La Parade aux étincelles (8)
BABOUCHE
“S’attaquer à plus faible que soi,
c’est lâche. S’attaquer à plus
fort que soi, c’est idiot !
Un match met donc en présence
un lâche et un idiot, sauf
évidemment en cas de match nul.”
C’est en citant ces mots de Raymond Devos
Qu’apparaît la bouille d’un bec-en-sabot.
Les membres du jury aussitôt de rire
Face à ce bec ouvert en plein délire.
Mais au souvenir des menaces du Président,
Les membres cancanent entre leurs dents.
«Décidément c’est la série des sans pieds !
Aurait-elle laissé ses sabots chez son cordonnier ?»
«Qu’a-t-elle donc à se fendre la pêche ?»
«En tout cas elle n’a pas un air revêche …»
«Chassez le naturel, il revient au galop !
Ça me connaît les becs dans l’eau !»
BABOUCHE de ces mots massivement assomme
Le jury qui feint un silence de majordome.
Le membre du jury préhistorique réplique :
«Je lui trouve une ressemblance esthétique.»
«Ouais .. un mythe légendaire que cet échassier …
Son pelage est-il gris bleu ou gris acier ?»
«Il paraitrait que c’est la taille de son bec
Qui définirait le sexe …assurément, une pète-sec !»
«Pour sûr … son toupet de plume sur l’occiput
Est digne du culot qu’affiche ouvertement tout azimut
Cette BABOUCHE dissimulatrice, familière de la vase..»
«Ouais … un sacré pif crochu … quel blase !»
À ce mot, une sentinelle ayant du flair aboie :
«Méfi ! Voilà JULIO … l’espion des sous-bois … »
Le jury, après ce divertissement d’une pause africaine,
Rêve au Nil, à ses rives enchantées, souveraines,
Ses marais garnis de géants papyrus, de roseaux,
À ses lacs mystérieux et leur diversité d’oiseaux.
Si bien que c’est bouche cousue, chose rarissime,
Que JULIO trouve le jury flottant sur des cimes.
«Un match nul apparemment ? Bizarre …
Cette BABOUCHE me parait trop hilare …»
29 janvier 2022 – Jeannine Castel