Archive pour octobre, 2020

De vague en vague

covid19

Un Noël 2020 grabataire
Au désespoir de l’étoile polaire.
Le Père Noël est en colère.
Sur son traineau il vocifère,
Râle après toutes ces cheminées
Encombrées de postillons minés.

Contaminé par ce pouvoir exécutif
L’État, de son chef, a dans le pif
Cet antipathique virus postillonneur
Secondé d’un virus grippal enjoliveur.

Seul, Jesus dans son étable
D’un bénédicité invite à sa table
Ces brebis à la nuque raide
Menacées du joug de la corde raide.

De vague en vague
Les esprits divaguent.
La Covid 19 de son fléau
Tient la dragée haute aux trémolos.

Noël au balcon, Pâques aux tisons
Derrière les fenêtres de nos prisons.
Grabataire ou pas ma belle Suzon
Tristes voeux 2021 pour le corazòn.

 28 Octobre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : 20 Minutes .fr

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 30 octobre, 2020 |1 Commentaire »

Pixels ou pique-sels ? (1)

luc1

Est-ce une pluie d’étoiles ?
Le firmament qui se voile ?
Une cascade scintillante
Illuminée d’étoiles filantes ?

De vieux rideaux effilochés,
Par le temps tout amochés, 
D’un vieux manoir mystérieux
Suspendu, accroché aux cieux ?

Des orgues d’une abbaye
Secrète, camouflée d’un treillis,
En ce parc du Mont-Royal
Dans la ville de Montréal ?

Un sanctuaire dans un bois
Aux troncs rigides, droits,
Austère comme une ascèse
D’un feu sans braises ?

Une évasion d’un quotidien
Tracé par l’encre d’anciens
Vestiges et reliques enlisés
Venus se faire défriser ?

Il n’y a qu’à soulever
Le rideau pour dévoiler
Ce que l’œil n’a pu voir
Dans le dédale des couloirs …

 

8 Septembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Luc Durocher: photographe de la biodiversité sur Facebook

Les mouches

mouches

«Chaque jour un nouveau coussin !
Celui-là ressemble à un lointain cousin
Dont j’ai oublié le nom … oubli sans importance
C’était une crapule attiré par la délinquance.
Enrôlé dans une pride redoutée et méprisable …
La terreur des lionnes quand ils rodent près de leur étable.
Je n’ai pas encore trouvé DOUCE, cela m’inquiète …
Est-elle encore vivante en ces arènes ma maminette ?
Je n’ai que des mouches collantes pour toute compagnie
Et pourtant je n’ai à leur offrir qu’un buffet dégarni !
Ce n’est pas par manque de scènes de chasse en ce moment !
Les steacks des troupeaux de gnous comblent ces garnements.
Y a que moi avec un ventre creux faute d’entraide et de courage …
Prendre un risque … j’aimerai bien poursuivre mon petit voyage.
Encore heureux que les hyènes occupées sur une dépouille
N’ont pas flairé ma présence … mais j’ai la trouille …
Il me faut attendre l’obscurité pour aller vers la rivière
Resquiller quelques restes laissés par de repus confrères
Et m’enfuir, comme un voleur, loin de ces coriaces gladiateurs.
Fuir, toujours fuir pour échapper à la mort qui rode
Toujours prête à m’embarquer dans son exode.
Et ces mouches tourbillonnantes qui me filent le bourdon !
Faut relativiser … c’est mieux que des frelons …
J’en ai bien mastiqué quelques unes pour passer le temps …
Chacun sait que l’hirondelle ne fait pas le printemps !
Pauvre de moi … Je ne peux même pas appeler Grand-mère …
Ohla … oh la la … je suis découvert ! … Misère …. »

 

17 Septembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Dominique Gressien Fans de Tembo by Jackson sur facebook

 

Fripouille (suite)

noooo

Tandis que FRIPOUILLE en sommeillant
Sanglote, réclame en vain sa maman …
Celle-ci, encore allaitante, d’un mauvais oeil
Accueille violemment ce lion bouffi d’orgueil.
Se refusant à lui, de quelques bonnes morsures
Intimide ce prétendant que les blessures
Rendent encore plus furieux et revendicatif.
De coups de pattes, d’essais de possession hâtifs
Il essaie de dominer cette lionne rebelle
Qui veut méchamment le castrer de ses airelles.
«Je ne me contenterai pas d’un touche-pipi, ma donzelle !
Je te veux et je t’aurai malgré tes étincelles … »
La lionne furax pense à son bébé d’amour abandonné
Et décuple sa haine contre cet intriguant obstiné.
Elle a flairé que ce conquérant doit être encore puceau
Et pour affirmer son handicap il dévore les lionceaux.
Et si c’est pas le cas, il est temps de lui faire savoir
Qu’une lionne, sans invitation, reçoit selon son bon vouloir.
Déjà chasser pour ces loirs aux belles et séduisantes crinières
Qui tronent et posent fiers de leur pétaudière
Est largement une tâche qu’elle revendiquerait
Face à ce vassal qui ne pense qu’à forniquerer.
Puceau ou pas, peu téméraire, jeune premier dépité,
Il part offrir ses services à des cœurs moins irrités.
Ne perdant pas une seconde, cette mère aimante s’empresse
De retrouver FRIPOUILLE et l’inonder de caresses.
Sous une langue râpeuse et chaude d’une toilette matinale
Vite, vite, assoiffé il cherche cette tétine d’une avidité bestiale
Tout en se demandant s’il n’avait pas rêvé, suspicieux,
Encore impressionné par cet horrible lion furieux …
Et d’un grand soupir, soulagé de voir qu’autour de lui
Il n’y a que de tremblotantes gouttelettes de pluie
Accrochées aux feuilles des arbrisseaux protecteurs
Comme si ses larmes leur servaient d’accroche-cœurs.

