Archive pour avril, 2020

L’interminable métamorphose

méta

Interminable métamorphose
De mes lauriers roses
Incontrôlable quête
De mon Univers en tête.

Interminable métamorphose
MOI et l’overdose
Entre la chose et l’autre chose
Du rose à la sinistrose.

Interminable métamorphose
De mes épines de roses
De morts et de résurrections
De défaites et d’actions.

Interminable métamorphose
D’un passé et sa pause
De ma renaissance à la vie
De mes morts-vivants oublis.

Il a suffi de peu de chose
En mon interminable métamorphose
Juste une main, d’un hasard …
Vivre sous un autre regard.

De blessures et de fêlures
De froideurs et d’engelures
Mon interminable métamorphose
Sans cesse met ma résilience en cause.

23 Février 2020 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine

Photo : Luc Durocher: photographe de la biodiversité sur Facebook

De points fins et délicats

points fins et délicats

De points fins et délicats
Brodés sur ce canevas
Par les doigts de fée d’Isabelle
Font frissonner l’onde Sédelle
Sous les caresses des fils d’or
Tissées par leur cher trésor.

Le château-fort de cette Seigneurie,
Décoré de ses belles tapisseries et broderies,
N’a survécu à la légende du bas de laine
Racontée par le Rocher de la Fileuse en haleine.
Cet éperon rocheux préhistorique
Attire les promeneurs à l’âme poétique.

L’ombre du Prince Noir sur les eaux
Témoigne la terreur de ses assauts.
Le château démantelé de ses pierres
A perdu l’écho des parois familières
De cette vallée de peintres et écrivains
Qui venaient, là, distraire Chopin.

De points fins et délicats
Sur ce flamboyant canevas
Je n’ai trouvé cette Isabelle
Dont l’Histoire fait ombrelle.
Du fond de son Abbaye, a-t-elle,
Nostalgique, peint cette aquarelle ?

C’est peut-être ce que les frissons,
De la Sédelle aux remous polissons,
Essaient de raviver le plaisir
Qu’ils avaient eu en ce loisir.
Des bruits de pas résonnent encore
De ces Comtes de la Marche sonore.

15 Avril 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo copyright : Julien Meyrat PhotosArts

 

Encore un bol de soupe ?

Adobe Illustrator cartoon of a rattlesnake mascot.

«Nous bouclons la deuxième mi-temps !
Mythe, mythe, content, pas content …
Qui de la chauve-souris ou du serpent
Sur ce réputé marché de Huanan
A transmis le 2019-nCov le premier ?
Comment savoir sans les paniers ?

Je serais, parait-il, responsable
D’avoir partagé le virus à votre table …
Il fallait me laisser dans mon sable !
Recombiner, recombiner… vous êtes
Pourtant fort quand il s’agit de recettes !

À ce propos, …
Vous reprendrez bien pour la gourmandise
Un bol de soupe de ces mirlitons
Avec en cadeau un de ces dictons :
« Tout ce qui a des pattes sauf les tables
Tout ce qui nage sauf les bateaux
Tout ce qui vole sauf les avions »

Et pour la vantardise de votre appétit gastronomique,
Une pleine assiette de vertus thérapeutiques
Cuisinées par des alliénés sympathiques ?
Dommages pour cet épicentre du nouveau coronavirus !
Miise en quarantaines, sa ménagerie !… et les bonus !

« Congelés et livrés à votre porte dès l’abattage »
Avec la garantie que ces diverses bêtes sauvages
Étaient certifiées en voie de disparition …
Varan, Salamandre, Bruant auréole, chameau …
Que des espèces rares pour soigner les maux ! …

Comment vont-ils faire tous les consommateurs ?
Ils vont bien recombiner plus vite que les docteurs !
Et de dessous de table contenter la clientèle
En train de baver en pensant aux nids d’hirondelles.
J15 de la deuxième mi-temps je vous attends !

 Pour la J1 de la trois!ème mi-temps de ce confinement
Peut-etre un tour de grand-huit pour vous distraire ?
Histoire de vomir vos raffinées recettes culinaires ?
Allez bandes de blaireaux encore vivants …
Vous voilà en cages encore quelque temps ..
Même le virus à peur de vos trombines …
Rassurez-vous … nouveau solei, nouvelle mine …
Recombiner un cerveau bouffi d’orgueil … »

En attendant de regagner le chemin des écoles …
C’était radio chatnine en différé …

15 Avril 2020 – Jeannine Castel

 Les poèmes de Chatnine

 

 

 

 

Malgré tout

Montaigne_vers_1590_-_portrait_anonyme

«Ne pas se retourner sur les ruines
Du passé déjà encombré de combines.
Comment ce 11 mai envisager l’avenir ?
Va-t-on laisser, dans l’arrière-boutique, dormir
Ces dénis soumis aux loisirs et déplaisirs
Dans des urnes sans les ensevelir ?
Face à cette agressive contamination virale
Doit-on les ressortir pour la saison estivale ?
La dynamique du comportement réciproque,
En groupes, a partagé ses œufs à la coque.
Et dans ces excellents tranquillisants
Montaigne, de ses essais, intervenant
En ce J3-3mtC m’a diligemment, se confessant,
De la poésie et de son bien-pensant
Offert cette savonnette d’élocutions
En ces temps de virtuelles relations :»

