Archive pour juillet, 2021

Le beau chanteur

beau chanteur

À peine sortie du sous-bois,
Un chant me mit le cœur en émoi.
Le rossignol effarouché par la marmaille,
Serait-il revenu pour fêter nos fiançailles ?

Je me précipitais, guidée par la romance
Vers cet écrin feuillu couleur vert tendance.
Il était là mon beau chanteur Philomèle !
Il m’attendait, vocalisant, sur sa balancelle.

Troublée, je n’eus des yeux que pour lui.
Il était mon roméo, j’étais sa belle de nuit.
Enveloppés dans une brume languissante
Il était Don Juan et moi son amante.

Mon beau chanteur, à l’heure palissante
Pour une belle au bois dormant intrigante,
Lui préféra ses trémolos et trilles
Et convola, l’insolent, sous la charmille.

Des gobemouches se mirent à brailler.
Ils acclamaient de leurs notes éraillées
La prise de la balancelle à leur tour
Tandis que Philomèle filait le parfait amour.

Hâtivement, je quittais le sous-bois
Déçue par ce beau rossignol en émoi.
J’ignorais le sujet perplexe.
Ne m’attendait-il pas avec son texte ?

 22 Juillet 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : KLIBI Sabri Photographies  » Artiste Photographe Compositeur «  sur Facebook

 

 

 

 

Les binettes

les binettes

Amarres larguées
L’imaginaire peut voguer
À l’heure crépusculaire
En cette crique de pierres
De la Ponta da Piedade,
Anse favorite de la dorade.

C’est l’heure où le sanglier
Se désaltère, allié affilié,
Le long des criques portugaises.
Buvant tout à son aise
L’eau timide de l’océan
Éclairé par le mystérieux néant.

Une dent de la mère cancan
S’est échouée, soleil levant,
Dans l’étroite embouchure.
Ilôt d’une gente dame Nature
De la ville de Lagos, déracinée,
Éprise de ce rocher acuminé.

Un éléphant de la préhistoire
Porte, agripé à sa croupe notoire,
Un rat dont la queue puissante
Remorque les écrits de Dante
Qui n’ont pas l’air d’apprécier
Cette croisière sans un voilier.

Une lionne gardienne du Cite
Attend que son lion se précipite
Pour faire taire cette mère cancan
Apparentée étrangement à un pélican.
Par le petit orifice de la lorgnette
L’Algarve, l’été, loge de drôles de binettes !

 

20 Juillet 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Antonio Gaudencio sur Facebook

 

 

 

 

Le Kilimanjaro

kili

J’admire le Kilimanjaro, assise sur mon canapé.
Un affreux toulonnais vient troubler ma paix.
Le son de sa perceuse, en ce début de semaine,
M’éloigne de ce mont et de son imposant domaine.

L’instant magique, de courte durée, m’interpelle.
Avec de tels casse-bonbons à bretelles,
Même en rêvant sur un coucher de soleil
Les affres du quotidien ont différents éveils.

Avec ou sans, évaporé avec l’encens, mon rêve
Accroché aux parois de sa beauté s’élève,
Glisse sur les pentes de ses neiges éternelles.
Vierge de toute vie, la nature serait belle.

La perceuse intolérante insiste et défrise,
De son aiguë tonalité, cette rencontre compromise
Avec une nostalgique romance d’Out of Africa
Que j’abandonne là pour d’autres encas.

KILIMANJARO, cet imposant mot de ma mémoire,
Inaccessible que par l’imagination de mon écritoire,
Est peuplé d’éléphants, de girafes, fourmis et divers félins
Fourmillant, galopant, barrissant dans mon âme de pèlerin.

Il n’y a qu’elle seule qui peut à présent voyager.
Ma jeunesse envolée chez ma vieillesse vient y loger,
Dans le tourbillon des jours et des semaines,
La splendeur lointaine des terres africaines.

Son blanc manteau me tiendra chaud, peut-être
Quand mon corps enseveli ira paître, peut-être
Sous la forme d’un esprit champêtre, peut-être
Recyclé par un trou noir de salpêtre, peut-être.

Et sur les vieilles falaises humides du Kilimanjaro
Seule ou avec d’autres étoiles et leurs amis pierrots
Je pourrai contempler à satiété ce mont et l’Univers
Tout en dégustant des neiges éternelles à mes desserts.

 

19 Juillet 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Bruno Bedoni sur Facebook

 

 

 

 

 

Comme dans un rêve

comme rêve

Comme dans un rêve,
Aussi troubles que brèves,
Les insonsables rêveries
Dérivent de la vie.
Un ponton, quelques pieux,
La barque attendue de Dieu.

