Archive pour août, 2020

Pour quelques gouttes de pluie

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Légère fraîcheur ce matin, enfin !…
La pluie annoncée par des pèlerins
A dû s’arrêter en chemin, ses orages
Ont préfèré, sans doute, d’autres alpages.

Voici le mois d’Août sur son départ
Emportant, avec lui, ses caloriques dards
Chargés de sueurs et de confinement
Sous des masques du règne de l’encombrement.

Au cas où le froid m’envahirait,
Mes chats aussi colants que l’ivraie,
Chaufferettes fidèles aux griffes de feu
Tiennent au chaud mon corps vieux.

RUBIS le patriarche, mauvais œil, bon pied,
Partage ave FULL MOON un peu d’amitié.
Les chats eux aussi ont leur préférence
La gueule, mine de rien a redondance.

Une rentrée scolaire masquée comme l’avenir
Amputé de libertés et de menus plaisirs.
La pandémie et ses maléfiques pouvoirs
Pousse au roman noir le pauvre petit espoir.

Derrière les écrans postillonnent les génies
Alors que ce virus agit, contamine  en catimini.
Ce diablotin incontrôlable vacciné à l’humain
L’entourloupe, joue avec lui au plus malin.

Les beignets de sardines m’attendent …
La vieillesse est un confinement pour amendes.
Déjà isolée au quotidien, en pleine forme,
C’est mon prix à payer du hors norme.

La pluie va-t-elle tomber comme annoncée 
Par dame météo sur les écrans défoncés,
Capturés, captivés par un virus qui met en haleine
Des tas d’esprits sous d’influents hallucinogènes ?

 

29 Août 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Jeannine Castel

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 30 août, 2020 |Pas de commentaires »

Question de tempo

Thunders

J’ai traversé le temps,
Vogué sur tous les océans
Par beau et mauvais temps
Dans l’immensité du néant
Jusqu’à cette vague mélodieuse,
Envoutante, envahissante, écumeuse,
Échouée sur les pages solitaires
De ma vie blessée d’adultères.

Précipitée dans un tapage d’accords
D’un archet soudain pris de remords,
Voilà déjà que sonne la mort
Entourée de badauds croque-morts.
La vie, la vie se débat, me projète
Dans les brumes ténébreuses d’Alceste
Dont le lointain écho de sa voix
Vibre sous les pincements de vos doigts.

Mon âme attachée à votre archet
S’étire, languissante. Mais un colifichet
Vient la détacher avec Thunderstruck déchaîné.
Mon âme ballotée dans cette musique d’aliénés,
Sous les lasers, les lumières de feu et de sang,
Sous les coups de cymbales, hors des rangs,
Essaie d’échapper à cette hystérie générale,
Happée par chance par Wicked Game en cavale.

Reprenant sa vitesse de croisière,
Voici mon âme dans votre suite princière.
Légère, sombre, mystérieuse, évaporée
Sous votre mitraille. Vos yeux de regrets embués
Se consolent sur le concert de Aranjuez,
 Sèchent leurs larmes à Alpes Juez.
Mais vite consolé devant votre cour perruquée
Thunderstruck vous récupère dans ses tourniquets.

 

5 Juillet 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : 2CELLOS  HAUSER  Hauser príncipe do Cello

 https://youtu.be/uT3SBzmDxGk 

 

L’odonate

odonate

Entre l’aube et l’heure d’or
L’odonate rêve encor
À ce jour fabuleux, vaporeux trésor,
Où se dessine sa proche mort.

De l’heure d’or à l’aube, scintille
De mille feux sa vie de jeune fille
Aux ailes si délicates, si fines,
Aux reflets irisés d’une opaline.

De l’aube au petit matin, l’odonate
A défait délicatement ses nattes
Nouées d’un ruban ciselé d’argent
Sa jolie tête de son corps émergeant.

La voilà prête à chasser les gueux,
Les proies de ses yeux volumineux,
Sur les eaux douces, saumatres et rebelles,
D’un étang où s’abreuvent les demoiselles.