sauvé

 

6 Septembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Farid Radjouh sur Facebook

 

Fripouille

Fripuille

Si pour JULIO ce ne fut que mélancolie
Pour FRIPOUILLE … une crise de folie 
S’empara de lui suite à l’abandon
De sa mère pour une autre petit poupon.
FRIPOUILLE ou pas, aucune excuse
Ne vint le secourir. Juste une muse
Réchauffa d’un timide rayon de lumière
Sa détresse en cette brousse inhospitalière.
Quel déchirement du jour au lendemain
D’être séparé, abandonné aux lendemains.
Paniqué, il ne réfléchit pas, maudits sens,
Que ses hurlements sont de l’encens.
Et cette muse perfide qui éclaire innocemment
Ce bout de chou, tendre victuaille d’un moment !
La peur, chez lui, mauvaise conseillère,
A décuplé un handicap pour la misère.
C’était ça ou être dévoré par un lion dominant.
Sa mère lui donna une chance en l’abandonnant …
Dans cette jungle va-t-il survivre ?
Son ventre déjà réclame vivres.
Sanglotant sur cette noirceur, désespéré,
Il se laisse sombrer en cette hostile forêt …

2 Septembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Aamir Khatri sur Facebook

L’oreiller

coussin

Réveillé brutalement en sursaut par les ricanements
Familiers des Risettes, provocatrices de tourments,
JULIO s’était endormi, éreinté, sans réfléchir,
Tellement l’envie d’un besoin pressant de dormir
Lui ferma les paupières avant qu’il ne pense
Qu’il était à découvert, une proie facile sans défense.
Sa bonne étoile pour cette première nuit d’errance
A pris le relai des maternelles protections de l’enfance.
Quand il réalisa au réveil que ce n’était pas le coussin
Si douillet, palpitant et chaud, propice aux câlins,
Submergé d’une immense tristesse, le cœur lourd,
JULIO gémit, soupira sur ce manque d’amour
Dégagé par cette motte de terre sèche comme l’abandon
Qu’il venait de subir sans regrets ni compassion.
La faim qui le tiraille ajoute une autre anxiété.
Il n’a vraiment jamais chassé. Quel monde sans pitié !
À part assister du regard à des scènes de chasse
Il se trouve désarmé, aussi bête qu’une bécasse.
«Encore une expression du grand n’importe quoi …
La bécasse se débrouillerait surement mieux que moi.»
Ne voulant pas commencer ce premier jour par une tragédie,
JULIO, tant bien que mal, le corps tout engourdi
Sans but précis quitte le mamelon de substitution,
Cherche une planque, un poste d’observation …
Un retour vers les siens est à bannir de sa tête
Par contre le souvenir de DOUCE titille sa disette.
Il n’a pas oublié grand-mère et ses berceuses …
Ce serait peut-être une solution pour sa dent creuse.
Mais comment la retrouver depuis tout ce temps ?
Est-elle encore en vie ? Seul arbitre de ses mouvements,
JULIO calcule, réfléchit … pressé par sa survie
Il est tiraillé par les doutes et les envies …

 

4 Septembre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Dominique Gressien Fans de Tembo by Jackson sur facebook

JULIO et la routine

routine

«JULIO … c’est quoi la routine ?
C’est quand on s’enquiquine ? »
«Y a de ça ! C’est comme du pâté en croute …
La routine à force ça t’encroute …»
«Pourtant il faut bien se nourrir …»
«Oui, mais le fabriquer à la chaîne c’est moisir.»
«Pfff hihihi ! Y a pas grand chose ici qui moisit …
À part tes quelques vers de poésie … »
«En tout cas pour en revenir à la routine …
En ces temps, pour certains, c’est la famine.
Ça craint MOUSSE, mieux vaudrait encore la routine
Pour avoir le plaisir de contempler d’autres trombines
Qui nous divertissent de leurs présences, leur va et vient,
Ils font de nous des stars dont on se souvient.»
«On dirait que leur Covid-19 est devenu routinier ?
Il doit aimer les bals masqués, haïr les deniers  …
Tu crois toi JULIO qu’il doit aimer la routine ?»
«Ça se pourrait … son train-train vaque en sourdine.»
«En tout cas il les met tous dans un même panier !»
«J’espère qu’il sera percé pour nos alliés …
Allez, viens ! Allons rejoindre les copains, en route !
Routine ou pas laissons ces troupeaux qui broutent
Sans se poser de questions sur leur existence.
Fuyons cette routine et ses exigences …»
«Comment faire pipi, caca … manger, boire  ?
Ces routiniers, tu crois qu’ils aiment les histoires ?»
«Faut croire que oui … avec toutes leurs inventions …»
«Miam …du pâté en croûte … juste une petite portion …»

