Archive pour la catégorie 'Cntes de la prairie'

Représailles

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Comme l’avait prévu la maman de YO le lionceau,
JADOR appela à la rescousse FURAX et ses jouvenceaux.
Laisser passer ce vol sous silence, sans réagir,
Donnerait aux lions un encouragement pour l’avenir.
Ainsi victorieux, ils tireraient tous les avantages
Face à la lâcheté de leurs ennemies fortes en bavardages,
Ridiculisées par ce vol sans poursuite faute de courage.
Ce fut un combat sans merci entre prédateurs et proies.
Le bataillon de FURAX s’offrit la part du Roi.
Les troupes de JADOR massives et puissantes,
Dans leurs mises à mort bruyantes et sanglantes,
Attirèrent tous les locataires des lieux environnants
Qui assistèrent aux premières loges à ce déferlement.
Cris d’agonie qui résonnent encore sur la savanne meurtrie
Par les râles, ricanements et rugissements …
Les pertes, hélas, des deux côtés furent de taille,
Réjouirent tous les badauds fans de funérailles.
Manger sans avoir à chasser est fort appréciable !
On a même pu voir le clan des TONNERRE se mettre à table !
À l’écart, histoire de sauver leur royale réputation …
Ils martyrisèrent avec grande cruauté un courageux troufion.
Ces têtes de hydre à mesure que l’affrontement s’intensifiait
Sous le stratégique commandement de JADOR, les défis s’amplifiaient,
Se confondaient dans des mêlées propres aux unités militaires,
Documentées, coopératives, dans un harcèlement salutaire.
Dégoûtés, lions et lionnes ménageant leur carcasse abandonnèrent,
Laissèrent le champ de bataille à ces matrones en colère,
Ces charognards peureux de réputation sur inventaire,
Ces chasseuses, flibustières de la piraterie alimentaire.
Suite au retrait des félins, JADOR rassembla les survivants.
Sans ménagement pour les blessés, il restructura les rangs,
Fier, heureux avec FURAX d’avoir tenu la dragée haute
À ces envieux, paresseux, meurtriers de familiales entrecôtes.

«Jamais de mémoire d’éléphant j’ai assisté de ma vie
À de tels affrontements pour une couronne ravie.»
S’exclame, médusée, d’un cou d’avance, NUAGE
Qui voudrait bien connaître la suite de ce carnage …

 

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23 Octobre 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Nkorho Bush Lodge Evelyne Fosse sur facebook

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KDO ou QUEQUETTE ?

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YO pensait faire plaisir à sa maman …
Au lieu de cela il ne reçoit que châtiment.
Et d’une fessée propre au langage des lions,
Sa mère le corrige pour ce vol sans autorisation.
YO est puni de jeux tandis que frère et soeur
S’en donnent à coeur joie sous le regard admirateur
De leur maman soucieuse des conséquences à venir.
YO vexé et malheureux boude … il cherche à attendrir
Sa mère qui d’un coup de langue fait claquer
La levée de la punition par peur de voir débarquer
Les « QUENOTTES » alertés en guise de représailles.
Elle n’a pas envie que sa petite marmaille
Assiste à des combats qui risquent d’être violents.
Il faut qu’elle trouve une planque à l’abri du vent.
Le vent, cet ennemi cachotier qui titille le flair
De ces redoutables croqueuses aux rires si vulgaires.
Pendant ce temps, RISETTE reprend courage.
Elle décide tout de même d’en savoir davantage.
Et la voilà partie sur les traces de sa couronne.
«Il me faut trouver le repaire de cette famille de lionnes.»
Survient brusquement KDO, délinquant comme elle …
« Salut ! J’ai profité du capharnaüm pour me faire la belle !
Où vas-tu ainsi toute seule, jolie demoiselle ?»
RISETTE sur ses gardes n’a pas envie de confier
À cet intrus qui se met aussitôt à la léchouiller,
Lui chuchoter à l’oreille des mots doux polissons.
«Veux-tu arrêter ton baratin vilain garçon !
Je ne t’ai pas demandé l’heure qu’il est ! …
Avec tes roucoulades… fiche moi la paix !
Ce n’est pas parce qu’autrefois nous avons partagé un bain
Que c’est dans la poche ! D’ailleurs t’envoyer au bain
Tombe fort à propos … Je suis en pleine mission …
Inutile d’insister, c’est sans concession !
Maintenant si tu veux m’assister pour trouver les lionnes
Je serais ravie de t’avoir pour que tu les espionnes
De ton côté, moi du mien … ce qu’elles ont fait de ma couronne.»
RISETTE n’a pas eu le temps de finir sa phrase …
KDO au mot lionne … c’était plus l’extase !
«Sorti de la bagatelle, c’est pas l’entraide ! …
Puis allez donc savoir ce qu’exprime toujours raide
Notre sexe ? Était-ce KDO ou QUEQUETTE ?»
Détendue, sur un soupir de sous-entendu RISETTE
Plus décidée que jamais reprend son enquête …

