
Les Léo ne règnent-ils pas dans les cultures africaines ?
Donc pas question de céder leur place souveraine !
Sans tarder, les Miss manifestent, commentent l’arrivée
De cette redoutable Miss Maridadi qui va les priver
De tout espoir d’accéder au podium déjà occupé
Par cette Miss Cheetah au phénoménal toupet.
« Pas assez de deux Miss hyènes … deux Miss léopards !
C’est pas équitable … » « La ferme ! Bande de têtards ! »
Face aux vocalises qui s’amplifient, se déchaînent,
D’un cri en dent de scie bloquant leurs sirènes,
Maridadi d’une douzaine d’appels rauques, grinçants,
Fixe en rugissant tous ces caquets menaçants.
L’ensemble du Jury, mal à l’aise, n’ose intervenir,
Lance des signaux au bonze en train de déguerpir.
Dans cette confrontation entre Miss Cheetah et Miss Maridadi
Laquelle, d’épées, en ce duel, remplira son caddie ?
Toute l’assemblée est suspendue au geste déclencheur
Entre ces deux femelles aux griffes de première fraîcheur.
Au loin, deux badauds, une lionne et son rejeton,
Se régalent à l’idée de leur Miss bientôt sur le ponton.
Finalement le ciel, sentant venir l’orage, généreusement
Arrosa d’une sacrée rincée tous ces colériques ruminants.
Maridadi attrapa au vol son n°15 dans le bec de la douze.
« Hors de question de se faire avoir par cette andalouse ! »
Elle alla rejoindre Miss Romi, ramollie ecomme un pantin,
Tandis que Miss n°9 encouragée par son beau Valentin
Partit se poser sur la tête de Maridadi, espérant gratter
Quelques points de votes contre quelques doux gâtés.

Pour Miss Maridadi votez 15 !
Pour Miss Valentine votez 9 !
Pour Miss Romi votez 5 !

Et pour toutes les autres sonnez le tocsin !

 

grrrr

20 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Sophie Topsy Tony Crocetta sur Facebook

 

 

 

 

 

 

AMOUREUSEMENT VOTRE

ahoh

Ah ! Si vous voyez vos têtes !
Ça c’est du guépard mes sœurettes !
Comme elle nous a dépassés … mazette !
Prenez-en de la graine ! Quelle envolée !
Elle aurait pu nous passer le relai …
Nous qui pensions être en avance …
Pchitt ! Sous le nez, la couronne  … Quelle malchance !
On fait demi-tour ? C’est foutu … aucun recours …
Qui allait imaginer ? Quel sale tour …
Se faire voler la vedette au grand jour …
Moi j’irai bien lui parler d’amour …
Si nous allions lui dire un petit bonjour ? …

guep frey

Miss Cheetah arrivée comme un bolide
Le cœur vaillant, l’âme intrépide,
Grisée par sa vitesse freina à mort
Dans un nuage de poussière. Ce Trésor,
D’un saut spectaculaire, bondit sur la scène
Narguant le Veau d’Or respirant la haine
À peine remis de ses émotions de la veille
Pour une Pustule qui quelque part sommeille.
Tombés des nues, les membres du Jury
Portèrent aux nues cette belle chérie
Venue du ciel ou de quelque savane lointaine,
Qui rallierait à sa suite toute une prétentaine
Aimantée, foudroyée d’une foudre sentimentale
Face à la beauté de cette charmeuse animale.
La Miss n°5 vit aussitôt la couronne basculer
Sur la tête de cette concurrente fortement adulée,
Non pas par la poulaille enfermée à double-tour
Pour éviter le tapage de ces belles de jour,
Mais par les membres du Jury tous en extase,
Béats d’admiration, muets, à court de phrases.
Prenant tranquillement son bain, la Miss n°10
Soulageant les douleurs de son œil de perdrix,
Était loin d’imaginer qu’une Miss Cheetah allait
Inciter Perrette à déverser son pot d’Ollé !
La poussière retombée, le Jury vit encore mieux
Cette splendeur qui ne pouvait venir que des Cieux.
C’est à huis clos qu’il décida d’attribuer
Le n°14, les yeux plein d’amours embués
Alors que déjà tambourinaient les volatiles
Qui, par le trou de serrure lorgnaient cette gracile
Déesse au look volcanique sur le podium exposée,
Déjà victorieuse, montrant le scintillant diadème
À tous ses admirateurs lui criant des Je t’aime.

Amours, VOTEZ 14 si vous m’aimez !
À tous et à toutes, mon amour à jamais !
Le n°14 Votez !

