Archive pour novembre, 2024

La maison verte

maison verte
C’est une maison verte
Perchée sur la desserte
D’un arbre dépouillé
Au bel accueil douillet
Pour les becs qui n’ont,
Dans les rudes saisons,
Que des brindilles vides
Meurtries par l’hiver avide
De gel, de nudité imposée
Passagèrement ménopausées.
La mésange connait bien
Ce tournesol noir, ô combien,
Qui comble sans relâche,
De cette auberge vert pistache,
Les mangeoires de cet hôtel
Avec piscine et son carrousel.
C’est une maison verte
Jour et nuit ouverte
Qui ferme pour un printemps
Dont le fidèle accueil florissant
Invite toutes les mésanges
Au moins jusqu’aux vendanges…
22 Novembre 2024  Jeannine Castel
Photo Christian Morin
Publié dans:Littérature et Poésie |on 29 novembre, 2024 |Pas de commentaires »

Ce vingt-un Novembre

sélène 2
Ce jour de Novembre
La neige est tombée
Recouvrant l’allée,
En attente de Décembre
En retard sur l’hiver.
Sélène, nostalgique,
Revoit sa balade
Où la mer de son accolade
Était plus sympathique
Que ce sentier frigorifique.
La neige a tout recouvert.
Les champs ne sont que blancheur.
Première neige, première fraîcheur.
Sélène médite sur l’hiver
Qui calfeutre les plaisirs de son flair.
Ce jour de Novembre
La neige est tombée.
Gel sur les dernières baies
Sans feu, ni chambre,
Sur cette allée enneigée.
21 Novembre 2024  Jeannine Castel
Photos Micheline Bach-Tschill
Publié dans:Littérature et Poésie |on 27 novembre, 2024 |Pas de commentaires »

Les mains de Carla

carla
Sur un fond musical serein
Qu’un stress audacieux n’atteint,
Les douces mains de Carla
Mettent en branle-bas
Les rides de mon corps
Qui quémandent encor
Ce convoité bain de jouvence
De ma petite enfance.
Quelques cellules de ma peau
Valsent, boudinent sous le tempo,
Ne résistent pas au gommage
De ses mains sur mon visage.
De fins vermisseaux, au pif,
Ont squatté mon blair, admiratifs.
Un vapozone postillonneur est venu en aide
Pour déloger ces occupants sous la pression d’un Intermède.
Pour une peau neuve, ainsi relaxés
Mon corps et mon esprit intimement malaxés
Sous l’effet d’un intensif massage silencieux
Me fait oublier l’âgisme des vieux.
Sous un masque au collagène, Venise est là,
Magie enchanteresse des mains de Carla.
Quelques derniers et légers pincements
Me ramènent, hélas, sur cette terre en tourments…
Et je vais quelquefois sous les mains de Carla
Retrouver le bien-être de cet au-delà
Où, comme à son habitude, l’inspiration
Est venue profiter d’une relaxation
Pour rendre hommage aux mains de Carla
Et aussi à d’autres mains que celles-là
Qui ont dans leurs minettes ce don esthétique
Profondément ancré jusqu’à l’âme poétique.
20 Novembre 2024  Jeannine Castel
Publié dans:Littérature et Poésie |on 27 novembre, 2024 |Pas de commentaires »

Un soir sur le ballon d’Alsace

alsace
Des nuages teintés de bleu,
Alors que tinte l’heure bleue
Au clocher du village, un soir
Où la vallée de son miroir
N’a laissé qu’émerger quelques crêtes
De sa forêt sombre et secrète.
Les rayons du soleil sur les hêtres,
Sur quelques sapins peut-être,
Ont glissé vers d’autres attraits
Après une dernière chiquenaude à l’hêtraie.
Le ciel, encore rose d’émotions,
Sur le ballon d’Alsace, d’un bâillon
L’ a calfeutré pour une complice nuitée
Avec des rêves qu’il a invités.
À leur guise, douillettement, sans ambages,
Ils nous ont laissé cette couette de nuages …
12 Novembre 2024  Jeannine Castel
Publié dans:Littérature et Poésie |on 25 novembre, 2024 |Pas de commentaires »

