Divine YAYA

Un syrphe pour pas un rond
S’offre un cocktail de pucerons.
Tout en débarrassant
Par ce mets succulent
L’érigéron vieillissant,
Ce glouton des champs
Pollinise l’érigéron
Au cœur jaune citron.
D’un poudreux pollen,
En accord avec ses amen,
Sur les prés et murailles,
Vaille que vaille,
De pistils en corolles,
De stigmates et d’oboles
Ce prédateur des fleurs
De larves vit en chœur.
5 Juillet 2022 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Luc Durocher: photographe de la biodiversité sur Facebook
Connecté aux médias,
À hue et à dia,
Charles Edward savoure
De son ami la bravoure.
Pour l’instant, il pause
Sur maintes et maintes choses.
Deux mains croisées sur son bide,
Aussi fantasques qu’intrépides,
Lui gargouillent les idées secrètes
Camouflées sous la casquette
De ce compagnon globe-trotter
Attentif au moindre pet de travers.
Cet homme assis et son chien,
D’un grand amour, Ô combien,
Enlacés pour la vie éternelle,
Liés à des Brèves de Gamelle,
Se bercent de mots bleus
À l’ombre des flots bleus.
à mon mac
Mon Mac, atteint des maux du retour d’âge,
De leurs désagréables bouffées de chaleur,
Freine le brûlant et pressant plaisir du partage.
L’été et ses canicules active ses vapeurs.
Son activité en état de veille
Au réveil fait la sourde oreille.
Il mouline, rumine dans le noir,
Boude la souris et ses clics de désespoir.
Va-t-il recevoir mercredi l’extrême-onction,
Las de toutes ces années de soumission ?
«Ce n’est qu’un écran» me direz-vous …
«À vos accroche-cœurs, il a mis les bouts !
Voilà ce qu’il en est d’offrir du rêve !»
Mais ce compagnon en pause, même brève,
De liens me détache du monde matériel.
Ne me reste t-il pas ma plume et l’encrier du ciel ?
Sur l’écran réduit de mon cahier d’écriture,
Brouillon à recevoir le jet de mes folles aventures,
Quelques jours de diète selon le diagnostic
N’empêcheront pas mes poétiques déclics.
À l’heure où le silence est d’or,
Dans une rue pavée de remords,
Un chat noir guette au loin la silhouette
De cette ombre amicale de sa maisonnette.
Reflets boursouflés de ses boyaux, les gouttières,
À sec, broient du noir comme ce pauvre hère
À la recherche de son chat, mort peut-être.
Pourquoi le minou ne rejoint-il pas son maître ?
Aurait-il mis la clé sous la porte
À la recherche d’une nouvelle escorte ?
S’inquiètent les quelques lampadaires, désolés
De ne pouvoir offrir la moindre goutte de lait
À ce minou pelotonné, fidèle ou pas au rendez-vous
Voyant s’éloigner, sans qu’il l’avoue,
Le pas familier qu’il connaît par cœur.
Recroquevillé sous les rires moqueurs
De la distante et redoutée indifférence, il attend …
Mais qu’attend-t-il le chat ? Un nouveau parent ?
À l’heure où le silence est d’or
Le chat somnole, ronronne et s’endort.
Il rêve de cette Mère Michel en pleurs
Qui a perdu son chat comme lui fugueur …