Archive pour décembre, 2020

À l’an que vèn

feuilles3

Les feuilles chassées par les humeurs du vent
Essaient de balayer tous les anciens tourments
D’une année pandémique en voie d’extinction
Qui finit sur des tubes de vaccinations.

Quelques unes s’accrochent, nostalgiques,
Frissonnent après ce parcours ludique
Des jours et des nuits, au fil des saisons,
Dans la lumière d’un nouvel horizon.

Le chariot à portée de mes mains
De ses vivres pour l’an que vèn,
De ces quelques feuilles dissipées,
M’offre un instant de brève paix.

Une année s’en va, une année s’en vient
Déjà pliée sous le chargement ancien
Où mes quatre vingt ans, si Dieu le veut,
Sont entassés parmi tous ces vœux.

 

feuilles

30 Décembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 31 décembre, 2020 |3 Commentaires »

À qui le tour ?

7 familles

Dans la famille BOOM …

Il y a la Mère
Forteresse planétaire
Au pont-levis acceuillant
D’amours mijotés scintillants.

Il y a le Père
Sa réputée chaudière
À la barbe poivre et sel
Bâtisseur d’un carrousel.

Il y a la Fille du home
L’ainée du Royaume
Chevauchant la Walkyrie
Par les sentes et les prairies.

Il y a la Parisienne
Qu’une valse de Vienne
Entraîne dans ses tourbillons
Pour chausser ses cotillons.

Il y a la Cadette
Belle ondine coquette
Discrète comme un cœur
Aux secrets ensorceleurs.

Il y a le Chien
Dont le va et vient
Décourage tous les jouets
Vite crevés et enroués.

Il y a les Beaux-fils
Funambules du droit-fil
Fortifiant de leurs amours
Ce château-fort et ses tours.

Il y a les animaux
Une Capsule pour Tokio
Des chats incognito
Couche-tard couche-tôt.

Il y a tous les Amis
Adoptés en catimini.
L’inespérée chance
De renaître dans leurs dépendances.

 

26 Décembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Aux veillées des jours froids

chaumière

Aux veillées des jours froids,
Serrés l’un contre l’autre, à l’étroit,
Ils sont là, près du feu qui crépite,
Buvant les mots chargés de dynamite
Du conteur qui chuchote dans le noir
À ces hôtes familiers et voisins du terroir.
De la tête aux pieds frissonnant de peur,
Après une journée de différents labeurs,
Ils redoutent et espèrent en même temps
Ce cri de la chouette dont on parle tant.
Il annonce le début du chant des sorcières
Qui emporte votre esprit dans leur souricière
Et vous fait perdre étrangement la raison
Pour épicer le velouté de leurs chaudrons.
De loin on peut sentir l’odeur de la cuisson
Qui s’infiltre par les oreilles en colimaçon,
Vous rend sourd et vous transporte à jamais
Dans les vapeurs d’un fumet de gourmets.
Ces hideuses sorcières habitent une chaumière
Qui erre avec la brume cavalière,
Se déplace, s’installe au gré des bois,
Car pour leurs balais, il faut du bois !
Des ouïes fines ont entendu, au fil des nuits,
Le bruit strident, aiguisé de leurs scies.
Vous ne verrez jamais roder de trouillard
Près de cette maison par temps de brouillard.
Et l’on se quitte, l’esprit plein de doutes,
Évitant de rentrer seul pour prendre la route.
Des petits lutins, aux veillées des jours froids,
Quand leur joie de vivre a attrapé froid,
Pourraient vous enlever sur le traîneau
Du Père Noël en manque de cadeau !

7 Décembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photo : Patrice DeCharleville sur facebook

 

Magie fauve

Reveur

Sous sa crinière aux couleurs de l’automne,
De mauvais poils irrités sans aucune raison,
Ce puissant mâle interrogatif scrute l’horizon
Attentif comme peut être le regard d’une personne
Qui fixe dans le vague une question en flottaison.

Indifférent aux herbes folles, frivoles, chatouilleuses,
Il n’a qu’une obsession figée dans ses prunelles …
Comment traquer, mettre sous ses crocs cette gazelle
Indifférente, elle aussi, selon la brise pourvoyeuse
Sauf pour ce lion qui n’a d’yeux que pour elle.

Ce mâle solitaire aux épis vindicatifs, en bataille,
Ne nous dira jamais ses secrètes et intimes pensées.
Peut-être cherchait-il pour quelques épousailles
Une lionne en goguette aux ardeurs empressées ?
À ce jour il s’interroge encore sous la mitraille.

