Ouvre-moi ta porte

Héritier d’un ancien monde,
Loin de tous ces peuples qui grondent,
Un Colobe guereza, mammifère primate
A quitté son Kilimandjaro, ce qui épate
JULIO et JULIA, incapables de répondre à ses mimiques,
À son langage vocal se trouvent dysphasiques.
« Très contrastée sa fourrure noire er blanche
Est en harmonie avec la verdure des branches ».
D’un beau poil, son manteau en queue de pie
Pose devinette à un suricate à moitié affaissé
Contre deux autres suricates stressés,
Salis de la terre de leurs pénates
Après avoir creusé une sortie à la hâte.
« On dirait une comtoise sans battements. »
« Cagoulé ! » « Un cadran hors du temps »
« En tout cas ce masque surmonté d’une toque noire,
Pour la chouette Parade est d’une splendeur notoire »
« Faudrait pas que ses rugissements à longue distance
Nous amène un léopard en manque de pitances … »
« Comment s’y fier ? C’est un faussaire de l’information …
Il ruse, jongle avec les vraies et fausses communications.
Un roublard qui ne manque pas d’estomac … »
« Il semble apprécier le confort de notre hamac … »
« Avant qu’il ne s’échappe pour retrouver sa brousse … »
« Tu as vu ? Ses mains sont mutilés du pouce … »
« Il serait bien, sans tarder, que les sentinelles …
« Ils sont revenus à de meilleurs sentiments… » « …de leur nacelle
Annoncent le n°11 pour cet arboricole estompée,
Maitre des pirouettes en l’air et de la canopée. »
Et de cris gutturaux vocalisant à qui mieux mieux,
D’un claquement de langue, d’un saut périlleux,
Le Colobe guereza disparait. Rêveurs, JULIO et JULIA
Ont hâte de savoir qui sera la star de la feria.
« Cette année, la star recevra le prix Camélia … »
« Ah ? C’est toi qui le remettra, JULIA
« Un ratel !!! JULIO fais gaffe à ton scrotum ! »
« Cool, JULIA, il va monter sur le podium,
Il vient sans doute pour la Chouette Parade. »
« On dirait un ours ! » « Vous cherchez l’estrade ? »
« Vous n’avez pas aperçu mon oiseau indicateur ? »
« C’est qui JULIO ? » « Il est là-haut ! Perché en hauteur ! »
« Y a du miel par ici ? J’ai grande fringale … »
« Du miel ? C’est quoi cette blague à deux balles ?
Vous auriez dû venir plus tôt chasser le serpent …
Nous n’avons plus besoin de vous maintenant. »
« JULIA, petite sotte, ne le provoque pas, il est féroce
Et je ne fais pas le poids face à ce molosse. »
« Tu as vu ses griffes, et sa gueule de hyène ?
Tiens, c’est une idée pour un jury … un jury de hyènes. »
« Malheureuse, tu veux que la Parade vire au cauchemar ? »
« Elles sont déjà là, JULIO … trop tard … »
Le ratel croyant qu’il est tombé dans un traquenard,
En bon roi de l’évasion qu’il est, avance et recule.
« Il danse ! » Les hyènes, surprises, ricanent, gesticulent.
C’est un étrange ballet qui se met en place,
Jusqu’à ce que l’oiseau, de l’arbre, se déplace.
Le ratel alléché aussitôt le suit.
Les hyènes déçues réclament un sauf-conduit.
« Qu’iriez-vous faire au Cap en suivant ce Zorille ?
Son endurance ne vous arrive pas à la cheville …
Contentez-vous de lui attribuer le numéro dix. »
« Je garderai de lui l’image d’une grosse onyx … »
« Oui, JULIA, c’est une chouette image …
Les vertus des pierres, ça déménage …
Faut croire que ce ratel était plus attiré par le miel … »
« Oh… JULIO, regarde ce bel arc-en-ciel … »