 

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22 Octobre 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Virginie Liardat Sophie Topsy sur Facebook

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Et pour quelques rubis de plus …

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RISETTE démoralisée par le vol de sa couronne
Dans un moment de rage, peste et déraisonne.
Couchée sur un espace vert, elle réfléchit aux conséquences
De ce vol … «Qu’est-ce une couronne à côté de l’existence ?
Risquer ma vie pour des rubis … morte qu’en ferai-je ?
Me protègeront-ils de la faim ? du froid de la neige ?
Je ne suis pas du monde des humains, de leur troc,
Ici les euros circulent… ils sont réservés aux frocs.»
Son âme poétique dans cet instant précis
Lui souffle quelques vers pour distraire ses soucis …

Dans les yeux des hyènes
Qu’y-a-t-il ?
Sous ce maquillage de reine
Qu’existe-t-il ?
Amours dérisoires
Faute d’avoir
Une telle mâchoire
Dans vos mangeoires.

Dans les yeux des hyènes
Qu’elles soient brunes
Tachetées, rayées, sans laine …
Pour des prunes,
Faute de ritournelles,
Qu’ont-elles
Pour être si laides
À votre corde raide ?

Dans les yeux des hyènes
Qu’avez-vous remarqué
Mis à part l’haleine
Depuis votre parquet ?
Si j’allais découvrir
Les senteurs de vos soupirs
D’un exotisme préservé
Mais Chut ! … propriété privée !

Hyènes maudites des charognards,
D’un revers de fortune sur vos retards
Nos grands du rire du décriptage
Vous décoreraient du Secret de leurs mirages
Cachés dans leurs mirettes secrètes.
Êtes-vous donc si bêtes ?

Allez plus loin … poussez le curseur !
Dans les yeux des hyènes bat un coeur.
Un coeur qui souffre, s’émeut, aime,
Tue, condamne, semblable à vous même !
En transit pour notre Éternité,
Crée par Dieu un jour de bonté.

Quant à la beauté cette chose si éphémère
Elle est dans le coeur d’un père et d’une mère
Projetés dans vos regards diffamants
De différents rendus apparents.
Sur nous pleut toute la misère du monde …
Qu’avez-vous de plus ? … dis-moi le monde …

RISETTE n’a pas remarqué dans ses élucubrations 
HURUS qui écoutait avec une grave attention
Cette élève douée mais un peu déboussolée …
«Peut-on passer sous silence un vol sans collet ? …»

 

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21 Octobre 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Jean-Louis Godard Danielle Liska