Au petit matin après l’aube évaporée,
Elle sèche ses ailes dans un silence adoré
Puis s’envole pour la parade de futures naïades,
De mues et de saisons, de folles promenades.

En attendant, la libellule
Armée de ses puissants mandibules,
Sur les feuillets de mon livre s’est posée …
De ses ailes l’a refermé en l’éclaboussant de rosée.

odonate

20 Juillet 2017 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Luc Durocher: photographe de la biodiversité sur Facebook

                                               

                  

 

Non mais !

non mais

«Qui a dit que je suis résigné ? …
Vous n’avez pas vu le chaud beignet
Qu’il s’est pris dans les coucougnettes !
Il n’a pas quémandé les dernières miettes !
C’est pas parce que je passe pour un PISTROUILLE
Que je me rebiffe pas contre ces andouilles
Qui se croient plus forts et veulent dominer,
Devenir le chef de ces trouillards petits minets !
Petits lionceaux, notre taille leur assure
Une victoire dans les jeux, sauf les cas de figures !
C’est pas ma faute si JULIO, l’autre jour,
Avec son père s’est pris l’engueulade du jour !
Faut croire qu’il a déjà oublié le sermon !
Toujours à embêter les jeunes lions …
Pfff…  toujours à rabocher ses petites misères,
Pleurnicher pour faire punir ses confrères.
C’est pas ainsi qu’il va gagner en indépendance.
Moi je préfère prendre les risques d’une défense.
Puis j’ai horreur que l’on me renifle le trou de balle !
Hihihi ! Chaque fois je leur décroche un tir de balles !
Dégoûtés, ils n’insistent pas, repartent mécontents
Respirer des parfums sur des orifices plus accueillants.
Là, je n’avais plus en stock de gaz éliminatoires
Et j’ai dû changer ma tactique respiratoire.
Du coup l’ambiance s’est plombée … mais bon …
Connaissant JULIO, il a trop besoin, ce fripon,
D’avoir autour de lui ses copains favoris
Depuis ce confinement des temps pourris.
Cependant beaucoup de naissances ont eu lieu.
Les amis faudra vous équiper de bottes de sept lieues !
Voilà c’était juste un petit détail d’une manœuvre …
En attendant de se revoir, juste un petit hors-d’oeuvre.»

18 Juillet 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photos : Tony Crocetta sur Facebook

Pas si bêtes que cela …

baguette

«JULIO … tu y crois toi à ce virus ? …»
«J’en sais rien … pose ta question à Crésus …»
«Crésus ? C’est qui ?» «Un souverain plein aux as …
Grâce à la Pactole … une sorte de Las Vegas …»
«La Pactole ?» «Nous, de la Mara on se contente.»
«Ah ?? … mais quel rapport ? Ta réponse est déconcertante.»
«Mettre des paillettes plein les yeux à des innocents
Peut rapporter à ce Crésus du cent pour cent …»
«Chut !! parle doucement on peut t’entendre …
Ces Crésus n’aiment pas que des bêtes cherchent à comprendre …
Paraît que des esprits rôdeurs, malveillants éliminent
Tout ce qui fait obstacle à leurs bouffées d’adrénaline …
Oh ! Dis donc tu imagines tous ces tas de combines ?
Jusqu’à inventer un Covid19 … c’est vrai ça pourquoi 19 ?…»
«10 … la fin d’un cycle … 9 … pour refaire du neuf …»
«Ohlala JULIO … j’ai la chair de poule … j’angoisse …»
«Ouais … bizarre … il flotte un parfum d’époisses …»
«Mais pourquoi nous isoler ? …» «C’est notre mea culpa.
L’un sans l’autre nous n’existerions pas» «Je comprends pas …»
«C’est nouveau … leurs boucliers ce sont leurs masques …
D’une guerre psychologique imaginée par des fiasques …
D’où l’expression : avoir pris de la bouteille …»
«Quels malheurs ! Tout ceci pour de l’oseille …
Ce Crésus qu’est-ce qu’il devait être riche … »
«Ouais … vu le nombre d’héritiers planqués dans leurs niches …
Jusqu’à ce que Lucifer s’en mêle … faut pas croire …
Il voudra sa part de gâteau après leur avoir léché la poire.»
«En attendant c’est bien triste … quelle abomination …
Après toutes ces victimes des camps de concentration.»
«Les temps changent … on passe aux camps de l’isolement …
Ah ! Un cul de sac ! les yeux ont fait éclater la panse de ces gourmands !
T’en fait pas MOUSSE, il y aura toujours des résistants …
La preuve …  malgré tout ça, ils sont là nos battants.»
«Oui, montrons leur notre joie de les accueillir !»
«Marcher à la baguette … plutôt avec elle en finir ! …»