On raconte qu’il apparaît parfois brusquement
Quand un regard désespéré cherche en vain une issue,
Quand les idées noires sont de tenaces sangsues.
Il vient magiquement troubler d’un enchantement
Les mirettes logées dans cette vision du firmament.

 

23 Novembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo :  Fans de Tembo by Jackson sur facebook

 

 

Mystère et boule de gomme

dhole

Un ciel ombrageux.
Il souffre de la migraine
Des fins de semaine.
“Ça ne finira jamais”
Chante Johnny de ses cieux.

Voilà la pluie vicieuse
Qui s’infiltre, ruisselle,
Dégouline sur les ombrelles,
Dissipe de zigzags humides
Les toiles repliées à ses ondes capricieuses.

Un dhole surgit de l’ombre …
Trouble les truffes de cette escapade
De prédateurs, profiteurs minables
Qui viennent de leurs décombres
Chasser, semer leurs embuscades.

Ce Cuon, aussi cul que con,
Grimpant aux arbres comme un alpinus,
A un penchant pour la fleur d’anus,
Rêveuse solitaire, poète quelquefois
Aussi tigresse que la douce soie.

Après cette brève échappée d’un freeday,
Aussi black que l’espérance folle d’un dhole,
D’une Covid-19, véritable pot-de-colle,
Bave, salive pour cette liberté alway
De bruineuses baguettes de tambour.

Comprenne qui pourra
Ces bribes aux vieux atours,
De sous-entendus, de faux-jours,
Honorant tempêtes et hourras
Dissimulés chez etc …

 

28 Novembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

photo : Cambodge mag

 

 

Spectre ou trophée ?

spectre

Un spectre à tête de Klibi impressionnant
Est apparu dans la baie des morts-vivants,
Sur la corniche Arènes Gros, une nuit
Où la lune avait fui ce monde d’ennuis.

Posé à côté de son corps de plumes,
Tel un humain hanté d’us et de coutumes,
Éclairé d’un mystérieux esprit nocturne
Il voguait sur les flots muets, taciturnes.

Entre chien et loup flottait ce trophée
Dont le corps était sous l’emprise des fées.
Cette étrange ressemblance avec Sabri
Les poussèrent à guillotiner Klibi, assombri.

C’est ainsi qu’avant de disparaître
Son spectre pour la mémoire des paramètres
Le temps d’un light painting sans trucage
En trois minutes servit un œuf à la coque au montage.

22 Octobre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : KLIBI Sabri Photographies  » Artiste Photographe Compositeur «  sur Facebook

Dans la brume matinale …

delpech

Dans la brume matinale
Les hippopotames s’éveillent.
Le soleil se lève, s’émerveille,
De ses couleurs automnales
Sur une terre de feux et de sang
Aux crocs et museaux sanguinolents
Indifférents aux astres étincelants
En attente du jour naissant.

Il est temps de quitter le lodge,
D’arpenter de nouvelles images,
Ces terres aux étourdissants paysages
Où l’humain et animal ont loges.

Face à face muet du regard
De l’humain et de son animalité
Où chacun camoufle sa bestialité
Qui sommeille en ce secret hasard.

La brume matinale, d’un cliché,
De retours éternels nostalgiques,
Enveloppe, adoucit, les cadavériques
Appels privés du Masa Maraï, amourachés.
Vol suspendu des eaux de Baringo,
Ses soleils couchants de poètes passagers.
Quand pourrai-je enfin partager
D’un chakra son convoité indigo ?

 

27 Novembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo :  Fans de Tembo by Jackson sur facebook

 

Quand les carottes sont cuites

carottes

Que sont devenus JULIO le lionceau, RISETTE,
Et tous ces animaux de mes petites historiettes ?
Ils ont animé ma page blanche, parfois ingrate,
Assaillie par des hôtes offrant leurs pénates.

Ils ont attiré par leurs sympathiques attraits
D’incalculables lecteurs épris de leurs traits
Sur d’adorables photos, complices de leurs succès,
Comblés d’une inspiration venue avec accès.

Ils sont toujours là, attendant un rebond,
Trahis par les rimes de poèmes vagabonds
En dépit d’une attirance moins calorique
D’un probable engouement pour leurs répliques.

À défaut de pages blanches, votre conteur,
Sollicitée sans cesse, libre de droits d’auteur,
Se soumet à la fantaisie au capricieux talent
De publier à sa guise les envolées du cerf-volant.