RUMEURS

rumeurs
Les vagues me font penser à ces ragots d’ambiance,
Bouches diffamatoires de coulées de médisances.
L’ écume contre la roche brise le silence
De leurs utiles et inutiles confidences.
De leurs assauts elles fouettent les côtes
Surprises par la vigueur de leur parlotte.
Les paisibles plages aux baies sublimes
Sont envahies par des eaux en déprime.
Quelques vaguelettes sanglotent sur les rochers,
Marmonnent de moussues humeurs sur des ricochets.
La roche immuable subit cette eau de mer furieuse,
Houleuse, dévergondée, aventureuse.
Les vagues d’un mal de mer agitent les courants
De vifs frissons échoués sur les continents.
L’orage déferle sur elles sa rage,
Furieux d’entendre pareils commérages.
À grandes enjambées le vent les distance,
Repousse ces courants d’un langage de violence.
De source sûre il paraît que des pirates
Auraient captivé de bavards mainates
Pour les revendre à des haut-parleurs …
C’est la rumeur ! …
13 Mai 1994 – Jeannine Castel
Photo : Esprit spiritualité et métaphysiques
Publié dans:Littérature et Poésie |on 23 novembre, 2024 |Pas de commentaires »

Il y a des matins

matins
Il y a des matins ensommeillés
Et leurs pannes d’oreillers.
Il y a des matins matinaux
Pressés de lire les journaux.
Il y a des matins songeurs
Entre la blancheur et la rougeur
Gribouillées sur du papier,
Griffonnées à perdre pied.
Il y a des matins brutaux
Aux réveils en sursaut.
Il y a des matins insignifiants
Passeurs d’un quotidien confiant.
Il y a des matins coquins
Échangés avec le p’tit quinquin.
Il y a des matins de solitude
Dans cet ailleurs épris d’ingratitude.
Il y a des matins plein d’espérances
Accompagnés des rêves de l’enfance.
Il y a des matins plein de surprises
Qui vous grisent ou vous dégrisent.
Il y a des matins si discrets
Entrebaillés sur un jardin secret
Qui viennent à pic décorer
L’impondérable inspiration édulcorée.
Il y a, il y a … jusqu’à ce jour
Où le matin a fui le jour
Parti sans aucun recours
Sans espoir de retour.
Viendront alors les matins du souvenir
Près d’une tombe ou d’un soupir,
Idolâtrés, reconnaissants, égarés,
Sous les pensées fleuries bigarrées.
10 Novembre 2020 Jeannine Castel
photo : Pixabay
Publié dans:Littérature et Poésie |on 20 novembre, 2024 |Pas de commentaires »

Disette

disette
À poings fermés, malgré le tonnerre,
Rêvant à je ne sais quel mystère,
Mes minous sont couchés près de moi
À part Flocon qu’une faim emploie,
Où qu’une neige lointaine titille
D’un souvenir ancien de ses pupilles.
Il suffit que je bouge pour ameuter
Ces dormeurs abonnés à mon canapé.
Ce temps pluvieux incite à la paresse,
Réconforte ma mine de ses faiblesses
Des jours passés, stériles, comme si
Écrire était le cadet de leurs soucis.
La chèvre du chou doit y trouver son conte
Jusqu’à l’imprévisible et soudaine ponte
De bribes, oisives, libres, vivres,
D’aubes exaltées d’un bateau ivre
Qui gît échoué dans la mer des tempêtes
En compagnie de Rimbaud et d’autres poètes.
À moins que les chats de Colette
Soient les fautifs de mes temps de disette…
26 Octobre 2024 Jeannine Castel
Photo : vraiment-chat
Publié dans:Littérature et Poésie |on 17 novembre, 2024 |Pas de commentaires »

Ça alors !

