Archive pour mai, 2020

Entre vous tous mon cœur balance

J4FC

J’imagine ce que serait le monde
Dépouillé de tous biens, voguant sur l’onde
À la recherche d’une île encore vierge
Sans la moindre chandelle, d’un bout de cierge.

Immense paquebot de croisières coûteuses
Dérivant, avec à son bord, des âmes voyageuses.
En somme une embarcation vide de sens
Juste animée de quelques effluves d’encens.

Revenus au temps de la Genèse du 3ème jour
Où les eaux bouillonnantes jaillirent à leur tour
Sous l’immensité des cieux et de leurs atours
Baignées d’une lumière au doux velours.

Le 4ème jour fut si fécond et abondant,
Jusqu’à ce maudit marché de Huanan
Ou ces ténèbres à virus du premier jour …
Qu’il transforma le monde en issues de secours.

Mais voilà que d’une vidéo sur mon Iphone
Surgit ce pot-de-colle, beau de sa personne,
Coupe le sifflet à Marie Paule Belle,
Me provoque d’un « Imagine » avec son violoncelle !

Une bouée lancée à la mer sans doute
En ce proche déconfinement de banqueroutes.
Les paravents vont déployer à nouveau
Leurs distants accords de nos rendez-vous amicaux.

Car, ici, comme Adam et Eve en ce paradis
D’amours et d’eau fraiche sans radis
Seule mon âme appelée à se dépasser
Restera en contact avec ces artistes, enlacée.

Cerise sur le gâteau Francis Cabrel, jour quatre;
Vint avec sa guitare et de tous les abattre !
C’est donc lui qui a eu la primeur
D’illustrer ma poésie écrite au petit bonheur.

J’imagine ce monde si lointain de l’au-delà
Éthéré, sans le moindre tracas ni tralala
Comme ce nourrisson venu au premier jour
Nu comme un ver tétant un conte à rebours.

Que m’importe vos moqueries et éclats de rires
Le monde des poètes n’est fait que de délires !
Ce confinement n’a jamais autant rapproché
Ces cœurs de pierre lançant des ricochets.

 

9 Mai 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine sur Facebook

Soirée de gala

gala

à Francis Cabrel

Un amphithéâtre bondé de têtes
Venues, lasses, pour oublier leurs dettes
D’un tas de fumier et de parodies …
Et gratter avec vous quelques mélodies.

L’avenir, loin d’être rose,
D’une résurrection pour autre chose,
Après tant de promesses annoncées,
N’est qu’une longue suite divorcée.

Vain murmure d’héritages brisés,
Le potier vomit, pris de nausées.
Ces justes de la Terre, demi-dieux,
En chemin sont devenus odieux.

En qui croire, pour quels psaumes ?
Ces rédempteurs ne sont que des hommes
Faits de contradictions, de bons vouloirs,
Condamnés par des versets en isoloirs.

Qui sera vainqueur en ces bouleversements ?
Après ce 11 Mai, jour du déconfinement,
Le mystère d’iniquité de belles gloires 
Est Humainement impossible d’y croire ?

Splendeur première de la condition humaine.
Ce 8 mai 2020, vainqueur de tant de haines,
D’ascensions célestes, chantez pour moi
Les biens à venir en ces tournois.

Un amphithéâtre bondé de têtes.
Quand tout s’éteint, la dernière quête
Accompagnée de votre musique tombe,
Guillotinée d’amours d’outre-tombes.

Seul l’écho voyage au bout de la nuit
De Céline aux veilleurs de nos nuits.
Ainsi balladés d’écho en écho, de réponses,
L’amphithéâtre devient un champ de ronces.

8 Mai 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine sur Facebook

 

 

 

 

 

 

Pas-de-mains

pas mains

C’est un garçon-manchot
Les mains bien au chaud
Dans des gants de cuir noir
Montrant de timides espoirs.

Un garçon pas-de-mains
Au bonnet fait d’un tricotin,
Au pantalon en plis d’accordéon
Raidi par un froid de glaçons.

Un garçon pas-de-mains
Épaulé par un vieux copain
Occupé sur son Iphone
Que pas-de-mains visionne.