 

19 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photos : Xavier Ortega – Philippe Frey/Nomades du monde

 

 

 

 

JUVÉNILEMENT VOTRE

Pustule

«Enchantés, Miss Pustule !
Tant de hyènes pullulent …
Qu’une puce à l’oreillette
A mis votre candidature aux oubliettes.
Mais … pour la Grande Parade …
Deux hyènes sur l’estrade …»
À ces mots des huées dans la salle
Manifestent d’un tir de balles.
« Rien ne prévoit à l’affiche du règlement
Le refus d’accepter deux copines se ressemblant ! »
La meute s’agite, s’excite, le Jury abdique.
Mais les fans de la gente ailée rappliquent …
« C’est quoi tous ces boutons ? Quelle âge a-t-elle ?
On dirait de l’acnée des jeunes pucelles ! »
Ce sont des pestes ! » Sifflements, projection d’œufs …
Bref de quoi couvrir de postillons injurieux
Les membres du Jury à la recherche d’un abri,
Fuyant ce parterre en état de guerre, de débris,
Sous les jets de fientes bombardés sur la meute.
La Grande parade n’est plus qu’une émeute !
La Miss n°10, en ce merdier, a chaussé des palmes
Tandis que le bonze essaie de les ramener au calme.
La Miss andalouse, joyeuse, fait vibrer ses castagnettes 
Espérant voir annuler les votes des starlettes.
Fidèle à sa planque, perchée, Miss n°5, stoïque,
Contemple calmement cet essaim pris de coliques.
Finalement le calme revient grâce au gong
Sonné par le bonze exténué, transformé en King Kong.
Après une pause de quelques tours d’horloge
Le Jury, après débats, regagne sa loge.
Et d’un timide, hésitant geste annonce
« Candidature n° 13 acceptée » Un verdit de pierre ponce !
Miss Pustule la bouche en coin agite ses dessous …
Pas superstitieuse notre Pustule pour deux sous.
« le 13 m’a porté bonheur !
Votez 13 ! Que du bonheur !
Et rayonnante, lépreuse accusée, elle quitte
Dans une haie d’honneur, amicale guérite,
De ses fans dont RISETTE, première en tête,
Imagine, un pincement au cœur, sa couronne
Sur la tête de Pustule assise sur son trône …

 

18 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Nathalie Vidal Terrier  sur Facebook

 

ARTISTIQUEMENT VOTRE

loriquet

Miss Loriquet et son bibi bleu,
D’un vol de fusée dépasse la queue-leu leu
D’une impatiente multitude de candidates
Pressées de s’inscrire avant la date
De clôture de la Grande Parade 2020
D’un Mardi-Gras au succès certain.
Direct, sur le podium elle s’installe,
D’un œil scrutateur fait un tour de salle,
Fière du plissé de son poitrail écarlate
Gonflé des jalousies de ces faces de patates
Dont les Oh ! et les Ah ! germent ça et là
De cette m’as-tu-vu culottée de ho la la.
C’est que cette Miss Trichglossus bruyante
A sa langue réputée pour peindre de fientes,
Aspirer tout le nectar de jolies fleurs,
Du compliment au bras d’honneur.
Son intrusion a été si rapide, impressionnante,
Qu’elle a surpris le Jury sur leurs chaises branlantes,
Rasant leurs têtes affolées d’un bref passage
De sa longue queue au spectaculaire atterrissage.
Aussitôt quémande haut et fort son numéro
Dans un assourdissant chahut au moral à zéro.
Car les Miss, impressionnées par sa prestance,
Se dirent que réduite était leur chance.
Une Loriquet ! … D’un tourniquet nous aurions dû
Fermer l’entrée à cette artiste à la langue pendue,
Prête à tout pour décrocher le titre et la couronne,
De ses couleurs aguichant les personnes.
T’as qu’à te les peindre avec ta langue en pinceau !
Retourne à ton dortoir ! Tu t’es trompée de corso !
D’un concerto recouvrant tous les nombreux caquets
Elle reste bien plantée sur ses pattes de Miss Loriquet,
Se coiffe de la perruque d’un juge de tribunal.
Les membres du Jury excédés par le tohu-bohu infernal,
Se dépêchèrent d’attribuer à cette boucan le n°12,
Voyante commère belle comme une andalouse.

VOTEZ 12 !! Mais n’attendez pas de partouse 
Car je suis fidèle épouse.
12 ! et vive le blues !

