Archive pour juin, 2020

Un singulier traité de paix

boucriz

«Quelle mouche les a donc piqué ?
Qui pourrait me dire, m’expliquer …»
Se demande BOUCAN assis auprès de sa mère …
«Ces gueules rient ou sont de forte colère ?
« Jean qui rit, Jean qui pleure »
Soit la tartine de beurre, soit un leurre …
On attrape pas BOUCAN avec du vinaigre …
Maman barrons-nous avant que ça vire à l’aigre …
Leur subite envie de dormir … j’y crois pas un instant.
Plus rusé qu’elles, c’est sans compter le p’tit BOUCAN !
Si c’est pour tester mon courage de petit lionceau …
Ils baillent ou se moquent-ils tous ces sots ?
J’aperçois tout là-bas Mamie et POMPOM …
Qu’ont-ils raconté pour ainsi se tordre le bidon ?
Est-ce une manigance de grand-maman
Pour m’humilier devant tous ces crocs ardents ?
Vise … la hyène est déchainée, pliée en deux,
Hilare comme cet hypo dans son bain merdeux.
Et l’autre avec ses oreilles de chauve-souris …
Même plus de respect ! Que ce monde est petit, pourri …»
«Arrête BOUCAN d’exciter ta folle du logis …
Il s’agit tout simplement du signal pour aller au lit.
Un traité de paix à respecter entre nous pour la sieste.»
«Moi je trouve bizarre ce retournement de leur veste …
Dormir tu parles … ce sont toutes des gueules de pestes !»
«Va-t-en BOUCAN si tu veux, moi je reste.»
«Même pas peur ! Et d’abord j’aime pas ces roupillons,
Ces ronflettes, ces dodos à faire buller le bouillon.
Puisque c’est ainsi, je vais monter la garde
Et gare au somnambule qui comme par mégarde
Se tromperait de couchette et de chevillette …
Un méchant p’tit loup les attend ! Gare à vos boulettes !»
À peine eut-il fini de s’adresser à ces luminaires
Que BOUCAN s’écroula de sommeil contre sa mère.
Dans ses songes il n’entendit plus les ricanements
Qui finirent, traité ou pas, en des kiefs ronflants …

 

otoriz hiporiz rizzz

9 Juin 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Fans de Tembo by Jackson  Dominique Gressien sur facebook

Le fondamental et l’édifice

fondamental

Les oubliés du dimanche chez Michel Drucker
Ne resteront que de rafraîchissants courants d’air
Enterrés avec les gentils et les méchants au cimetière
Noms gravés, peut-être, sur les tombeaux de St Pierre.

Le hasard, ce talent de la vie, parfois salutaire
Fait ressusciter des morts quand le rêve s’enterre.
Tant de fans inconnus participent à la gloire d’un édifice
Grâce au fondamental pour qu’un Olympe resplendisse.

Ce passionné homme-objet, en dehors de son image,
Vit confiné dans une cellule de présences, de partages,
S’accroche à tout ce qui peut lui faire oublier
Que sans ces anonymes agenouillés il perdrait pied.

Il va de soi que ni JULIO, ni RISETTE, Un et Une
Partageront un divan de célébrités, même pour des prunes !
Mails elles n’auront jamais dans leurs mirettes
L’amour d’un JULIO pour les tam-tams à roulettes.

À tous ces oubliés du dimanche chez Michel Drucker
Ce Parnasse dont le quotidien de ce monde en enfer
Regarde, admire, envie ces romans et romances
Qui font rêver, embellissent l’irrationnel de l’existence.

 

28 Juin 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photo : Christine Convers sur Facebook

 

 

Cinq à sept

salon

Salon démodé
Pour guenilles et dentelles
Passé raccomodé
D’éteintes étincelles.

Scène figée
Dans un délabrement
D’un parquet assiégé
De vieux amants.

On devine l’alcove
De cinq à sept
Aux saillies de fauves
D’adultères concepts.

Pas d’âme qui vive
Pour ces convives
Qui ont nul besoin
D’autres témoins.