Vapeurs de marécages
D’un mystérieux voyage
Accueilli par les nuages
À l’embarcadère d’un rivage
Par la ouate recouvert
Glacé par les hivers.

Entre la vie et la mort,
Suspendu, le rêve dort
Englouti dans l’opacité
D’une obscure vérité
Sondée par les songes
Calfeutrés dans les mensonges.

D’une nacre sans Eve
Par ces attrape-rêves
Semés dans le rêve
L’esprit fait une trève
Ce jour là à Carrasqueira
Vêtu d’un fabuleux apparat.

 

18 Juillet 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Antonio Gaudencio sur Facebook

Imaginer un autre monde

autre monde

Imaginer un autre monde …
Avec toi, sans perdre une seconde …
Mais où irions-nous mon cœur,
Depuis des lustres je vis ailleurs !
Ce n’est pas faute de t’attendre
À t’observer sur les cartes du tendre
Entre le désir et l’imaginaire
Galbé sur des corps éphémères
D’un passager de la pluie ruisselante.
Autre monde, autre temps, autre tente.

Cet autre monde aussi obscur que le tien
Moi j’y vis, je l’aime, il me soutient.
Il est vrai que le vide qu’il contient
Ne s’embarrasse pas du quotidien.
C’est dans un trou perdu du chemin de vie,
Après la course effrénée des envies,
Que j’ai découvert cet autre monde
Que l’on ne trouve pas sur les mappemondes
Mais dans l’amour de chaque seconde
Que me témoigne ce monde.

Ici ou là … Là c’est où ?
Tantôt chouette, tantôt hibou,
Gens qui rient, gens qui pleurent,
Leurre que cet argent du beurre !
Il nous fait miroiter un autre monde
Dans un cercueil à vie moribonde
Pour avoir tant désiré un autre monde.
Quitter ce monde pour un autre monde 
Dont personne n’est revenu une seconde …
Je préfère m’imaginer éternelle en ce monde.

13 Juillet 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Gil Strec sur Facebook - 

 

Bonsoir !

serval2

Du matin au soir
Le serval noir
Nourrit d’espoirs
Le désespoir
Pour ce convive
D’allure vive
À l’instinct baroudeur
D’un sublime rôdeur.

Chance de voir apparaître,
Dans un décor champêtre,
Ce rarissime félin
En fond de teint,
Défiant l’atmosphère,
De tout un parterre.
D’un regard hautain
Il file bon train.

Obscur comme le noir
De son bon vouloir …
Ce légendaire serval
N’a rien de banal …
Parasite des curieux,
Affalés sur leurs essieux
Au bois précieux,
Il harangue les envieux.

Du matin au soir
Le serval noir,
Suivi de son ombre
Sans encombres,
Comble le désespoir,
L’instant d’un soir,
Signe d’une écaffe
L’attente du photographe.

serval1

 

3 Juillet 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo :Patrick Kientz Tembo by Jackson sur Facebook

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La mouche

mouche

Une mouche, sans être invitée,
Perturbe, agace ma tranquillité.
Elle va, vient, zigzague, klaxonne,
Folasse, fait la fanfaronne,
Réveille GPS dans son sommeil
Telle la sonnerie d’un réveil.
Il cherche des yeux cette coquine.
Après un creux comblé de vitamines,
Il renonce à la partie de chasse,
Regagne sa douillette place
Après l’interlude de ce safari
À la mouche, à défaut de souris.
La mouche envolée, c’est Holidays
Et sa fringale en ce calme Sunday,
Qui va et vient, papillonne
Comme la mouche, il carillonne,
Met fin à cet instant serein
De sa routine aimée de félin.
Il a suffi d’une mouche culottée,
En quelques mots commentés,
Pour être à mon tour une mouche
Invitée à nettoyer les couches
De mes chats retournés à leurs rêves.
Brève, brève est la trêve …

 

11 Juillet 2021 – Jeannine castel

Les poèmes de Chatnine
îmage Pinterest

Publié dans:animaux, Littérature et Poésie |on 20 juillet, 2021 |Pas de commentaires »

