Il a suffi …
Un ténébreux lever du soleil
N’incite pas à sortir du sommeil
La grue couronnée du premier étage
D’un perchoir difficile à l’abordage.
Arc-voutée, sa voisine du dessus,
Dans la pénombre semblerait bossue,
Si ce n’est que perchée sur son piédestal
Elle pique du bec ce rêveur sentimental
Plongé dans un sommeil lourd,
Sourd à son besoin pressant d’amour.
Ainsi en ce lever d’ombres chinoises,
Au soleil inexistant pour cette bourgeoise,
L’ombre et la lumière inclinent
À imaginer ce que ces deux figurines,
Sur un scénario sans dialogue,
Peuvent, en ce lever de soleil en vogue,
Inspirer au chanceux ou hasardeux passant
Une vision d’outre-tombe de Maupassant.
Il a suffi d’un soleil obscur, capricieux,
De rimes vagabondes jaillies des yeux,
De deux grues couronnées perchées, marginales,
De l’Ascension et d’une âme matinale …
25 Mai 2022 – Jeannine Castel