À l’heure orangé

À l’heure orangé,
À l’écart de tout danger,
Une brume légère
Caresse familière
Le parc endormi.

Deux patrouilleurs matinaux
Réveillent les eaux au repos.
  Des cimes profitent de l’éclaircie
Pour pêcher quelque prophétie.

Le jour se lève
Sur les paisibles grèves
Encore dans le brouillard.
Des songes bavards
Font fuir les canards.

Le soleil peut voyager.
La lune a mis les voiles
Après extinction des étoiles
À l’heure orangé.

20 Octobre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photo : Dylan Bauzil sur facebook

 

 

Greg Zlap story

Des sons aigus à nous faire péter la cervelle !
De nostalgiques retours d’interprétations nouvelles.
Après une traversée de la Mer à la nage,
Son souffle vient accompagner les bavardages
Des répertoires de chanteurs les plus illustres
D’une scène enchantée jusqu’aux cités lacustres.

Tantot plaintif, tantôt joyeux, dans une farandole,
Ce minuscile instrument bouscule l’auréole
D’un rythme jovial, endiablé, paresseux, délirant,
Qui fait s’enthousiasmer et sortir des rangs,
Là où le vent souffle par les anches qui vibrent
S’éternisant, des notes alanguies, ivres.

Au souffle d’un accordéon, un languissant appel
Emplit mon âme de ses intimes décibels
En dépit de la sombre Nuit de la déprime
Où Greg Zlap, sur sa boite magique, la ranime.
Cet hôte aimé des ancêtres de la famille des bois
Tient compagnie à la Wide Side story de grands rois. 

Je découvre sur le blue de mes rimes poétiques,
Entre la chromatique et la diatonique de la technique,
Un monde nouveau qui m’entraîne, me transporte,
Me fait voyager avec toute son escorte.
Tonalité en C pour un début prometteur
D’une mise en bouche en forme de cœur.

10 Octobre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photo : Shazam

Dunes de nuages

Dunes de nuages
La lune est en voyage.
Quelques timides cimes
Émergent des abîmes.

Un zeste de l’arc-en-ciel
De jaune a nuancé le ciel
Délesté de ses nuées
Sur la forêt toute embuée.

Vagues bleutées de brume
Pavoisant d’un soyeux costume
Taillé dans la ouate céleste
D’un obscur océan manifeste.

Nuages de dunes
Quelques îlots de fortune
Offrent une aire de repos
Aux ténébreux flots.

 

9 Octobre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photo : Dylan Bauzil sur facebook

 

Entre blogueuses …

à Caroline Bordczyk

Sur l’horloge du temps
L’éternité n’a pas d’heure …
Il n’est plus question que l’on meure
Puisque déjà mort sur l’horloge du temps.

Les jaseuses, ces aiguilles folles,
Ont toute l’éternité pour jacasser
Sans s’encombrer de multiples pensées.
Les tourments du temps s’envolent !

Seule l’horologe du temps
De son éternité marque l’heure
De nombreux vivants et leurs leurres
Dont le temps, d’une éternité, attend.

Sur l’horloge du temps
Les cœurs sècheront leurs larmes
L’éternité dévoilera ses armes
Sur l’horloge du temps.

 

23 Novembre 2020 –  - Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Caroline Bordczyk
mesromanscarolinebordczyk.unblog.fr

Reflets d’automne

L’été de son soleil brûlant,
Sur les eaux du lac étincelant,
Vient rafraîchir les rayons
D’une saison déjà en haillons.

Les eaux troublées par la fournaise,
De cet astre qui prend ses aises,
Deviennent enfumées et sans bornes
Au mépris des rivages mornes.

Perdus dans les reflets sublimes,
Les feuillages tendent leurs cimes
Afin de noyer leurs glauques pensées
Vers cet enchanteur qui ne fait que passer.

De ses haillons l’hiver se contentera.
De verglacées empreintes camouflera
Cette vision d’automne onirique
D’un lac aux reflets poétiques.

 

7 octobre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photo : Patrice DeCharleville sur facebook

 

Le lac aux soupirs

Un jour sombre
Tapi dans l’ombre
D’une romance évanouie
D’un nostalgique OUI.

Deux cygnes commémorent
Ce que voudrait encore
La brume d’une séparation
Embuée de défuntes passions.

Le lac aux mornes pensées
Glauques, comme ce passé
D’un duo voguant sur l’onde,
Évoque leurs espérances moribondes.

Mise au cachot, la beauté
En tenue éblouissante, dépouillée,
Contemple ce dernier souvenir
Camouflé par d’étranges soupirs.

 

20 Novembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photo : Patrice DeCharleville sur Facebook

https://youtu.be/02kZjB-TG_k

Les funérailles du genre humain

Cet être réalisable, béquille de la création,
Constate, une fois encore, la réelle omission
Qu’il avait de réaliser l’utopie
D’un monde à sa merci.

Or, laissant à l’utopie le rêve nécessaire,
Il engendra, fil de la vie, quelques misères,
Réalité navrante d’une utopie en deuil,
Il s’enterra dans son cercueil !

