Archive pour la catégorie 'animaux'
Gratouille-chatouille
Quand le dos gratouille,
De ces trois jolies bouilles,
Maman-Chatouille les amène
Au tronc d’un jeune arbre, l’aubaine,
Pour apprendre à se soulager
Contre ce totem sans danger,
Des piqures cuisantes, irritantes,
De parasites goulues, ardentes.
Chacun leur tour, les oursons
S’appliquent à retenir la leçon
Sans se préoccuper de savoir
Si les bébêtes broient du noir.
Pendant que l’un passe la brosse,
Sous l’œil admiratif de maman-molosse,
Les deux autres grattent la terre
Sans réfléchir au dos de leur frère
Qu’ils pourraient gratouiller
De leurs longues griffes émoustillées.
L’arbre qui n’a pas son mot à dire
De leurs frottements a le vire-vire.
En cette gratouill’party en famille
L’arbre parfumé par ces joyeux drilles,
Grandira, grossira au fil des saisons.
De démangeaisons en démangeaisons,
Tout un escadron de potes en vadrouille
Viendront s’éclater, jouer à gratouille-chatouille
Tant que durera leurs belles saisons.
L’arbre déserté attendra les floraisons.
5 Mai 2022 – Jeannine Castel
Chaud et froid
Après un rhume de cerveau
GPS, de la couette, fervent dévot,
De ses éternuements est soulagé
Son chaud et froid a dégagé.
Il lézarde sur un coussin
Sous le chaud soleil ce matin,
À l’abri du mistral qui dérange
D’inquiétantes ombres pour ce bel ange.
Indifférent aux actualités, il somnole,
Insouciant au devenir de la métropole.
Du tapage au sujet de campagnes,
Pour un pâté il battrait la campagne !
Il préfère le thon et le bar
Aux mises en boîte de canulars,
Quelques croquettes en gamelles
Avidement avalées par sa gargamelle.
Toujours amateur de libres pissotières,
De son œil inquisiteur il a ornière !
GPS n’aime pas qu’on le brosse.
Il rampe et s’aplatit, fuit la négoce.
Tout ce que je peux comprendre
Dans son regard de mes méandres,
Tout ce qui échappe à mon attention
Se manifeste par son attachante affection.
6 Janvier 2022 – Jeannine Castel
Alerte à la parade 2022
JULIO, le lionceau
Président du comité de la
«Parade aux étincelles»
en cette année nouvelle 2022
fait appel de candidatures.
Toutes les espèces voulant concourir
à cet exceptionnel défilé de carnaval
sont les bienvenus.
Un défilé de carnaval dont on gardera
un merveilleux souvenir.
les inscriptions ce jour sont ouvertes …
7 Janvier 2022 – Jeannine Castel
Sans un adieu
Ces quelques vers à la demande
d’Evelyne Carbellido
Mort cruelle, injuste, parfois espérée,
Inattendue au sentiment désespéré,
Esseulé dans un vide chéri, caressé,
Sans un adieu par la mort empressée.
À cloche-pattes Pikachu de mon bonheur
Tant de souvenirs me crèvent le cœur.
Un traitre vent nous a désunis.
D’un saut maladroit tu as glissé vers l’infini.
Tu laisses sur ma couche un grand froid
Aux ronrons ensevelis désormais sans toi.
D’un amour incommensurable, partagé, fidèle,
Je sais que tu m’attends pour une vie nouvelle.
12 Décembre 2021 – Jeannine Castel
L’hydropote (fin)
À ces mots l’oiseau lyre,
De ses plumes en délire,
Fouette, chasse les vampires
De leur sanguinaire Empire.
Messager de la dernière seconde
De ses plumes il sonde,
S’assure qu’aucun survivant
Demeure en ce néant.
Avec panache il accomplit
Les écrits des complies,
Surpris de voir le serpent
Onduler encore sur ses pans.
Saigné par les vampires
De son venin il aspire
Ce que plume a pu écrire
D’un hydropote vampire.
L’hydropote privé de la parlotte,
Ses pieds dans la compote,
Au cerf porte-musc chevrotte
De camoufler ses quenottes.
20 Novembre 2021 – Jeannine Castel
photo : Animaux et Paysages du Monde
L’hydropote
M’affubler de cerf-vampire
En ce monde, si j’ose dire
D’avoir la dent longue,
Je la trouve oblongue !
Quand je vois tous ces potes
Me désigner d’hydropote…
Moi, chevreuil des marais,
Ça me fait pas marrer !
Avouez que j’ai les crocs
Face à tous vos accrocs,
Vos fiéffées combines
À reluquer mes canines.
Hydropote ou gaulois
Je n’ai pas eu le choix
Vampire ou morse …
Une belle entorse !
20 Novembre 2021 – Jeannine Castel
Transport
Ma bouche de figue mure
D’un sourire vous rassure.
Je ne vais pas glisser. Non !
Je suis équipée de crampons.
Maman est très coquette
Admirez ses belles frisettes.
D’un clin d’œil elle vous remercie,
Son gloitre n’est pas un souci.
J’imagine que c’est le fermoir
D’une bourse remplie d’espoirs
Pour des lendemains jouissifs.
D’où ma joie sur ce récif.
Ravie que cette amuse-gueule,
D’un aspect un peu bégueule,
A retenu votre attention
Sur mon moyen de locomotion.
21 Novembre 2021 – Jeannine Castel