 

17 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : PicturesWan sur Facebook

 

 

ÉTERNELLEMENT VOTRE

Grande Parade de Mardi-Gras 2020

Parade

Oh non ! Pas celle là ! Pas elle ! Pas RISETTE !
C’est une véritable fouille merde, une trouble-fête !
Elle est déjà Reine de part sa naissance … !
Même en noir et blanc c’est la guigne ! Quelle malchance !
Elle avait qu’à ne pas démissionner de son trône !
C’est pas notre faute si on lui a volé sa couronne !
Elle a l’air bien décidé à la récupérer …
Nous voilà toutes, mes sœurs, déboussolées, apeurées,
Sauf la n°5 qui montre déjà griffes et crocs …
Ouais … c’est la cata … va y avoir des accrocs …
Pfff… faut qu’elle remette sur le tapis sa trombine !
Regardez ! … même les membres du jury se débinent ! …
Mais non ! Bande d’idiotes ! Ils cherchent une combine,
Un moyen de nous isoler car sa meute surement
Rappliquera dès les premiers bans d’applaudissements.
Faudrait pas qu’à cause d’elle cette parade s’annule …
Tout ça à cause de cette vedette armée de mandibules …
Ah la RISETTE !!! … Plus d’un tour dans son sac !
Y a pas photo … un fichu retour brutal de ressac !
Vous me voyez dauphine nominée à ses côtés ?
Sitôt couronnée elle va vite ta beauté bécoter …
Hihihi ! … ça finira en Grande Parade du squelette !
Arrête ! C’est pas drôle ! Une partie d’osselets ?… Arrête !
Du poisson … ça mange du poisson les Risettes ?
La ferme avec tes questions bêtes ! … tu nous embêtes …
Allez, tout n’est pas foutu, l’essentiel est de participer
À cette Grande parade, de défiler, pépettes, en paix.
Déjà sept … la concurrence est rude … quelle douche ! …
En plus avec son air de Sainte Nitouche  …

 Avec mon portrait d’enfer, vous ne savez si bien dire !
Ils brûlent de passions, je déclenche un délire !
Ils ont, par Sainte Coqueluche, aussitôt l’eau à la bouche !
Je les attire comme des mouches !
Votez 7 !  Je retrouverai mon titre, ma couronne
Qui me revient de droit, bande de petites friponnes !
Vous voilà dispersées à l’emporte vent, éliminées
Par mes histoires d’un virus ils sont tous contaminés !

Votez 7 ! Chiffre biblique  ! Enfin ma couronne retrouvée
Je reste éternellement votre RISETTE toute dévouée.

11 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Nathalie Vidal Terrier  sur Facebook

 

VALENTINEMENT VOTRE

coléo

À son arrivée, aussitôt posée sur un prie-dieu
L’apparition de cette bête à bon Dieu
Répandit chez les Miss des bouffées de bonheur
Et fit battre la chamade dans leurs cœurs.
Toutes se bousculèrent pour approcher cette coccinelle
Afin de compter les pois sur le dos de cette demoiselle.
Elles l’incitèrent à venir se poser, dans cette cette bousculade,
Sur leur corps offert, abandonné, à cette nomade
Porte-chance. Toutes les candidates, d’excitation,
Ne pensaient qu’à leur couronne, sans dévotion.
Débordée, stressée, la coccinelle ne savait plus
À quel Saint se vouer dans ce tumultueux chahut.
«Quelles folles ! Elles vont m’écrabouiller ! Saperlipopette !
À croire qu’elles n’ont jamais vu de pernettes !
Superstitieuses il semblerait … jamais je ne pourrai digérer
D’aussi gigantesques proies …  là il m’est impossible de gérer
Cet imprévisible accueil pour ma petite personne …
Hé le jury ! Bizarre où sont ces personnes ?
Bande de furies ! Hou… elles ont déchiré les broderies
De ma traine de future reine … hou … quelle vacherie !
Je me vois obligée de sortir mon train de décollage
Et de changer de tenue après cet abordage.»
Elle revint avec un costume asiatique chinois
Pour enquiquiner toutes ces Miss à la noix.
Posée sur un neuf voilage de grappes brodées main,
Elle défila, méprisant tout ce menu fretin.
«De ma plume argentée je vais sur le champ écrire,
Pour porter plainte contre toutes ces vampires,
À la Présidente de cette Grande Parade de Mardi-Gras
Et me faire rembourser ma pauvre toilette d’apparat.»
Le Jury après délibération décida de sanctionner
Les votes de ces prétendantes incapables de se contrôler.
En lui octroyant un 9 pour oublier sa déconvenue
Demoiselle coccinelle intégra cette populaire revue …
Satisfaite que neuf points de vote seraient enlevés
À ces huit Miss décontenancées, écervelées.
Amoureusement Valentin
La consola de son chagrin.

