Au bout du rêve
Lentement, à regret, l’étang s’éveille
Encore sous le charme d’une beauté sans pareille
De ses eaux imprévisibles, fougueuses, vagabondes,
Qui de lit en lit découvrent de nouveaux mondes.
Il retrouve la brume matinale, légère, teintée,
D’un voile violet d’une pâleur discrète rose thé.
Réchauffé par les rayons du soleil, son miroir
Ne sait, oublie, s’il s’agit du matin ou du soir.
Tout est si paisible qu’un soudain ennui
Retarde son éveil après la magie de la nuit.
Deux cygnes troublent ses eaux tendrement,
Calment les tièdes ardeurs de ses tourments
En ce flou intermédiaire du rêve au grand jour,
Heureux d’accueillir l’étang et son retour.
Moroses, ses rives regrettent la verdure,
Les eaux musicales de cette belle aventure.
Dans les vapeurs chimériques du rêve éveillé,
Nostalgiques elles stagnent, demeurent ensommeillées.
La brume silencieuse, complice, soutient leur désir
Pour ce voyage commun bercé d’un doux zéphir.
26 Avril 2022 – Jeannine Castel