ça alors
Peupleute le pic vert
À l’approche de l’hiver
Tandis que la fauvette
Chante à tue-tête
Au coq qui coqueline
Fier de sa trombine.
Un gros dindon glougloute,
Affolé sur une autoroute,
Suite à l’appel d’une pintade
Qui cacabe dans un stade
Après une nuit d’insomnie
À cause d’un rossignol en zizanie
Qui a chanté pour sa partenaire
Dont il fêtait un joyeux anniversaire.
Ému, un cygne blanc, majestueux,
Invite ces deux bruyants amoureux
Par un drensitement musical
À un envol vers un ensoleillé canal
D’Annecy ou bien de la belle Venise.
Fuyant la cinglante et froide bise,
Ils échappent à ses fantasques humeurs
Appuyées par les vives clameurs
D’une acariâtre et jalouse huppe faciée
Qui pupute hideusement après une mariée
Nichant sur les toits d’une rue de Grenoble
Et qui prétend descendre d’une famille noble.
Tout ceci raconté par une baouette
Qui à l’aube imminente s’apprête,
À dormir, sans gôgnes, épuisée,
Par cette histoire pour insomniaque diffusée.
Refait, un étrange oiseau du nom de Loufou grinchotte
De n’avoir pu dragouiller cette chochotte à parlotte.
Une outarde grogne, voudrait encore
Écouter une histoire sur d’autres cris sonores …
6 Novembre 2024 Jeannine Castel
Publié dans:Littérature et Poésie |on 17 novembre, 2024 |Pas de commentaires »

L’illusion

illusion 1
 Reine du trompe-couillon
D’un long et court bouillon,
L’illusion, à ce nom évoqué,
Me renvoie d’un karaoké
Des voix arnaquées par elle
Depuis, depuis, cette éternelle
Création en discorde avec le monde
Affichée jusqu’à ce jour sur les ondes.
Co-équipière de la rêverie,
Son trompe-oeil est encore favori.
Transformer, de son sac à malices,
Elle habille, déshabille ses complices,
Gobe-mouches du moindre apparat,
Qui se retrouvent dans un piège à rats,
Dans un carambouillage partagé
Entre les tricheurs de son clergé.
Archaïque escroqueuse devenue brouteur,
Son phishing aux nombreux acteurs
Envisage une alliance prometteuse
Avec l’Intelligence Artificielle, radieuse.
Entre le rêve et l’illusion
Peut-on parler de fusion
Quand l’illusion ne fait plus rêver
Et que le rêve, d’illusion s’est gavé ?
Reine de l’apparence, la poésie
Préfère écouter du count basie
Plutôt que d’être dévorée par des gorets
Comme en témoignent ces hôtes éplorés
De cette scène réaliste et tonitruante
Qui fait du foin pour une avoine alléchante.
16 Octobre 2024  Jeannine Castel
Publié dans:Littérature et Poésie |on 14 novembre, 2024 |Pas de commentaires »

Quel théâtre ambulant !

théâtre
Le hibou et la chouette au balcon, huent.
Ce couple d’orateurs font du chahut.
Sur son siège, la cigogne croquette,
Son baluchon ne l’a pas satisfaite.
Ce qui fait zinzinuler son voisin le colibri
Qui reste prudemment dans sa loge, à l’abri
Tandis qu’un étourneau pisote
Sur ses plumes qui frisottent.
À ceci un coq de bruyère dodeldire :
« Ces bouclettes, un vrai délire ! »
Aussitôt une grue craque, glapit :
« Ma parole, aucun entracte de répit
Pour ce ramier et sa colombe
Qui roucoulent depuis des plombes !
« Faut attendre ma prochaine étape, cacabe une caille
Qui margaude, pituite et courcaille
Après ces moineaux qui piaillent
Placés tout là-haut à la poulaille. »
« Un insolite et étrange théâtre ambulant !
C’est intolérable ! » miaule un chat-huant.
« Comment écouter ces Nocturnes dans ces conditions ?! »
« On ne s’entend plus ! » Se plaint un papillon
« Ce théâtre ambulant, c’est génial ! Quelle trouvaille ! » gringotte un rossignol
« Pour ce qui est du rossignol, y a du dièse et du bémol !
Une cacophonie de première ! pour une écholocation
Nous n’avons pas reçu de réservations … »
C’est ainsi que les chauves-souris ont surpris
Tous ces chahuteurs encouragés, ragaillardis.
Et de plus belle de leurs décibels, en ce théâtre ambulant,
Dans un tohu-bohu ont aperçu l’entrée d’un cerf-volant…
28 Octobre 2024 Jeannine Castel
Publié dans:Littérature et Poésie |on 13 novembre, 2024 |Pas de commentaires »
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