Un garçon pas-de-mains
Aperçu, juste en chemin,
D’un regard attardé, riverain,
Sur un ciré sans pas-de-mains …

 

1 Avril 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Luc Durocher: photographe de la biodiversité sur Facebook

Frivolités des âmes

pinterest

à Hauser Stjepan

Tant d’esprits branchés
Sur votre frénétique archet
Vibrent sous votre rythme déchaîné
À la vie à la mort enchaînés.

Quand les arènes se vident,
Chopin, sur l’autre rive,
Dans le calme de l’ennui
Fait écho à votre nuit.

Les sons percutent mes rimes
Tombées de vos célèbres cimes.
L’Univers libéré des contraintes
Nous enlace dans son étreinte.

Romance blonde d’un violon,
Autre archet d’un ange blond …
Deux âmes musiciennes
Rêvent et s’appartiennent.

Le temps d’un concert, l’idole
Joue pour d’autres âmes, frivole,
Au rythme soutenu de soirées
De son archet jamais rassasié.

Jusqu’à ces retrouvailles,
Au temps des fiançailles,
D’un violoncelle sur scène
Vibrant sous les mains de ce mécène.

 

28 Mars 2020 -Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
photo : Pinterest

 

 

 

 

 

Une vieille dame indigne

indigne

Évincée comme un vieux cep de vigne
Cette vieille dame jugée désormais indigne,
Voleuse de clichés dont elle s’était entichée
Pour y mettre quelques mots avec ou sans brio …
La voilà condamnée par des Maîtres du barreau
D’une fortification aux remparts accessibles,
Pour des droits d’auteurs pour elle imperceptibles.
Tout l’amour qu’elle versait au don gratuit,
Si peu coté en bourse mais parfois fortuit,
Avec ses mots qui pouvaient faire des ravages
D’un savoir que seuls possèdent les Grands Sages,
Jamais ne fit tort selon les convenances.
C’est elle qui gardait les maux des carences
Que provoquaient de muettes violences publiées
Sans se préoccuper de l’autre, voleur ou allié.
Son âme sensible aux assauts destructeurs
N’y retrouve pas un sens porteur de valeur
Pour des causes, des combats, des égos, des horreurs
Qui sont sous les pouvoirs des grands Seigneurs,
Des Maîtres absolus protégés par des lois
Inconnues pour cette vieille dame de bonne foi.
C’est pourquoi, le poète à part cette grande chance
Qu’il a de rêver, loin de toutes ces manigances,
Pauvre certes, naïf parfois, qu’importe …
Il a pour lui ces élans qui le portent et le transportent,
Lui permettent de survivre en ce monde en déportation
Qui a oublié bien souvent le but de ses passions.
N’être qu’un seul corps, ne le lui demandez pas,
Sa vie n’est faite, ne vit que d’au-delà.
Une vieille dame indigne cachée sous sa capuche
Rêve de jolies bûches auprès d’un feu de cheminée
 Pétillant de petits bonheurs brûlants, vitaminés. 
Elle écoute ce que racontent les flammes fofolles
Qui miment sous ses yeux des histoires drôles
Dont celle de cette vieille dame indigne à la capuche,
Un peu cruche …

30 Avril 2018 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Luc Durocher: photographe de la biodiversité sur Facebook

Lâcher prise

lacher

Mon petit héros des temps modernes
Vient de mettre deux roues en berne
De son vélo grisé soudain de vitesse,
Libéré de ses anciennes maîtresses.

Et le voilà lancé, roulant sur ce chemin,
Sa Terre Promise d’aventureux lendemains,
Sous le regard d’une louve sevrée d’un bambin,
Fils de roi du Monde des Mountains.

Cet astronaute haut de ses quatre ans,
Surveillé de près par June, malinoise haletant,
Ni surhomme, ni demi-dieu, au sein de ma poésie
Est plus que tout ce monde sans grandes fantaisies.

Devant sa force motrice, face à mes faiblesses,
Tout devient lumineux sur mon temps de vieillesse.
Messie, prophète, rédempteur, même gratitude,
Tant le bonheur de le suivre me renvoie aux études.