En ce salon démodé
De secrètes idylles
D’ivresses à broder
Sur d’érectiles fossiles.

10 Juin 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Gil Strec sur Facebook

 

 

Ça alors !

JulMous

Tandis que RISETTE en cure de jouvence
Prend son bain sans perdre vigilance,
JULIO et MOUSSE sous la haute surveillance
De leur père installé au “Chien qui pense”….
Une vieille souche énorme de bois mort,
Un promontoire squatté par ce lion puissant et fort.
Depuis son rêve MOUSSE colle aux basques
De son frère JULIO, metteur en scène fantasque.
Aujourd’hui il a décidé d’aller faire peur
Au bucorve qui revient, en bon chasseur,
Avec une grenouillette dans son bec entrouvert
Verte de peur malgré un passage au feu vert …
Mais un lycaon,  sans crier gare, surgit,
Menace JULIO qui regrette son logis.
Vint à passer alors une boule de neige
Qui fit diversion, miraculeux stratège, 
Posée sur un corps né d’une anonyme volaille
Camouflée dans le champ en manque de semailles.
«Hihihi,  » Où tarde ce qu’au riz
Un mâle pour des noces
De plumes réjouies
Timidement se hasarde
Pour de la négoce .. “»
«Pffff ! JULIO redescends sur terre
On vit plus au temps de Voltaire !
Tu te prends pour un poète des Lumières ?»
«Tu n’aimes pas MOUSSE mon genre littéraire ?
“Candide voyageur rêvant d’un monde nouveau
En ce confinement sevré comme un veau …”
«JULIO tu crois que c’est de délirer le moment
Quand nous avons face à nous ce tourment ?
Que nous faut-il pour distraire ce lycaon
Afin de regargner au plus vite notre maison ?»
C’est la pluie, heureuse circonstance providentielle ?
Qui éteignit le feu même avant les étincelles !
Et nos deux philosophes reprirent le chemin
Qu’ils ne devaient pas quitter, foi de Mandrin !
En attente des Dianes parties à la chasse
Luttant contre un gros buffle sur la place,
Ces deux candides proies du danger menaçant,
Telle cette épee de Damoclès au couperet grinçant,
Purent témoigner de ce proverbe sur l’absence :
“ Quand le chat n’est pas là, les souris dansent.”

 

 chien dansant bucorve outarde kori

10 Juin 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photos : Tony Crocetta sur Facebook

 

 

 

Y a de la bucona dans l’air ! …

pompom1                         

BOUCAN, assis près de sa maman,
Ce vilain petit frère, ce chenapan,
Nargue son frère POMPOM, mécontent,
Des tours pendables de ce garnement.
«Bien fait pour lui !»
Serait-il jaloux de lui ?

POMPOM riposte aussitôt.
Ricane contre ce zigoto
Malin comme un singe,
Faussaire de méninges,
Détestable pochette-surprise
Pour resquiller des bises.

«Et vas-y que j’en rajoute !
Mamie ce drôle me dégoûte !
Et maman qui le console
Un vrai pot-de-colle !
Je peux plus voir ce lèche-figure
Même … même en peinture !»

Mamie qui n’en pense pas moins
Trouve sa fille injuste, témoin
De cette punition pour son POMPOM,
Plus adorable que ce jeune fripon.
«Ce BOUCAN et sa bobine de fil à retordre
Nous promet bien du désordre !»

Et POMPOM avec sa protégée
Digère cette amère dragée.
D’un air complice et malicieux
La mère console son fils capricieux
Dont elle connait les supercheries
Pour s’approprier sa maman chérie.

