Le ciel

Dans le ciel il y a des milliards d’images.
Au fil du temps il feuillète les pages
D’albums où quelques vivants coloriages,
Sur leurs ailes, emportent nos vagabondages.
Quant au jeu du saute-moutons
Les nuages sont trop gloutons,
Ils expédient vers d’autres continents
Ses contes pour d’autres enfants.

Il a des amis, certes un rien tapageur,
Des ogres gourmands d’éclairs sans liqueur.
Leurs gosiers, d’un tonnerre de Brest,
Nous partagent de leur nectar un zest.
Parfois il s’ennuie, invite le vent
Qui chasse ses nuages encombrants
Pour laisser au soleil la place
Que la lune, jalouse, aussitôt remplace.

Il ne connaît pas l’insomnie.
L’ami Pierrot au chevet de son lit
L’endort en lui comptant les étoiles
Jusqu’à ce que le jour les voile.
Et c’est un ciel selon les rumeurs
Qui sculpte sur de la mousse les humeurs
De célestes silhouettes de personnages
Où je demeure lorsque je voyage …

… D’où je reviens quand il tonne trop
Envahi par les engins volants et trémolos,
Traversé, transpercé d’un glaive mortel
Pour percer le mystère de l’Éternel.

 

 

6 Avril 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Images Pixabay

 

 

 

 

JULIO et moi achète

Pouvoir éterniser ce moment
Blotti contre un cœur aimant
Unis, sans aucune séparation
D’une vie de contemplation.

Juste un moment pour imaginer,
En admirant ces beaux minets,
Que ce n’est pas pure imagination
Dans un monde où sévit la passion.

Tout ne serait donc qu’image
Depuis l’étoile des Rois mages
Venus offrir encens, myrrhe et or
Pour l’éternité du veau d’or.

Depuis des lustres l’Histoire,
Croyances ou pas, les déboires
Annoncés depuis la nuit des temps
Nous étaient adoucis par ces présents ?

Loin de ce monde farci d’idiots
Brebis égarée, avec JULIO, 
Oubliant ce monde de démons,
Sur les nuages nous habitons.

Fuyant ces gens qui veulent tant,
Tant et temps, tentés tant …

5 Avril 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Gilles Dervillez sur Facebook

 

Par les sentiers battus

Loin des sentiers battus
La poésie, rebelle, insaisissable,
Sur les sentiers battus
Sème, sème ses idées impalpables.

Mots toujours renouvelés, semblables,
Que l’on lit à brides abattues
Par monts et vallées insondables,
Tapissent d’inconnus sentiers battus.

Sur les sentiers battus
Quand les mots se sont tus,
Oubliés, confinés sur des pages,
Ils revivent parfois d’une image.

Et de nouveau un langage,
Sauvé des battues sauvages,
Sous les pieds, d’un regain foulé,
Des sentiers battus, il renaît soudain.

Ainsi au fil des saisons
Par les sentiers et l’horizon
Les mots, le long des sentiers,
Peuvent prendre ou perdre pied.

25 Mars 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photo : Patrice DeCharleville sur facebook

 

 

On dit …

«On dit quand un lionceau lèche sa patte :
Bonne sera la récolte des patates.
Et quand ça tombe un jour de Pâques
Mildiou, gale, rhizoctone passeront à l’attaque.
Si le lionceau lèche sa patte avant gauche
La mode reviendra au temps des galoches
Et si ce jour là le temps est au beau
Sur la paille, on ressortira les sabots.
Si le lionceau lèche sa patte avant droite
Ce sera belle saison pour les baboites
Mais si la patte léchée est repliée
Les baboites de mise en boite auront alliés.
Si le lionceau lèche sa patte arrière gauche
Et que c’est le jour de la Saint Totoche
Il faudra astiquer de fond en comble sa maison
Si l’on veut que les virus restent en prison.
Mais si le lionceau lèche sa patte arrière droite
L’atmosphère ambiante aura les postillons moites.
Foi de JULIO même si on me croit idiot
C’est pas moi qui remplit de ont dit vos charriots.
Je préfère me lécher les babines
Loin de vos racontars et combines
Et vous laisser tout ce qu’on dit
Quand un lionceau se lèche le bigoudi !»

 4 Avril 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Olivier Burger sur Facebook

 

 

L’ombre tranquille

L’ombre d’un pygargue tranquille
Loin des rumeurs de la ville
Survole les Landes boisées
Sur un fond de ciel entrecroisé.

