Le Kilimanjaro
J’admire le Kilimanjaro, assise sur mon canapé.
Un affreux toulonnais vient troubler ma paix.
Le son de sa perceuse, en ce début de semaine,
M’éloigne de ce mont et de son imposant domaine.
L’instant magique, de courte durée, m’interpelle.
Avec de tels casse-bonbons à bretelles,
Même en rêvant sur un coucher de soleil
Les affres du quotidien ont différents éveils.
Avec ou sans, évaporé avec l’encens, mon rêve
Accroché aux parois de sa beauté s’élève,
Glisse sur les pentes de ses neiges éternelles.
Vierge de toute vie, la nature serait belle.
La perceuse intolérante insiste et défrise,
De son aiguë tonalité, cette rencontre compromise
Avec une nostalgique romance d’Out of Africa
Que j’abandonne là pour d’autres encas.
KILIMANJARO, cet imposant mot de ma mémoire,
Inaccessible que par l’imagination de mon écritoire,
Est peuplé d’éléphants, de girafes, fourmis et divers félins
Fourmillant, galopant, barrissant dans mon âme de pèlerin.
Il n’y a qu’elle seule qui peut à présent voyager.
Ma jeunesse envolée chez ma vieillesse vient y loger,
Dans le tourbillon des jours et des semaines,
La splendeur lointaine des terres africaines.
Son blanc manteau me tiendra chaud, peut-être
Quand mon corps enseveli ira paître, peut-être
Sous la forme d’un esprit champêtre, peut-être
Recyclé par un trou noir de salpêtre, peut-être.
Et sur les vieilles falaises humides du Kilimanjaro
Seule ou avec d’autres étoiles et leurs amis pierrots
Je pourrai contempler à satiété ce mont et l’Univers
Tout en dégustant des neiges éternelles à mes desserts.
19 Juillet 2021 – Jeannine Castel
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Ce texte fait rêver
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Merci ! Rêvons tant que l’on peut encore car je ne sais si je pourrai déguster longtemps ses neiges éternelles en dessert car sa calotte glaciaire fond lamentablement … et ses terres sont dévastées par leurs occupants.