Et chacune, auprès de leur préférence,
S’assoupit dans un pesant silence
Pour ne pas rajouter un malaise
À cette journée de torride fournaise.
Seules les mouches et leur vacarme
Ne baissent pas les armes …

boucan1 boucan2                                                

6 Juin 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Fans de Tembo by Jackson  sur facebook

 

 

Mamie-école

avec mamie

Pour consoler POMPOM, mamie décide
D’amener en ballade ce jeune esprit intrépide,
Curieux de savoir où sa mamie l’emmène.
Mais celle-ci, silencieuse, défoule sa haine
Provoquée par sa fille dont la faiblese
Envers son BOUCAN l’emplit d’une mollesse
Qui fera de ce jeune lionceau un lion belliqueux
Voué à rester seul, à ne faire aucun envieux.
Tout en mijotant, n’ayant pas dit son dernier mot,
La grand-mère pense à ce rusé petit marmot,
Aux quelques corrections qui seront salutaires
Afin de lui épargner conflits et  guerres.
À grandes enjambées dans les herbes folles
Tout heureux, POMPOM et sa mamie-école
La suit, fier d’être à la hauteur de son estime.
Envolés ses petits instants de déprime !
«Aujourd’hui c’est une leçon de reconnaissance.
Tâter du terrain, pour la chasse, est d’importance.
Observer, connaître tout ce qui fait l’ambiance
De ces scènes animées par les multiples présences
D’un petit monde grouillant qui se démène
Sur la prairie, notre territoire, leur domaine.
Leurs ruses il nous faut connaître, étudier,
Même si les lions, d’interventions, ne font que remédier
Aux difficultés des lionnes qui perdent pied.
C’est ainsi que sous la barbichette de mamie, POMPOM
Se voit déjà comme un superbe lion, un champion !
Tandis que BOUCAN, toujours aussi désagréable
Rugit après des confrères odieux et détestables …
Attentif, n’en perdant pas une, il étudie, mémorise
Cette première observation qui aussi le terrorise
De part l’agitation qui règne sur ces terres nourricières.
Craintif, il se rapetisse, rassuré par sa grand-mère
Fière, pendant qu’il est encore temps, de savourer
La présence de POMPOM son lionceau adoré…

 

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                     8 Juin 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photos : Patrick Kientz Tembo by Jackson Kilambo sur Facebook

 

 

Paradise

Paradise

«Et moi, mère ? J’aime bien aussi les histoires !
Même s’il faut s’endormir debout, c’est bon d’y croire.
Tu vois, une muse a capté surement mes ondes …
Nous aussi avons notre place en ce haut monde.
PARADISE … avec un nom pareil c’était obligé
D’attirer la plume d’une aimante protégée.
Pour la rime, je ne vais pas lui faciliter la prose …
Mais notre existence n’est-elle pas remplie d’ecchymoses ?
Seule rescapée jusqu’à ce jour, stressées toutes deux,
N’avons-nous pas même sort  ? même fin qu’eux ?
Nos sillons de larmes incrustées ne sont-ils pas un symbole
Fixé par les vents et toutes les illusions folles
D’une course après le temps, sans cesse avançant,
Qui enterre, sans discerner, nos corps à bon escient ?»
PARADISE, en ce jardin d’Eden, quoi de plus merveilleux
Qu’une mère et sa fille, joyaux de ces lieux,
Contemplées par des aventuriers, des âmes creuses
Où contes et histoires ont besoin de rêveuses
Pour trouver sources et énergies de forces vitales
En ce monde de laideurs et de beautés fatales.
Fragiles comme la vie, comme le pur amour,
Belles contemplations des mauvais jours,
Fières d’être là sans mépris ni dédain
Elles défient les convoitises de l’être humain.
«Notre jeunesse est à dure école, c’est ainsi.
Douées pour la vitesse jalonnée, sans merci,
Sur les pistes nous portons les flammes
Qui font rêver enfants, hommes et femmes.
Je ne sais si j’aurai le temps d’arriver au mot fin,
Ni quelles histoires me raconteront demain.
Une entrée en matières par un Thomas K Trainor
Pour Chatnine confinée dans sa boîte à trésors …

 

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29 Mai 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photos : Fans de Tembo by Jackson  Dominique Gressien sur facebook

Full Moon

full M

La lune est pleine
De rêves les plus fous.
Reine et sereine
Elle s’en fout …

Sauf … de ces fous,
Pollueurs d’atmosphère,
Tout aussi fous
Que ceux de la Terre.