Tant de récits, de rêves auxquels j’aspirais,
Secrètement confinés sous ce masque chaviré
D’épopées de mes désirs toujours en voguette,
Ne serait-ce que pédaler avec lui à bicyclette !

Héros romanesque de mon banal quotidien,
Unis par des liens de sirènes et d’amphibiens,
Mon âme engourdie sur son tapis roulant se voit
Écrire, perchée dans une cabane au fond des bois.

Bonheurs imprévus, ivresses déjà en guenille s’exaltent
Avec mon plus jeune héros pédalant sur l’asphalte.
Éclaireur, défricheur admiré, chéri d’une horde
Bercée par les mouvements de sauts à la corde.

 

6 Mai 2020- Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Cam Cht sur Facebook

 

Publié dans:Littérature et Poésie, Sandro |on 24 mai, 2020 |Pas de commentaires »

Un étrange vermisseau

Bruant1

Une femelle bruant à gorge blanche
Bien dodue, jamais rassasiée,
Vêtue de sa toilette du dimanche
Fin bec, sonore gosier,
De mousse et de brindilles
De-ci, de-là, joyeuse sautille.

Barbiche, barbichette, elle vaque
Car aujourd’hui, jour de Pâques,
Elle a pondu trois œufs rondelets
Pour une reproduction inégalée.
Sous ses épais sourcils clairs,
Elle observe un curieux ver de terre
Posé près de son nid en dépression,
Pourtant dissimulé sous la végétation.

Venu à la rescousse, papa poule
Cet étrange vermisseau refoule,
Tambour battant à la baguette,
De sa queue, la chenillette.
De cris d’alerte, tous deux aux abois …
Un ver aussi raide qu’un bout de bois !

Méfiant, il surveille, monte la garde 
Pendant que sa compagne farde
D’une multitude de taches brunes,
Sur une couleur de blanche lune
Teintée d’un céleste bleu verdâtre,
Ses coquilles d’oisillons couvés dans l’âtre.

 

Bruant 2 Bruant 3 Bruant 4

20 Avril 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Luc Durocher: photographe de la biodiversité sur Facebook

 

 

 

 

Au bord de l’eau

bord de l'eau

Loin du monde des tape-à-l’œil,
Au tapage manipulé par l’orgueil,
C’est ici, au bord de l’eau, paisiblement,
Que mon âme vient oublier ses tourments.

Un étang silencieux, aux reflets paresseux,
Tandis qu’au dehors, en manque de merveilleux,
C’est un déploiement des fruits de la passion
Aux absents ostensoirs pour véritable communication.

Invitée par ce coin de la nature, je noie
Tous ces bavardages qui ont perdu la foi
Et remercie le Père de mes inspirations
De m’octroyer ce temps d’une respiration.

J’oserai même entrevoir une girafe
La tête dans les feuilles de ses épitaphes
En signe de paix, de pierres tombales,
En commémoration de chaleurs estivales.

En pente douce, les rives de mon cœur
Déclinent vers ses douces et vertes couleurs.
Il ne manque que mon corps, cachotier,
Qui joue à colin-maillard avec ce bénitier.

Renoir, n’est pas bien loin sur les prés,
D’un déjeuner sur l’herbe, sans excès,
Il peint les portraits de jolies demoiselles,
Profite d’une époque que l’on disait belle.

Loin du monde des tape-à-l’œil,
Aucun curieux est venu se rincer l’œil,
Sur la nudité d’un corps absent
D’une âme évadée de son inconscient.

 

28 Avril 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Patrice DeCharleville sur Facebook

 

Les bleus de l’âme

azur

Bientôt repas et fêtes musicales
Retrouveront leurs liens de vies sociales.
Verrons-nous les choses comme avant 
Qui dorment dans l’ombre du déconfinement ?

D’un déni, pour des pensées plus agréables,
Histoire de restructurer cet éloignement désagréable,
Comment allons-nous dynamiser cette guerre
Orchestrée par ce Covid-19 en crise sanitaire ?

Comment sortir de son grand malaise personnel,
Étayé par le partage de mythes passionnels,
Dans une société entre sauveurs et assassins ?
Qu’y aura-t-il de changer en cet essaim ?

