Comme je voudrais, maman …

Comme je voudrais, maman,
Faire de ce moment,
Aussi chaud que la flamme,
Une abolition du drame.
Rester ainsi infiniment
Auprès de toi, maman.

Comme je voudrais qu’il soit
Aussi doux que la soie
Cet avenir qui m’attend,
Cet impossible mouvement
Qui figerait le vilain temps
Pour me blottir contre toi, maman.

Comme je voudrais … mais déjà,
De son venin, l’intriguant naja
De mon impossible désir
Vient entre toi et moi assombrir
Ce pur moment de tendresse
Terni, rejoint par la vitesse.

Comme je voudrais, maman,
Rester ce tout petit BOUCAN
Petit lionceau aimant téter
Un bonheur durable, entêté,
Cajolés tous deux par l’amour
D’une éternité sans faux-jours.

Comme je voudrais, maman …

 

15 Juin 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
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