Celui-là même de la Dune du Pilat qui s’éleva
Pour retomber, brisé, par le souffle d’un trépas
Fait de conquêtes et de défaites connectées
Commémorées par de fervents poètes impactés.

Tout comme JULIO, RISETTE et la compagnie
J’ai comblé, amusé, attristé, fait rêver, démunie,
Au quotidien, comme bon me semble,
Ce qui nous sépare, nous réunit en cet « ensemble ».

Désolée, mot si usité qu’il en perd son sens,
D’avoir déçu vos attentes par mes fantasques sens.
Il en va ainsi des goûts et des couleurs …
Mon vieux cœur vous remercie, à vous les honneurs.

Quand l’image disparaît, le son s’amplifie
La voix d’une radio, quand les carottes sont cuites,
À l’imagination de persévérants amicaux salsifis
Donne du corps aux âmes dans leurs guérites.

 

17 Novembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Gil Strec sur Facebook

 

 

Les mots

ces mots

Les mots, pilon d’un mortier,
Épices d’une prose pour quelques pieds
Pilés par des pensées spoliées, déviées,
Les mots s’évadent-ils d’un même encrier ?

En transit, sans cesse épris de bavardages
Les mots raffolent de libidineux marivaudages.
Tantôt flatteurs, tantôt détracteurs,
Axesués, les mots auraient-ils un cœur ?

Un cœur d’artichaut sans gaieté de cœur ?
À cœur ouvert, nichés jusque dans un concert,
Ils prennent à cœur, pour avoir quelque chose,
Si le cœur vous en dit, d’être roses ou moroses.

Et le cœur à l’ouvrage martelant les esprits
Ils s’expriment, manifestent à corps et à cris
Jusqu’à faire chavirer tout un abécédaire
Sur les pages de volumineux dictionnaires.

Pafois censurés par la parole, déprimés,
Ils sont un rôle dans un jeu de mains animées 
D’établir un dialogue sourd, muet, incorrigible,
Sauvé des fautes d’une grammaire intransigible.

Du roman à la poésie, mystérieux comme un polar,
Les mots ne reculent devant aucun canular
Tant les forces de vie à travers les siècles
Les vouent à une éternité sans hypothèques.

Ils vont jusqu’à me priver d’une collation,
Sublimée, assaillie de leur bavarde inspiration.
Leur boulimie au glaive ascentionnel insistant,
Confinée, abuse de ces confinements.

Ils ont le chic pour tourner à leur convenace
Le rédigé d’un écrit sorti de l’ignorance,
Fil conducteur attaché à trois fois rien,
Les mots m’affectionnent de leur fidèle lien.

 

14 Novembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Gil Strec sur Facebook

Arène de Pula

campbell2

Tel un papillon déployant ses ailes,
Vibrant de tout son corps à l’aube nouvelle …
Un violoncelliste de toute son âme, folâtre,
Butine les notes sur l’écho d’un amphithéâtre.
Seul maître à bord, de son archet se réjouit
Du plaisir qu’il offre aux cordes éblouies
Tandis que le maestro, de sa baguette inouie,
Accompagne le vol de ce papillon de nuit.

Sous les doux accords des violons languissants,
Le violoncelliste aux promesses du jour naissant
En cette arène de Pula, pleine d’admirateurs,
Cause secrètement à ce lépidoptère voyageur.
Mais voici que surgit un ange blond de lumière !
Magique instant animé de cordes intrépides, altières,
Qui viennent titiller, provoquer d’une solennelle invitation
Le violoncelliste en proie à de fortes émotions.

Les voilà tous deux épris d’une course folle,
Favoris choisis par le monopole de cette farandole.
Ces deux tourtereaux échangent, concoctent
Un cocktail impossible à suivre par la glotte.
Cette guêpe et ce frelon fougueux, provocateurs,
Sur quelques pauses récupèrent un peu d’ardeur
Aux frénétiques emportements de leur cœur.

HAUSER, tel un papillon, d’un battement d’ailes
Loua Caroline Campbell de mille étincelles.
Les cordes apprécièrent, encore toutes étourdies,
Les applaudissements transportés au paradis.
Les archets, tristounets, auraient bien aimé prolonger
Leur discours amoureux par le final dérangé.
Guêpe et frelon se séparèrent pour d’autres concerts
Scandant … HAUSER… HAUSER… HAUSER …

24 Octobre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

arène pula

https://youtu.be/Dp4UrPsHO3g

Publié dans:HAUSER, Littérature et Poésie, Musique, vidéos |on 17 décembre, 2020 |Pas de commentaires »
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