Tous ces fantômes partis avec leurs âmes
Auront-ils servi à nous sauver des drames ?
Déjà la mode des masques établit de nouveau
Ce manque affectif de gestes familiaux …

Une fringale de bonheur, libérée d’un poids,
Lentement jour après jour, toit après toit,
Fringuée des coups de trauma et de déchirures
Va-t-elle déverser ses mêmes pourritures ?

Que ce soit le choléra ou la peste
La jouissance, sur cette Terre, atteste
Que cette belle Dame de funestes jours 
Se meurt de nos débordements d’amours.

Elle seule a vécu assez pour connaître
Les nuances colorées de ses chaotiques êtres.
Meurtrie profondément, de sa résilience
Sans cesse essaie de fleurir leurs existences.

Et dans son décourageant réel, amer,
Fréquenté de rêves sucrés, de déserts,
N’ayant plus d’idéal à réaliser
Elle corrige ce monde prêt à l’enliser.

Ces quelques anémones du Bois-de-Liesse
Ont refleuri encore avec hardiesse
Rappelant les beautés de ses azurs
Confinées dans ses lobes aigus obscurs.

Simple témoin, je redeviens seule, m’isole,
Laissant à la masse mes histoires drôles,
Fabuleuses chimères, brèves compensations,
D’un cache-misère de jouissives fictions.

 

J53mtc anémones

23 Avril 2020 – Jeannine Castel
J6 3mtC Radio chatnine

Les poèmes de Chatnine
Photo : Luc Durocher: photographe de la biodiversité sur Facebook

 

J55 et deux bazarettes …

J55Julio

«Alors Julio … quelles bonnes nouvelles ?
Et leur confinement ? Il leur tient toujours la chandelle ?»
«Pistrouille, j’apprécie ton humour… à cet instant …
Aucun savant ne peut prévoir ce que réserve ce virus insistant.
Curieusement il partirait en se lavant les mains
Mais donne du fil à retordre par son inassouvie faim.
Il tient les rennes, met toute la planète en état d’alerte
Sans parler de leurs économies qui s’asphyxient sous les pertes.»
«Ouais … pour des gens qui ont la bougeotte, dure affaire
Si la paix est à ce prix … c’est pas pour me déplaire …»
«Parait que c’est pour demain qu’ils déconfineraient …
Par vagues et vaguelettes qu’ils peaufineraient …»
«Sans blague ! Certains n’ont jamais confiné à part …»
«Fallait bien ! Sinon ça virait au cauchemar !
Déjà que certains vont marcher sur des œufs demain …»
« Ouais .. après avoir résisté aux 55 jours de Pékin …»
«Mais qu’est-ce que tu racontes ? Là c’était du ciné !
T’imagine être 55 jours dans ton trou, confiné ?»
«Ben dis-donc Julio quelle avarie pour les croisières 
C’était pourtant pas le manque de prières … »
«Sans elles les conséquences seraient peut-être pire …»
«Sans doute Julio mais avoue ce virus, quel vampire !»
«Un vampire qui ne recule pas devant un morceau de mou …»
«De mou ?» «Les poumons si tu préfères …» «Mais ce mou …
C’est le mou du chat !» «Chat ou pas c’est toujours du mou !
Faut croire que celui du chat ne le contente pas.»«Du mou ?»
«Enfin demain ce qui va respirer ce sont les appartements …»
«T’as raison ils se sont ramollis avec ce confinement … le tapage !»
«Même avec des rollers … et sans pour cela faire du ménage  ! 
C’est notre poétesse qui m’a raconté son voisinage de sauterelles.
Rien n’y fait ! Et ça saute ! À côté, nous sommes sages.
Pistrouille, pour nous tirer le portrait comment vont-ils faire ?
Avec un masque, en plus qu’ils n’ont déjà pas de flair …»
«D’ici là … puis avec le manque de pognon …»
«Comme d’hab … aux plus riches les rognons …»
«Arrête Julio tu me files la trouille …»
«Ah ! tu es bien un Pistrouille ! …»

 

10 Mai 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Jean François Mény sur Facebook

 

 

 

 

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