J5 d’un colopote
J5 de la 2ème mi-temps du confinement
L’évolution positive des projets et espoirs
Liés à l’argent, après ces colonnades de reposoirs,
De conflits, colères et irritations désastreuses
Vont mettre les besaciers en situation profiteuse
Selon que l’on est placé devant ou derrière le comptoir
Ou planqué derrière des coffres bondés de désespoirs.
Ce pauvre colpote voit sa tête exposé en vitrine
Sans les queues de persil dépassant de ses narines.
Il regarde défiler le train de son examen de conscience
Lisse comme du verre, blanchi d’indulgences.
Désorienté, en ce confinement clivé au mutisme
Il voyage dans cette agence de tourisme.
En cette stratégie de son existence en cinq colonnes,
Ce J5 de la 2ème mi-temps le voit sans personne.
Protégé par un écran, il garde pour lui tout seul
Ce que ne peuvent entendre les blancs linceuls.
Il essaie de dominer le malheur, de lui échapper
D’un courage morbide, d’une solitude pour sa paix.
En attendant le retour à la vie empoisonnée de deuils,
Il s’apitoie sur ce monde qui enterre les cercueils.
En cette fiction d’un train nommé désir, résistant anonyme,
Entre plaisir et ennui, il est au bord de la déprime.
Il souffre de déchirures de liens qu’il avait tissés,
Abandonné dans une société déchirée, blessée.
Contraint à rester dans la crypte de son âme
Il récite des litanies tandis que passent les rames
De trains invisibles semblables à ce Covid-19
Qui a fait de ce colopote un éploré veuf.
5 Avril 2020 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Luc Durocher: photographe de la biodiversité sur Facebook
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