Les rubis de la couronne

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Piétiné, saccagé, pris d’assaut par les gnous surexcités,
Le Pensionnat « Les Hyénides » n’a plus droit de cité.
Les pensionnaires dans un sauve qui peut, affolés,
Quittent l’établissement encadrés par KUKUPANPAN désolée,
Ulcérée de voir la sauvagerie dévastatrice de ces immigrés.
« Tout ça pour franchir un cours d’eau qui les agrée !»
C’est un va et vient trépignant d’entrées et de sorties
De toutes sortes d’animaux venus piller le moindre rôti.
Du moins ce qu’il reste après les jours d’état de siège,
Réjouissant des curieux amusés par leur manège
Comme ce Jaribu qui n’en perd pas une, jubilant …
Il pense à RISETTE, à ses prémonitions des jours précédents.
«Encore heureux qu’avec tout ce bétail sur le bush
Les ventres sont bien pleins, à part ceux des trucmuches.
Ainsi les occupants purent se défiler sans crainte
Sous la vigilance et le sang froid de KUKU la feinte.»
Quand JADOR, après témoignages, comprit que s’en était fini
Pour la triplée disparue … au retour, intrigué par ces embrouillaminis
Au fur et à mesure qu’il se rapprochait, inquiet, des « Hyénides »
Ce fut un choc… assommé par cette atmosphère morbide.
«Plus aucune trace de survivant … quel malheur, c’est terrible !
Ma RISETTE ! Quelle horreur ! Non, ce n’est pas possible …»
Accablé de chagrin il erra comme une âme en peine
Cherchant le moindre indice, le coeur plein de haine
Contre ces cruels envahisseurs qui n’avaient que faire
D’un Pensionnat peuplé à leurs yeux d’adversaires.
Dans ses pensées il ne vit pas BRUNETTE qui le hélait
De mouvements de tête agités à vous faire tourner le lait.
Et pendant que tous deux cherchent le moindre indice …
À des kilomètres à vol d’oiseau RISETTE, pourchassée par la milice,
S’évertue à brouiller les pistes secourue par Jaribu
Tout fier d’aider une Princesse aux troublants attributs.
Il profite d’une pause pour clamer sans toucher terre :
« Votre Majesté, j’ai tout vu … patatras ! Misère de peuchère !
Votre couronne a été volée par un jeune lionceau …
Il l’a dérobée discrètement pendant la panique de l’assaut.»
Effondrée RISETTE voit son règne achevé …
«Maudits, maudits lions quelles bandes de navets !
Comment vai-je faire pour mon couronnement ?
J’avais bien dit à maman qu’il était imprudent
De laisser à la Pension un joyau de cette valeur.
La hache de guerre est déterrée ! Maudits voleurs !
Une couronne de rubis héritée de mon arrière grand-mère !
Je m’en vais sans tarder enquêter sur cette affaire.»
À des lieues de là, YO, un adorable petit lionceau
S’apprête à offrir à sa maman son premier cadeau …

 

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19 Octobre 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Corlette Wessels Virginie Liardat

 

 