 

mariée

valentin

14 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photos : Luc Durocher: photographe de la biodiversité sur Facebook

 

 

GOULÛMENT VOTRE

goulue

Croyant voir une tête sans corps,
Cette Miss Varan mit la panique à bord !
À bord et à tribord dans les coulisses,
Amusée, se régalant de voir toutes ces cuisses
Décamper en poussant une variété de hurlements.
À l’aide! Un saurien croque-dents ! Un revenant !
Sa langue fourchue, pour épicer leurs frayeurs,
Détectait en stéréo leurs appétissantes odeurs.
Elle poursuivit à tout azimut ces volailles
Qui mirent, à leur insu, une satanée pagaille.
Troublé, réveillé en sursaut, le Jury somnolent,
En état de choc, devant ce géant à pas lents,
Pris à partie dans cette folle débandade
Observait avec curiosité cette Miss pour charades.
Balayant fortement de sa queue le parterre,
Le Jury essayait de voir les deux bosses légères
Formées par les organes sexuels à sa queue.
Se questionnant sur ce mâle ou femelle face à eux,
La Miss pour les renseigner pondit un bel œuf.
Cette opportuniste fouineuse, raffolant d’escargots,
Le Jury sans plus attendre leva l’embargo.
Élégante sous sa cotte de mailles grise argentée,
Aux écailles petites, rondes, respirant la santé,
De son corps longiligne aux courtes pattes
La Miss chassa, vorace, toutes les candidates.
Mais n’ayant pas d’ailes, semi aquatique,
Reptile solitaire, après cette grande panique,
Sur un papyrus elle put déchiffrer le n°11
Sonné d’un coup de gong par un bonze.
Le Jury l’incita à quitter tranquillement le lieu
Et d’aller faire trempette en banlieue …
La n°5 toujours perchée en lieu sûr
Aux rase-mottes fit un pied de nez-bel-azur.
Remises de leurs émotions les mistinguettes,
Du coup, ne répliquèrent aucunes sornettes.

Votez 11 ! toute ouïe, toutes oreillettes,
Mardi-Gras je vous inviterai à ma dînette !

16 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photo : Veronique Morel sur Facebook

 

 

 

PITTORESQUEMENT VOTRE

miss gras

Rien ne pouvait mieux tomber
Ce jour de la tolérance sans retombées
Que cette Miss et sa pittoresque figure
Imposant fermement sa candidature …

Évidemment cette intruse de poids
Provoqua un dilemme quant au choix…
D’une beauté ingrate pour les Miss chéries,
Pittoresque, hypocalorique d’après le Jury.
Cette Miss fut accueillie dans un silence religieux,
Les Miss riant sous cape, écarquillant les yeux,
Chuchotant, commentant à qui mieux mieux …
C’est du lard ou du cochon ? Non, sans rire …
Pincez-moi … alors là … on est en plein délire …
Mardi-Gras, là il ne mourra pas de faim …
Avec elle la concurrence aura vite sa fin !
Quelle mastodonte ! Y a beau dire beau faire
Pour Mardi-Gras, cette Miss, c’est une belle affaire !
Entre la miniature d’hier et cette grande pointure,
Non mais franchement elle va se casser la figure !
Le podium va craquer ! Pour sûr croyez-moi …
Elle a astiqué son corps à la peau de chamois ?
Mamamia quel sumo ! Prête pour le ring ? 
Pour le défilé en maillot … pfff avec un string …

Taisez-vous mauvaises langues, bande d’ignares !
La beauté vous l’avez pas dans le cigare.
Ça vous parle la différence ? La tolérance ?
Cessez vos messes basses, vos offenses.
Ce qui est laid c’est votre intolérance …
Honi soit qui mal y pense …
Vos railleries me font jolie ganse.
Et puisque d’un 10 me voici estimée
Je ne me sens point ici être mal aimée.
Je ne vous traite pas de formules décoratives,
D’amuse-gueules indigestes pour croutons et tartines
Alors je me fiche de vos blessantes réflexions.
Je vais de ce pas défiler, provoquer l’admiration.
Au diable vos prétentieuses possessions.
Votez pour cette pittoresque n°10.

Pfff  … elle se prend pour la belle de Cadix …

15 Février 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photo : Veronique Morel sur Facebook

 

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