 

à bas enfin !

25 Août 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photos : Xavier de Salins – Roger Saunier sur Facebook

 

L’inspiration

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L’inspiration s’en va, s’en vient,
Comme le va et vient d’un chien
Au cours d’une promenade, allègre,
Dans une nature aux douceurs aigres.

Infidèle parfois, sans savoir pourquoi,
Peut-être pour un turlututu ou un pourquoi,
Elle regagne les pénates de ma fidélité
Sans se préoccuper de mon âme alitée.

Capricieuse, collant à mes basques,
Elle envahit de ses pulsions fantasques
Mon train de vie, paralyse tout mouvement
Pour déclamer ses passionnés sentiments.

Un je t’aime moi non plus en quelque sorte
Aux droits d’auteur à la porte, sans escorte.
Riche d’une verve, juteuse telle une pêche,
Pauvre sans les roues de ma vieille calèche.

Mon imagination démantelée fait la culbute.
En attente que l’inspiration pour elle recrute
Parmi toutes les muses éprises de bougeotte,
Sans trait de génie divague mon bloc-notes.

Auxiliaire de vie, du temps qui court,
Passagère aux secrètes issues de secours,
Libre ou prisonnière de ses amours
Telle est la gardienne de mes nuits et jours.

L’inspiration s’en vient, s’en va,
Me fait vivre ses envies de java
Et moi comme un toutou fidèle
Je réponds quand elle m’appelle …

 

19 Août 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Toile de Nicolas Poussin

 

 

 

 

Publié dans:Littérature et Poésie |on 25 août, 2020 |Pas de commentaires »

Cœur de fleur

Venus

En cette délabrée chaumière,
Une vivifiante et douce lumière
Ce joli cœur de fleur caresse
Jusqu’aux rondeurs de ses fesses.

Est-ce une âme en mal d’amour
Qui hante l’abandon d’un premier amour ?
Une déesse d’un temple grec enseveli
Que la mort avait prise au saut du lit ?

Une apparition du fond d’un puits
Dont l’étoile, décrochée à la nuit,
N’est autre que Vénus le jour de ses noces
Avec un berger venu lui voler ses cosses ?

Mais ce dernier, voleur volé, avec ses moutons,
D’une confusion pastorale n’a trouvé qu’un bouton
D’un cœur de fleur d’une planète des cieux
Prête à s’épanouir au jour radieux.

Étoile du soir, étoile du matin,
Vénus d’un anneau lumineux à sa main
Entre la Terre et le soleil, dans l’atmosphère,
Est là pour réchauffer l’étoile polaire.

 

18 Juillet 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photo : Gil Strec sur facebook

Point d’orgue

Point d'orgue

Les notes grisées par votre vélocité
S’affolent, deviennent toutes excitées
Pour une rapsodie en apparence
Aussi fougueuse que votre prestance.

HAUSER, combien de personnages
Hébergez-vous depuis votre âge ?
Contemporain et classique à la fois
Vos cris et larmes subliment la joie.

Je voudrais être ce violoncelle
Pour jouir de toutes ces étincelles
Parties en éclats vers des échos
Dans des bouquets fleuris de bécots.

Sur votre Alléluia décroché à la lune,
Ballerine blonde ou brune,
Un cygne danse sur votre étoile
Ravi de hisser la grand voile.