Fin de l’enquête pour RISETTE

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Poursuivie par le bataillon des « Aspirants », RISETTE
Dans une course folle, en vain, cherche une cachette.
Soudain arrive à la charge dans un nuage poussiéreux
Un troupeau d’éléphants pressés, envoyés par les cieux
Ou poursuivant leur marche … qui pourrait le dire …
En tout cas ils ont freiné sec ses poursuivants en délire.
Ce qui a permis à RISETTE de prendre de la distance.
C’est peut-être SHOW, le bienfaiteur de cette chance.
SHOW ! Vous l’avez oublié … lui surement pas les amis !
Lors de ses adieux d’une dernière traversée il avait promis
Au fur et à mesure que pousseraient ses défenses, qu’il espérait
Nous revoir ainsi que MUSE sa jolie cousine préférée.
Mais RISETTE ignore les antécédents de sa naissance.
À part CACAHUETE la tortue … pfff quelle importance ?
« L’essentiel est de sauver ma peau et regagner les « Hyénides ».
« C’est pas demain la veille !» lui becque un Jabiru d’un ton moqueur.
«Tu vois ce que je vois ?» «Oui tu n’as pas de pitié pour ce bébé-nageur»
« Tend le cou … regarde au loin … Que vois-tu ? Hein gamine ?
Les gnous ont envahi, encerclé les « Hyénides »… c’est la famine !
Impossible de rentrer ou de sortir de la Pension assiégée !
De te savoir en dehors de ce siège, tu dois être soulagée !?
En plus « Quenottes » et « Aspirants » sont partis aux trousses
De cette mignonnette disparue sans espoir dans la brousse.»
«Sans espoir ?» «Les grandes échasses ont tout vu …»
«Merci Jabiru ! Je vais leur demander un compte rendu …»
Méfiantes et hautaines à l’approche de la reine RISETTE
Aussitôt ces cinq girafes s’apprêtent à lui tenir tête …
RISETTE impressionnée par la hauteur de leurs talons-aiguilles
Avance avec suspicion vers ces camélopards, se tortille …
Discrètes et impassibles leurs ondes sont inaudibles.
C’est finalement un girafon plus loquace et sensible
Qui veut répèter ce qu’il a entendu dire par ses grandes soeurs.
Mais à ce souvenir si cruel, bafouille, pleure, agité par la peur.
« Décidément pas moyen de clôturer mon enquête !»
« C’est CROCUTA ! C’est CROCUTA la méchante, vilaine bête !»
RISETTE voit surgir d’une souche de bois mort une mangouste naine.
Des yeux pétillants, un bout de nez rose la snifant avec aubaine …
« La sale bête féroce ! Je l’ai vue du haut de mon domaine !
C’est CROCUTA, CROCUTA la méchante bête vilaine !»
« Ma parole, le microsillon est enrayé ! … Crocuta c’est moi !»
Prise de panique la mangouste se réfugie sous son toit.
«Non ! Tu mens ! c’es le lion ainsi surnommé par nous !
Il se régale et tue les nourrissons de chez vous.
Dès qu’il y en a un qui s’égare de vos clans
Hop ! … il lui fait à sa façon cucul panpan  !
Il n’a fait qu’une bouchée de ta petite protégée.
Si j’étais toi je traînerais pas ici, tu cours un grand danger.
Les lieux sont comme un terrain miné, infesté de lionnes.»
Sans dire merci ni au revoir RISETTE s’enfuit, se confectionne
Une tannière car le soleil ne va pas tarder à se coucher.
RISETTE après cette dure journée est suffisamment douchée.
Un peu de feuillage sec pour adoucir sa couche …
« Miam miam ce Swarft Mongoose ! J’en ai l’eau à la bouche …

 

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15 Octobre 2018 – Jeannine Castel

Pour visionner davantage de photos merci de se rendre sur ma page de poésie :

 Les poèmes de Chatnine

  photos : Peter Chebon Eric Dussaux 

RIKAÏ

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STORY va enfin pouvoir rendre visite à RISETTE !
L’orphelinat « Les Mandibules » ce jour est en fête !
On attend avec impatience l’arrivée de la Directrice
Obligée d’interrompre sa cure … elle souffrirait de varices …
Du coup son humeur ne rassure pas les orphelins,
Hésitants ils se contentent de la regarder de loin.
Mais un bébé ose s’approcher pour lui manifester
Dans un élan de tendresse, et qui sait d’une tétée,
Son amour et sa joie, tout simplement, sans tralala.
RIKAÏ, car c’est bien d’elle qu’il s’agit, sans falbalas
Oublie sa mauvaise humeur … un si mignon petit coeur !
Encouragés, d’autres nourrissons s’approchent de cette grande soeur.
Tout ce petit monde est invité au repas de fête succulent
Offert aux plus grands, sevrés, et à quelques vautours ambulants,
Orphelins comme eux … ils profitent de l’aimable hospitalité
De ces résidents qui ont le sens du partage et de la charité.
RIKAÏ ne perd pas de temps … elle convoque tout le personnel
Afin d’établir un emploi du temps, prévoir les risques des casuels.
Elle demande le maintien d’un peloton des « Quenottes ».
Ceux-ci, justement, font relâche, se défoulent dans la flotte.
Ils profitent que JADOR est parti oeuvrer sur le terrain
Pour parlementer avec des charognards, une bande d’argousins,
Venus piller une des réserves de provisions des troupes.
Comme gardiens ils sont champions de l’entourloupe !
RIKAÏ propose à STORY la place de Sous-Directrice …
STORY s’est attachée, durant son séjour, à ces jeunes novices.
C’est avec plaisir qu’elle accepte cette offre qui va lui permettre
De combler sa solitude auprès de ces touts petits êtres.
RISETTE à sa sortie des « Hyénides » courra le guilledou …
En restant aux « Mandibules » STORY aura toujours des doudous,
Petites peluches vivantes qui réclament tant d’affection.
Entourée de ces mal-aimés d’une vie incomprise
STORY, plus forte que jamais, ne va pas lâcher prise.
Désormais elle laisse le soin à JADOR de veiller sur RISETTE.
Ira-t-elle tout de même rendre visite à sa fillette ?
Il est l’heure de pouponner … elle est attendue en couchette !
Elle ignore le grand danger qui plane sur le pensionnat …
De l’imprudence de RISETTE qui la met dans le caca …