JULIO, chef de guerre (fin)

puni

«Quelle mauvaise idée j’ai eu de partir en éclaireur !
Elles sont surement pas là pour me remettre le tableau d’honneurs !
Mais je suis bien content de les voir pour nous sortir de ce traquenard.
Hé les potes ! Les meufs sont là avec la bande des combinards !»
En effet, les mères inquiètes de l’absence de leurs progénitures
Se doutèrent bien que ces polissons devaient avoir mésaventure.
«Votre JULIO a dû encore les embrigader dans ses idées débridées …
Jamais mon PISTROUILLE aurait mis en péril son avenir pour des idées !»
La bande des Combinards intrigués par le bruyant manège
D’une meute de hyènes qui semblaient tenir un siège,
Comprirent vite quand ils aperçurent les lionceaux
Que ces derniers, sans intervenir, resteraient à jamais puceaux.
Ils combinèrent avec un malin plaisir un plan d’intimidation
Ce qui fit battre en retraite le bataillon d’enragées dentitions.
Ricanant, couinant, grinçant, lâchant prise à contre-cœur.
Les hyènes excitées, face aux combinards déchaînèrent leur fureur.
À cause de leur intervention adieu les tendres et dodus rôtis !
Pendant ce temps les mères firent escorte à leurs petits
Laissant les Combinards aux démêlés avec les hyènes.
Mères et enfants soulagés de ce dénouement, l’âme sereine,
Regagnèrent leurs pénates tout en tirant les vers du nez
De ces polissons partis dans cette dangereuse randonnée.
Imaginant ce défilé commandé par son fils, chef de guerre,
Sa mère en tira quelque fierté tout en lui bottant le derrière.
CHANCE et LUCKY, profil bas, bouches cousues, jugèrent bon
De garder secrète cette idée de JULIO et de son cabanon.
Quant à FIASKO heureux pour une fois de sortir peinard,
Il se garda bien d’exhiber, en souvenir, un bout de l’étendard.
Tout en marchant, amusé, il revit l’imposant popotin de CHANCE.
Il pouffa de rire en douce pour ne pas alourdir sa pénitence.
JULIO, vexé, boude. Le valeureux chef de guerre est puni.
Sous la garde de sa grand-mère, il ne doit pas quitter le nid !

Ainsi finit l’histoire de JULIO, chef de guerre, passez pompons
Lue et racontée aux quatre horizons mirontaine, mironton.

mères secours

 

18 Juillet 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo :Patrick Kientz Tembo by Jackson sur Facebook

Soleil couchant

couchant

Sur un tel soleil couchant
Mon regard sublimé, alléchant,
Ne peut que s’attarder en silence.
Rêveur, il se berce, en vacances.

Mais le soleil, indifférent,
Ne s’attarde pas décevant
Ma rêverie prise d’insomnie
Pour le contempler toute la nuit.

Il me laisse en consolation la lune
Solitaire, déclinant mon infortune
Agitée par la fugacité de l’émerveillement
Compensée par les étoiles du firmament.

Retenu prisonnier par la beauté 
Ce soleil couchant fait miroiter 
Ce Ô temps suspends ton vol
De Lamartine à Nathalie Léopold.

 

14 Juillet 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Nathalie Léopold sur Facebook

Prélude en ré mineur

prélude

En ce théâtre de verdure, quel bonheur
Que fut ce prélude en Ré mineur
Loin des lambadas et des bimbos,
Ces belles cailles farcies d’appeaux.

Dans un bosquet privé, il m’invita
Malgré la menace d’un ciel bas,
Dans cette forêt d’Anduze communale
Loin des chaudes vapeurs estivales.

Ce Muscicapidé réputé chez les gobemouches
A bouleversé les cœurs les plus farouches.
Depuis les Turdites d’Antan sont ses fans,
Du gros œil au bec fin … Décoiffant !

Aussi discret que corpulent,
Son chant sonore, quel enchantement !
J’en oubliais son corps bedonnant
Tant il ne fut pas avare de son chant.

Son répertoire varié dura
Jour et nuit en ce gala.
J’ai adoré ses sons en ré mineur.
Ils ont affolé mes battements de cœur.

Jusqu’à ce son de crécelle bas
À vous faire filer les mailles de vos bas
Dans ces épaisses futaies matures
Où la ripisylve cherche l’aventure.

Enfin, entre les lisières et les ourlets
Ce traîne-buisson des fourrés
En bon mâle-chanteur de sa présence
De sa gorge gonflée a dijoncté les fréquences.

Du coup, son chant contraint au repos
Alarma le rouge-queue par écho,
Réveilla la grive ventriloque
Pour une mélodie des plus loufoque.

Apparamment les appeaux des cailles
Avaient rappliqué avec leur marmaille.
Hâtivement je quittais le sous-bois
Déserté par ce rossignol aux abois.

 

11 Juillet 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : KLIBI Sabri Photographies  » Artiste Photographe Compositeur «  sur Facebook

 

 

12

Cercledelecteurs |
Passe-Coucou |
Maryseboutiot |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Mon petit coin a moi ...
| Revedelire
| UnLivrePourDeux