Ivre d’espace et d’horizons
Des cloisons de prisons
Il ne connaît que l’infini
D’un monde aux ailes démunies.

En grand aigle des mers,
Huard libre comme l’air,
Discret haliète albicille
Il aime voler tranquille.

Vagabond, migrateur, il plane
De son vol lourd d’aéroplane
Son ombre le trahit
Au petit poisson épris.

Son goût de l’aventure
Aux marais d’Orx pour pâture,
De ses chasses en piqués
Il épuise les victimes paniquées.

Comme l’ombre tranquille
Qui rode dans les villes
Il préfère éviter de haut
Cette ombre à son tableau.

 

30 Mars 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : KLIBI Sabri Photographies  » Artiste Photographe Compositeur «  sur Facebook

Propter nostram salutem

Résurrection sans son et lumière
D’un faisceau d’une simple prière
Autour d’un linceul d’un tombeau vide
Pour des esprits déclarés invalides.

Confinés, emprisonnés par la peur,
Harcelés par d’athées shapers
Disciples indisciplinés témoins,
De l’Empereur au taré pingouin,
Leur foi rabâchée, répétée
Obstruent les frontières de l’éternité.

Souffrances et douleurs d’enfantement
En ce monde coloré de boniments.
La mort vaincue par la transfiguration
Libèrera l’avenir en déportation.

Intoxiquée par le moral des masses,
De médias impliqués dans leur mélasse,
L’espérance féconde au-delà du tapage
Nous sauvera de leurs grands naufrages.

Instruments de chaînes installées
Prenons la lumineuse allée
De notre petite vie de ressuscité
Au sein du tumulte de nos Cités.  

 

4 Avril 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : m-cecile Mechelys sur Facebook

Lumière d’un soir

L’arbre dépouillé
N’offre rien de douillet
À ce rapace solitaire
Aphone au Chant de la Terre.

Quelques rayons de soleil
Le tiennent encore en éveil
Tandis que le ciel s’obscurcit
Sur la savane à sa merci.

Après quelques heures de diète,
La faune dans la nuit s’inquiète
Du prédateur qui rode silencieux
Éclairé par la lueur de ses yeux.

Impassible traque pour la proie
Pistée d’un bon ou mauvaix choix.
Encore une nuit d’ombres chinoises,
D’une vie à crédit sans ardoise.

L’arbre, hôtel de passage, ce soir
Pour fêter Pâques à son reposoir
A trouvé pèlerin pour sa veillée
Sans un moelleux oreiller.

Lumière d’un soir
Porteuse de nouveaux espoirs
Pour des lendemains enchantés
Que nous pourrons encore hanter.

 3 Avril 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Farid Radjouh sur Facebook

 

 

 

Marais Poitevin

Marais Poitevin

Je vous ai attendu en vain

Mon Ophélie des ondes.

Mon âme nostalgique vagabonde,

Revient, cherche dans les ondes,

Sur les reflets mouvants de l’eau

Votre visage, le moindre écho.

Je flâne encore sur ces rives,

Noyant mes pensées à la dérive

De vous avoir aimé follement

Ne serait-ce qu’un pur moment

Captif, furtif comme vos sentiments

Dont je n’ai eu que tourments

Par la panoplie de vos amants.

Marais Poitevin

Je cherche en vain

Cette illusion posthume

Camouflée dans la brume

Où le remords a la pépie

De n’avoir pu sans répit

Vous posséder, adorable chipie.

27 Mars 2021 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photo : Patrice DeCharleville sur facebook

États d’âme

Mon âme vogue, vague,
Danse sur les vagues
Divague sous l’assaut
Du délire des flots.

Mon âme flotte, plane
Sous la lumière diaphane
Transpercée de rêves fous,
Agitée, bercée par les remous.

Mon âme m’abandonne, rêve,
S’échoue sur d’autres grèves,
D’autres terres lointaines
Aux chaudes mitaines.

Repentie, elle me revient, ingrate,
Animée d’autres sonates,
Regagne mon rêve à la hâte 
Parti vers d’autres pénates …

Mon rêve rêve, s’enflamme,
Poursuivi par mes états d’âme
Maquillés pour d’autres étés
Dont le rêve n’est que volupté.

 
28 Mars 2021 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Image Pixabay