 

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13 Octobre 2018 – Jeannine Castel
Photos : Lise Perreault  Kilambo Abou

Les poèmes de Chatnine

RAMICHE ou RIKAÏ ?

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Pendant ce temps à l’orphelinat  » Les Mandibules »
STORY, débordée, aimerait bien coincer la bulle :

«Le résultat du vote n’est pas à mon avantage …
Il va falloir voter pour RAMICHE ou RIKAÏ en ballotage.
Votez, votez braves gens ! Aux urnes sans frissons ! 
Tant que la Directrice ne prendra pas ses fonctions
Je ne peux rendre visite à ma fille RISETTE en pension.
Des nourrices bénévoles allaitent les nombreux nourrissons.
Je n’ai plus de lait mais de l’affection à revendre.
Comment ne pas craquer face à tous ces petits coeurs tendres.
Ces adorables petits chenapans tètent, jouent de cesse.
Ils dévorent votre vie pleine de tendresse.
Encore que les plus grands sont engagés, braves gosses.
Bientôt la saison des pluies ne va pas arranger la sauce.
Le kaskazi de sa douceur souffle, amène la tranquillité.
Des singes sautent de branche en branche avec agilité.
Encore une journée qui va sombrer dans le sommeil.
Il est bien audacieux ce marabout à becqueter le soleil !
Cet astre n’a-t-il donc jamais sommeil ?»
Sous ce ciel rougeoillant à nul autre pareil
STORY s’endort …

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9 Octobre 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Danielle le Grand Didier Coupeau
Michel Andrieux

 

 

L’enquête de RISETTE (2)

