Chez grand-maman
«Non ce n’est pas ma photo pour une publicité
Ni un fantasme de maternité !
Tout simplement une pause après un gueuleton.
Cela vous amuse de voir mon gros bidon ?
Chaque fois que je vais chez grand-maman
Je dois digérer durant un long moment !
« Mange mon JULIO, il faut prendre des forces »
Qu’elle me dit en me frottant le torse.
Chez elle ce sont toujours des menus de gala.
Aujourd’hui c’était un jeune impala.
À chacune de mes visites, même imprévue,
C’est jamais deux fois le même menu !
Alors comme j’ai toujours de petites fringales,
Elle est satisfaite que lorsque repu, je cale !
Une bonne sieste ensuite s’impose sur le dos
Mon ventre lourd pèse des quintaux !
C’est qu’il faut que je garde une petite faim
Pour le quatre heures de son petit lapin,
Son petit chou, son trésor, son petit chéri,
Comme si j’étais son regretté mari !
Par prudence, quelquefois chez elle le soir
D’un sommeil de plomb comme un loir,
Je passe la nuit oubliant ses ronflements
Que l’on imaginerait appartenir à tout un régiment !
J’ai toujours un petit pincement au cœur
Quand je la vois chasser avec des consœurs.
Toujours peur de ne plus la voir apparaître
Traînant une proie pour son petit être.
Voyez les amis ce que peut cacher une bedaine.
Nos caddies se remplissement du sang de nos veines.
Parfois je fais semblant de faire le mort …
Je rêve en regardant le ballet des croque-morts
Planer, suspicieux vautours volant en rond …
Pour les effrayer je chante une de mes chansons :
Ma bedaine pleine
J’me traîne, j’me traîne
Une faim m’entraîne
Me traîne, me traîne,
Vers des bedaines
En haleine, en haleine.
Mamie, ma reine
Que j’aime, souveraine.
Ma bedaine pleine,
J’me traîne, j’me traîne …»
11 Mai 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Crédit photo Johan J.réserve privée Botha/Kings Camp
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