Une love story dans les rues de Venise
Venue du hasard et de ses surprises,
Des temps modernes aux démodées marquises
Aussi froides et chaudes que la brise.

Point d’orgue … les notes suspendues, impatientes
Vous attendent, al dente, pour conclure
Cette rapsodie dispersée sur les sentes
Pour vivre des amours en villégiature.

 

5 Juillet 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : 2CELLOS  HAUSER  Hauser príncipe do Cello

 

 

 

À me déchirer l’âme …

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À me déchirer l’âme
Tant l’ardente flamme
De votre musicale âme
Me transporte, m’enflamme.

Un bénédictus angélique
Pieux comme votre musique
De vibrations m’inondent
Sur des voix d’un autre monde.

Bouleversée par des émotions,
Éprise d’une céleste adoration,
Face à Dieu je m’abandonne.
Hosanna, douce Madone.

C’est la rencontre d’une âme
Avec ce que fut la trame
D’un parchemin, là, déroulé,
Libérée de pesants boulets.

Découverte d’un pur amour
Qui m’enlace sans faux-jours
D’âme à âme étoilées
Depuis cette nuit voilée.

À brûler ma vie défunte, éteinte,
Mon âme frôlée par votre étreinte
Explose de cette joie immortelle
Sur les cordes de votre violoncelle.

À me déchirer l’âme
Tant d’ardentes flammes
En ce duo de nos âmes
Vous écoutent à perdre l’âme …

 

15 Juin 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Hauser príncipe do Cello  HAUSER sur Facebook

 

 

 

Le juge Bubo (fin)

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Ce fut le procureur CAPUCCINO de la magistrature debout,
Tout comme celle du juge BUBO, couvert de boue,
Accusé d’avoir fermé les yeux involontairement
En se laissant abuser de la sorte aussi facilement.
Quel choc ce fut pour lui de voir les deux fous et BADAUD !
Une douche froide lui glaça toute sa libido.
Et dans une vision floue, il regarda OOHU s’éloigner
Tandis que CAPUCCINO lui débitait un rapport soigné !
Effondré, accablé, BUBO écoutait sans piper mot
Le sermon à l’encontre de ces démoniaques marmots
Dont le mécanisme de défense d’une pauvre malheureuse
À l’organisme affecté se rebellait par des réactions tapageuses.
Une fois le rapport de sentance écouté distraitement,
BUBO se sentant un peu coupable, près de BADAUD tenta
De déclencher un processus pour défendre OOHU en ses états.
Chacun argumenta dans sa langue compréhensible et sa perversité
Faisant les questions et les réponses pour OOHU avec sagacité.
Il fallait dans ce procès de surhumanité stérile
Comprendre les raisons de ses pulsions infantiles,
De son monde mental dont l’éclosion avait atteint sa plénitude
Et appauvrit la niche, court-circuité par ce monde rude.
Dans sa ontogenèse de la morale, BADAUD excella
Appuyant sur le fait que l’accusée ne jouissait pas de cela.
Il plaida que l’harmonie de ses relations ne pouvait l’épanouir.
Sur ces paroles, OOHU se cramponnant à la barre faillit s’évanouir,
Se recroquevilla sous le regard de BUBO, enfouit sa tête …
Coupable ou non coupable son nid était une défaite.
Elle rassembla toutes ses énergies pour écouter sa condamnation,
Fit ses adieux à BUBO en lui remettant sa démission.
Reconnaissante envers la décision de la justice et ses défenseurs
De lui offrir un peu de bonheur pour dorloter de leurs malheurs
Tous ces pioupioux orphelins ou abandonnés par la malchance.
Généreuse, la vie leur offrait, comme à OOHU, une autre existence.
Le juge BUBO très affecté mais satisfait de ce jugement
Prit sa retraite comme on le découvrit en ce commencement.

CAPUCCINO BADAUD

Procureur Capuccino et Maître Badaud

6 Août 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Jacques Montanari   Christine Deslandes sur Facebook

 

 

 

 

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