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L’oeil vif, les oreilles en stéréo, figée comme une statuette,
Sous un soleil de plomb que fait notre RISETTE ?
Assise parmi les herbes sèches qui la chatouillent,
Elle observe un groupe de hyènes du clan « Les Pistrouilles ».
Pendant que trois d’entre eux font le guet, angoissés,
Deux autres finissent de désosser une carcasse délaissée.
Ils ont flairé une présence au loin sur la prairie …
« C’est qui là-bas ? … tu la connais cette souris ?
On dirait une des nôtres ? Encore une pique-assiette !»
«Dépêchons-nous avant que n’arrive les gendarmettes !
Faut pas moisir ici, « Les Quenottes » font des rondes
Et l’odeur de cette eau mêlée au sang va attirer du monde.»
Il faut savoir que « Les Pistrouilles » sont des loubards,
Des pillards, souillards d’arrières-cuisines, des fêtards
D’une lâcheté extrême, recherchés pour escroqueries.
Leurs têtes sont souvent à l’affiche pour mise à prix.
Les rencontrer, même une fois, fait de vous un être en péril.
Mieux vaut les éviter et remercier le ciel d’un « ainsi soit-il ».
« Allons, tirons-nous d’ici ! Vous avez assez bâfré !
Je n’ai pas envie de finir cette journée au frais.»
Sitôt partis, RISETTE, tenaillée d’une grande faim,
Part promptement chaparder un morceau de leur butin.
« Un vrai régal chaussé encore de son sabot !»
Le repas avalé en vitesse, RISETTE trouve une baignoire sabot …
Cachée dans les herbes, juste à sa taille, sa tête à ras du sol …
La voilà à Venise voguant sur une gondole ! D’un bémol
Elle oublie « Les Hyénides » qu’il faudra bien regagner …
Ses règles, son cachot, sa disciplie, ses toiles d’araignées …
Sur le chemin du retour alors qu’elle longe la rivière,
Un monstre piqué de mauvais poils éclairé de petits luminaires
Jaillit brutalement de la flotte dans des mugissements saccadés,
Hénissant comme un cheval, espiègle comme un farfadet.
« On dirait un rhino déguisé pour une soirée folklorique ?»
RISETTE se tord de rires en échos à une barrique.
Vexé cet esprit follet sorti des eaux de la Mara
Invoque les feux follets nichés dans les trous à rats.
Sauvée par une invasion d’autos-tamponneuses, RISETTE
Fait ainsi connaissance avec les tam-tams à roulettes.
Repérée, poursuivie par le bataillon des « Aspirants », inquiète,
RISETTE peste contre ces intrus qui l’ont distraite.
Va-t-elle échapper, troubler leur piste ? …
Il lui revient en mémoire l’image de l’exhibitionniste …

 

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10 Octobre 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos : Virginie Liardat
Jean-Louis Godard Eric Dussaux Helene Jacques
 

 

 

L’enquête de RISETTE (1)

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RISETTE a donc profité du désordre qui règne aux « Hyénides »
Pour aller faire son enquête sur ce troublant homicide.
Dans ce capharnaüm d’un pensionnat bouleversé
Avec des dirigeants inquiets, complètement dépassés,
Son absence passera inaperçue, pense-t-elle …
C’est compter sans JADOR qui d’un oeil veille sur elle.
Il vient juste de retrouver un reste de mâchoire
Trop grande, porteuse d’espoir pour chanter victoire …
 Il arpente, renifle le sol de cet immense tapis vert.
De son côté RISETTE, imprudente, s’est mise à découvert,
Intriguée par un vautour oricou babillard, d’allure excentrique,
Accompagné de sa femelle au regard éteint, famélique.
Théâtral, sur son rocher, planté d’un pied ferme
Il vient de rabrouer sa compagne d’un « Tu la fermes ! »
« C’est quoi cet exibitioniste dans son grand manteau ? »
« Ah ! te voilà ! Et bien c’est pas trop tôt !
Celle que tu cherches pour ton roman-photos …
Elle n’est plus de ce monde ! Partie subito …
D’un bon osso bucco elle a rempli la gamelle
D’une hyène  … Ouais une satanée femelle !
Comme tu peux le constater … j’ai rien sous le paletot !
Depuis hier … trop tard pour un safari-photos ! …
Approche pour voir … Ne crains rien, approche !» 
À ce moment précis serres en poches,
Du ciel un gigantesque ange noir couleur bison fûté,
Dans un grand battement d’ailes déployées vient chapechuter
Sur RISETTE morte de frayeur qui roule en cabriole,
Échappe de justesse à ce piège tendu par ces mauvais drôles.
Toute retournée, essoufflée par sa subite course de vitesse
RISETTE voit planer ce démon prêt à recommencer ses prouesses.
Elle vient d’offrir un spectacle à une famille de mangoustes
Sur le qui vive qui lui crient : « Va-t-en, du balai, allez oust !
Il faut pas se balader toute seule sans un proche abri !
Tu n’es pas faite pour sauter comme un cabri !
Nous n’avons pas vu par ici celle que tu recherches.
Les vautours t’ont menti pour te tendre une perche.
Retourne d’où tu viens, ce n’est pas dans tes compétences
De chercher, à ton âge, une malheureuse perdue d’avance. »
« Merci pour les conseils ! Mais que faites-vous ainsi exposés ?
Ce que j’ai eu peur … j’ai vu en ce lieu mon corps reposer.»
Les mangoustes frustrées de connaître la suite de l’aventure
D’un salut encouragent RISETTE et la rassurent.
Heureusement un petit bois est là pour la couvrir.
Mais le temps lui presse, son absence ne peut languir.
Cachée dans les broussailles RISETTE aperçoit deux éléphanteaux
Qui se vautrent dans la gadoue, crottés verso-recto.
« On t’a vu ! Viens avec nous prendre un bain chocolaté !
Sors de ta cachette, ne crains rien, offre toi un petit gâté !»
Cette invite cérémonieuse tente notre RISETTE … un bain !
Elle hésite entre ce plaisir et poursuivre son chemin.
La chaleur et les insectes sont de plus en plus insupportables.
« Ces deux petits fous me paraissent trop aimables …»
RISETTE quitte sa cachette, hésite, fait quelques pas …
« Ne fais pas ta mijaurée ! En avant marche ! Viens là !
Une, deux … Garde à vous ! Repos ! Amène toi là !»
« Haha … Je vois que le bataillon est passé par là ! »
« Oui, regarde gràce à leur passage ils ont remis en état
Ce therme dont nous profitons ma soeur et moi, 
Ils sont repartis bredouilles après tout ce charroi.
Face à cette invasion, nos parents les ont chargés.
C’était un bataillon de hyènes drôlement enragées !
Mais … dis-nous, que fais-tu ici, isolée des tiens ? »
« Votre boue manque d’eau ! C’est mauvais pour mon maintien !»
Et laissant en plan ces deux curieux sur leur soif juvénile
RISETTE s’esquive… trop parler amène des tuiles …