La lune est pleine
De rendez-vous,
D’attentes veines
Pour broute-minous.

La lune est pleine
De croissants lumineux,
De mises en scènes
Au passé volumineux.

La lune est pleine
D’horizons infinis
De vieilles rengaines,
De lunes démunies.

Full Moon
La lune
Est pleine
De clowns …

 

29 Mai 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine sur Facebook
photo : Jeannine Castel

 

Publié dans:animaux, Littérature et Poésie |on 22 juin, 2020 |Pas de commentaires »

Retrouvailles

Réveil

Réveillée en sursaut par des mouches taquines
MOUSSE, médusée, contemple cette bouille angevine
De JULIO qui la dévisage, ne comprend rien aux propos
Que tient sa sœur marmonnant, en tournant autour du pot,
Fouettant énergiquement de sa queue l’air environnant
Comme si elle avait devant elle un revenant.
«JULIO, que fais-tu là ? Tu es déjà de retour ?
Est-ce bien toi ? Ai-je rêvé ? C’est un de tes tours ?»
«Tu es revenu seul en laissant ton escorte ?»
»MOUSSE tu débloques ? quelle escorte ? »
«C’est que j’y ai cru moi à ton départ frérot …
Parti avec FIASKO et PISTROUILLE en héros !»
«Comme je suis heureuse JULIO de te revoir
J’ai dû probablement rêver, en plus tout en noir …
Ce rêve avait l’air si vrai … j’en suis toute triste. …
Que si t’étais pas là, planté devant moi, et j’insiste
Pour te dire combien tournant l’âme en peine
J’aurais pleuré, désolée de ta disparition soudaine.
Bououhh JULIO ce rêve était aussi noir que la haine.
Et tu es là avec tes câlins et ta grosse bedaine !»
«C’est ça profite de te moquer de moi, vilaine !
Arrête de me bousculer ! Lâche-moi les rennes !»
«Et mère qui dort encore sans savoir que c’était
Un roman noir pour de rire d’où tu as ressuscité.»
«On ne se débarrasse pas de moi comme ça sœurette !
Aussi collant et entêté que la célèbre RISETTE !»
«À propos … paraît qu’elle est revenue elle aussi …»
«Ça, c’est un réel cauchemar porteur de soucis …
Mais tant qu’il y aura des lions elle n’aura pas la vedette
Même si elle a pour favori l’amour des coucougnettes.»
«Tais-toi JULIO, maintenant que je t’ai retrouvé 
J’ai pas envie que la prochaine nuit me trouve plus éprouvée …»

 

Badeur retrouvailles

31 Mai 2020 – Jeannine Castel 

Les poèmes de Chatnine
photos : Tony Crocetta sur Facebook

 

Peanut

Peanut

Être une tortue parmi toutes ces bestioles
N’est pas de tout repos pour ma carriole.
Ma carapace d’écaille et d’os est ma geôle,
Mon seul refuge face à tous ces cruels marioles
Qui sans ménagement piétinent les lieux
Sans se préoccuper des petites bêtes du bon Dieu.
Tantôt repose-tête pour les nuques fatiguées,
Et croyez-moi, des temps de pauses pas gais
M’obligeant à faire la morte sans échecs
Si je ne veux pas que griffes, crocs, coups de becs,
S’amusent par simple curiosité, mordillent, s’acharnent,
Pour extirper mon corps par mes petites lucarnes.
RISETTE, pour l’instant, joue, reste polie …
Mais y croire serait aimer les risques de la chienlit.
Parfois ballon de foot pour des jeunes lionceaux …
Jusqu’à m’amputer, sans but, de quelques morceaux …
Il m’arrive aussi de tourbillonner comme une toupie
Où les pattes en l’air je m’étouffe sans aucun répit.
Le pire danger est de rencontrer en chemin un ratel.
Tenace et intrépide il vous dévore à la croque-sel.
Malgré tous les différents costumes de camouflage
Grandir et vieillir ici n’ont pas le sens du partage.

 

31 Mai 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Wonderfulworld Acswell sur Facebook

 

 

 

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