Les chemins de campagne
Sac au dos, léger fardeau,
Par les chemins de campagne,
J’allais d’un bon pas, levée tôt,
Sous le regard des ruminantes
Et de ce monde que l’on disait beau.
Je devançais les bavardes compagnes
Qui ne passaient pas incognito
Avec leurs histoires abracadabrantes.
L’herbe tendre me parlait de jeunesse.
Les prairies regorgeaient de caresses.
Le tintement des cloches lointain
Me ramenait au jour de mes noces,
Fleurie d’un bouquet plein de tendresse.
Orties et ronces, en dehors du chemin,
Retenaient prisonnière la fée carabosse.
Je chassais à pleins poumons mes rêves
Pour ne laisser entrer que la splendeur
De ce chemin que m’offrait la nature.
Étourdie, ivre de mille odeurs,
L’éternité bannissait la vie brève
Recouvrant de relents les caricatures
Gribouillées sur de vieilles masures.
Je retrouvais le soir le calme familier,
Les pieds fatigués, repus de sensations,
L’esprit ravigoté par de beaux paysages.
Quelques mures ci et là grappillées
Me régalaient de leur saveur sauvage
Au milieu des cris et rires d’une récréation
En ce pot pourri des chemins de campagne.
24 Avril 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
photo : Patrice DeCharleville sur facebook
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Magnifique !!!
Oui ! Tant de sentiers parcourus de paysages entrevus je n’ai que ma vieillesse pour me souvenir de mon insouciante jeunesse des restanques aux alpages de ces fleurs de l’âge…