 

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8 Octobre 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photos :  Jacques Montanari Arnaud Gonzalez
Lise Perreault 

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Les poèmes de Chatnine

 

Brumes autour d’une brune

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Un samedi semblable aux autres.
Sur mon passé mes pensées se vautrent.
Cette conne épousée … allez donc savoir
Ce que cache l’autre face du miroir.
Tantôt conne, tantôt moineau,
Il a picoré mon coeur jusqu’au noyau.
Pris de passion pour des lauriers,
Il m’a congédiée d’une mise à pied.
Démunie de tous biens fut difficile
La remontée pour une fin de vie facile.
Tout à rebâtir, à reconstruire sous des frachas
Dissimulés dans une fosse de crachats.
J’ai repris par la force des choses
Le train de ma vie recouverte d’ecchymoses.
De divorces et de prises de conscience
Dans mon malheur, mes déchéances,
Sans avoir choisi, condamnée d’avance,
j’ai comblé par des mots cette leçon de vie
Qui me conte, au fil des jours, sans préavis,
Les états d’âme, de tout en chacun,
De-ci, de-là, qui font risette à l’inopportun.
Telle cette rencontre entre un balai swiffer
Réputé depuis les poussières du pays de l’enfer
D’avoir eu la peau dans un dernier soupir
D’une proie victime de quelques loisirs.
Comme une peau de chagrin la vie efface
Ce que les hyènes ont subi en dédicaces.
C’est peut-être la raison pour laquelle
RISETTE et moi signons ces nouvelles …
Quand l’image vient réparer les dégâts d’un lien …
Yahvé de son humour y met du sien …
Le chacal à présent derrière moi tremblote
« Toujours vivante cette hyène et sa parlotte ! »
Quant au moineau, à présent, il picore les miettes
Dans une retraite hantée par les vers des tombeaux.

 

6 Octobre 2018 – Jeannine Castel
Photo :Les poèmes de Chatnine
Photo : Corlette Wessels sur Facebook

 

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