 

13 Juillet 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Jean François Mény sur Facebook

 

C’est un château

château

C’est un château jailli de l’horizon
Qu’il soit d’Espagne ou de Virzon
Un château hanté de mystères
Qu’il soit de France ou d’Angleterre.

C’est un château du crépuscule
Qu’il soit majuscule ou minuscule
Un vaisseau menacé par l’orage
Qu’il soit fantôme ou simple image.

C’est un château sur la côte rocheuse
Qu’il soit de Turpault ou de la veuve joyeuse
Un château au bord d’un océan
Qu’il soit de la Terre ou du néant.

 17 Octobre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photo : Roselyne Lenoble-pellerin sur Facebook

L’imagination

imagination

“L’imaginaire social construit selon la même méthode peut
provoquer des merveilles autant que des tragédies.
Flotter dans un calme plat condamne à ne pas exister.
Une vie équilibrée serait fade, mais notre goût pour les évènements
extrêmes met un peu de piment dans notre existence engourdie.”
(Boris Cyrulnik – Ivres paradis, bonheurs heroïques)

Manège enchanté de contes fantastiques,
Meule d’un pressoir d’un empire onirique
De son toboggan l’imagination me projette,
Me propulse quelque part hors de la planète.

L’illusion, camouflée, passagère clandestine,
Profite, met un pied sur le parquet de ses combines.
Faussaire, elle négocie un sursis potentiel enclin
Suite à la plainte de la réalité en déclin.

Lèse-Majesté, du bout de sa lorgnette, elle est
Ce phare qui me sauve de quotidiennes banalités,
Une contrefaçon sophistiquée et idyllique
D’authentiques châteaux d’un pays mythique.

Export, import, son boomerang sans cesse
De voyages, selon mon humeur, sans bouger mes fesses,
Explose en prouesses de ses spots publicitaires
Mon grenier et mon moulin aux ailes imaginaires.

Tutrice de ma résilience, elle transcende la mortalité
Grâce à des héros, princesses et rois tous habités
D’une réalité impossible à la morose existence.
Elle est ce convoi sur la voie de la résistance.

Charpente sans identité, elle élève l’extase,
Affadie par des images gangrenées, sans emphase.
Une icône apparue dans la fournaise d’incendies
Cachée dans le dédale de chaires et d’inédits.

Collaboratrice, elle franchit les murs de mon esprit
Dont les chimères cauchemardesques font de leurs cris
Une émeute, un combat, une victoire sur scène
De refoulées pensées concassées, fautives, malsaines.

Ma folle du logis qu’astiquent des muses d’un monde
Où l’Autre, exilé, émigre d’un réel immonde,
Fantasmagorique concept délinquant de désirs
Fondateurs, loufoques, de mes enclos rêveurs.

Pilon d’un mortier pour des rimes en délire
Versées dans un goulot pour d’assoiffés vampires,
De ses tourbillons elle aspire, engouffre mes mots
Écrasés sous le poids du débit de leurs idéaux.

Niche sensorielle de relais culturels épanouis,
Sans substitut, faute de rencontres évanouies,
Représentation fictive, proche ou lointaine, le voyage,
À mon insu, gouverne d’emphatiques et diaboliques images.

Sans parler de son clocher aux cloches enjôleuses
Qui m’étourdissent de leurs vibrations furieuses
Quand ivre de paradis mon âme est retenue prisonnière.
Vient alors le temps de la prière …

Vieille bourgeoise empotée, tombée dans une grotte
Sauvée par vous de mes pestilentielles crottes …
Gloire à vous pour vos actions de grâce à mon égard
En maintenant de vos souffles en poupe mon étendard.

24 Août 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Gil Strec sur Facebook

      

La belle KABOSO

kaboso1

Poussée par les saisons
Elle pénètre l’horizon
Pour revêtir l’automne
Avant qu’il ne tonne..

Dorée comme le miel,
De codes confidentiels,
Sa robe évoque l’histoire
D’un mystérieux grimoire.

kaboso4

Ainsi va KABOSO la belle
Dont le regard ensorcèle.
À pas feutrés, sur le qui vive,
Elle se désaltère à l’eau vive.

kaboso3

Poussée par les saisons
D’une citrine aux juteux citrons
Cette coquette change de toilette,
Se pare des cycles en fête.

kaboso2

 

7 Octobre 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photos : Patrick Kientz Tembo by Jackson sur Facebook

 

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