L’histoire ressuscita de cet ennui dérisoire,
Epousa l’utopie pour un vainqueur notoire
Où Dieu s’était placé.
Qui donc croirait à cet étroit concept ?
La terre est gorgée des nectars de ses ceps !

Enterrement d’une âme au corps divinisé,
Ils vont ces réels utopistes irisés
Marquer d’une croix quelque idéal combattu,
Ils vont transfigurer l’ambigu des regards obtus.

 

Chateauvallon – Pour une utopie réaliste
30 Juin 1995 - Jeannine Castel

Diapause

«Ouoh ! Tu fais la gueule ? … Je te cause ! …
Tu les as à l’envers ? C’est moi qui t’indispose ?
Ne dit-on pas que c’est l’homme qui propose ?
Réponds moi … au moins dis quelque chose …»
«Grrr … fiche moi la paix  ! Tu me casses les bonbons !
Tu me files le tournis, arrête de tourner en ronds …»
«Ouais … ben quand c’est rond c’est pas carré
Et si ça continue je vais me barrer.»
«C’est ça dégage ! Va faire ta mijaurée ailleurs
Si tu penses trouver quelqu’un de meilleur …
Un baroudeur qui supportera les humeurs de tes chaleurs.»
«Alors là , c’est un comble … mieux vaut alors te taire.
Si tu crois que je te vois pas draguer, jouer au célibataire !
Tu n’es pas le seul ici … à d’autres je peux plaire …
Des plus jeunes que toi, mon vieux pépère … oui pépère !»
«STOP ! Arrête de me provoquer avec ta queue … sinon …»
«Sinon ? … au moins la mienne n’a pas besoin d’amidon !»
«Mais tu vas la fermer à la fin ?! … j’ai sommeil …»
«C’est ça … baille … t’étonne pas si à ton réveil …»
«Et allez ! les menaces … le sempiternel chantage  …
Cesse ton va et vient et ta ridicule scène de ménage.
Viens te coucher à mes côtés et monte la garde …
Hihihi à défaut de mayonnaise …» «C’est ça, lézarde !»
«Quand on est jeune on a des matins triomphants
Et telle Judith près de Booz endormi …» barrit un éléphant
Amusé de voir l’un dans le rêve, l’autre dans l’extase,
Repus d’une soupe de brègues, attendant une occase
Pour rabibocher l’allume-gaz de ce lion épuisé
Par NYMPH’O jamais apaisée de baisers.
«Peut-être avec Ruth quand viendra l’heure du réveil
Succédant à Judith je le sortirai de son sommeil … »

 

 

2 Septembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photos : Jean-Pierre Delpech sur Facebook

 

Pour toi

Champs fleuris de mes amours
Aux étés parfumés, prometteurs.
D’un pas de danse léger, glamour,
Je me suis brûlée à cet astre cajoleur.

Bruit des vagues sur la plage …
Doux murmure du premier rendez-vous.
Le ciel était gris, déjà les nuages
À mon soleil sans grand amour fou.

L’étoile filante de mes cieux obscurs
Brisa mes rêves des mille et une nuits.
Prince et Princesse du bel azur
S’aimèrent le temps d’un bain de minuit.

Un nostalgique saxophone langoureux,
D’une suave portée de notes, déverse
Joies et chagrins d’un passé sulfureux
Inondé, englouti sous de perverses averses.

Un bouquet champêtre, après les roses épineuses
D’une love story pour une vieillesse aux chandelles,
M’a projetée , délivrée de l’utopie venimeuse
D’heures écoulées aux ambitieuses nouvelles.

Le soleil d’or de mon midi sur une embarcation
Vogue, attiré par d’inconnues constellations
Avec mon amie la lune toute en agitation
Au souvenir de nos sensuelles passions.

Pour toi, j’ai écouté les émois d’une floraison
Où mon cœur, de son soleil, de ses compromissions,
Ont embelli la ligne de mon horizon
Où m’attendait la poésie en dormition.

Un jour de Novembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine - image Pixabay

Il était une fois …

Rêver … planer vers ce néant …
Sur ces territoires géants
Désertés par l’espèce humaine
Aux vies courant la prétentaine …

Pour une poignée de dollars
Récoltés par les huit salopards
Un professionnel, d’une mission,
A rendu culte à une sélection
De musiques d’Ennio Morricone
Où Sacco et Vanzetti en personne
Dans ces moissons du ciel ravivées
Ont écouté HAUSER en ce concert privé.

Des incorruptibles de musique,
Dont il était une fois en Amérique,
Aperçurent le bon, la brute et le truand
Sur le vol d’un chat-huant.

Il était une fois dans l’Ouest
Un violoncelliste rayonnant comme l’Est
Qui ressuscita tous ces personnages
Dans son univers chapeauté de mirages.

Rêver, planer vers ce néant.
Frissonner aux vertiges béants
Composés, interprétés, filmés,
D’un nostalgique hommage rythmé.

 

27 Octobre 2020 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine

https://youtu.be/KYlHiACHGiU