«Voici merveille : nous avons bien plus de poètes
que de juges et interprètes de la poésie.
Il est plus aisé de la faire que de la connaître. 
À certaine mesure basse, on peut la juger par les préceptes et par art.
Mais la bonne, l’excessive, la divine est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement, elle le ravit et le ravage.
La fureur qui époinçonne celui qui la sait pénétrer, frappe encore un tiers,
à la lui ouïr traiter et réciter, comme l’aimant non seulement attire une aiguille,
mais introduit encore en elle sa faculté d’en attirer d’autres.
Et il se voit plus clairement aux théâtres que l’inspiration sacrée des Muses
ayant premièrement agité le poète à la colère, au deuil, à la haine, et hors de soi 
où elles veulent, frapper encore par le poète l’acteur, et par l’acteur 
consécutivement tout un peuple.» (Montaigne au sujet des fables de La Fontaine)

«Se taire pour ne pas être méprisée,
Après tant de chaussettes trouées, reprisées,
De territoires conquis sitôt envahis
De moutons broutant mes vertes prairies …
N’ayant pour chaperon aucune illustre célébrité
Je n’ai que mon opinion sous les lampions
D’esprits et de muses en discussions.
Se taire, c’est se retrouver seul …
Même le Christ a laissé son linceul …»

 

19 Avril 2020 – Jeannine Castel

 Les poèmes de Chatnine

 

Ombres chinoises

ombres

«Tant qu’une institution s’appuie sur des instincts forts,
elle n’admet ni ennemis, ni hérétiques : elle les massacre,
les brûle ou les enferme. Bûchers, échafauds, prisons !
Ce n’est pas la méchanceté qui les inventa, c’est la conviction,
n’importe quelle conviction totale. » (Cioran – Oeuvres)

Théâtre d’ombres transportable
En ces confinements mémorables,
Les ombres chinoises de pirouettes
Sur les silhouettes projètent,
Tiennent mystérieusement tête
Aux écrans menant enquête.

De suggestions obscures de duels,
Entre dragons et personnages cruels,
Entre « petit cuir » et « grand cuir »
D’où ce Covid-19 a-t-il bien pu fuir ?
D’un épicentre de la vie quotidienne
Ou d’analyses sur la condition humaine ?

Le théâtre chinois, réputé en ce berceau d’ombres,
De figurines amovibles en nombre,
Change les têtes des marionnettes
Tel ce mutant virus malhonnête
Sous de vestimentaires changements
Qui met en place une mise en confinement.

Sous des formes d’histoires magiques,
D’un folklore devenu empirique,
Entre dieux et déesses oniriques
À l’aide des mains illusionnent l’allégorique.
Ces acteurs montés sur des baguettes
Se risquent au jeu des fléchettes.

Tel est pris qui croyait prendre !
Sous la menace, prêt à se rendre,
À bras ouverts en signe de paix
La loi du plus fort se repaît
De projections sur des ombres animées,
Confinées par la lumière insinuée …

17 Avril 2020 – Jeannine Castel

 Les poèmes de Chatnine

1er jour de la 3ème mi-temps du confinement.

J14 … Bien après St Louis

civette

Mon âme sensible de poète
Ne sait plus où plonger son épuisette.
Comment ai-je, jusque là, échappé à la mort
Dans un monde où tout se transforme en barres d’or ?
J’ai suivi la piste indiquée par l’Épaulette …
Cette chauve-souris toujours sur la sellette,
Supposée d’avoir cousiné avec des SARS ou MRES-Cov
Confinés dans le mic-mac de secrètes alcôves.
Mais ce jour, à cause d’une dosette, j’explose !
Cette découverte a mis du noir sur ma vie en rose
Qui se débat comme une batavia en serre
Dont les feuilles nostalgiques rêvent de bonne terre.
Pour des crottes de fortune, la Civette si jolie,
Pour un café apprécié par des grains de folies
De soif-disants connaisseurs de café luxueux,
Paie très cher la tasse de leur café merdeux.
Suralimentée, kidnappée de sa vie sauvage,
J’ai retrouvé la Civette palmiste dans cette cage …
Après avoir vécu comme attraction touristique,
Pour illusionner les touristes d’un café plus authentique,
Voilà qu’en plus de ses tortures infligées par l’homme
On l’associe, en hôte, d’être coupable de leurs génomes.
Quels excréments que l’espèce humaine …
Autre que la bouilladisse… me monte la haine !
En voyant son confinement reçu en plein visage,
Je me dis que le notre n’est qu’un allumage …
Des virus de toutes sortes, déclencheurs de pandémies
Vont heurter à nos portes, juste retour de nos infamies.
Le drame injuste, comme celui de cette civette,
Est le même pour la gente dite honnête …
Les pots cassés du venimeux péché originel,
A troublé mon petit café pourtant sans goût de fiel.
De découverte en découverte, mêmes brèves,
J’ai mangé ma choucroute du bout des lèvres.
Seule une petite perle noire de genièvre roulait
Au fond de mon assiette tant de fois roulée.
Attristée, écœurée, au bord des sanglots,
J’ai maudi tous ces suffisants bourogrolots
Qui ressemblent finalement à ce papier-cul
Confiné, stocké, irrécupérables chez les nuls.
Des fèves de la sorte pullulent, se gavent,
Assistées de la cruauté cachée dans les caves
Que l’on retrouve sur les réseaux sociaux, désarmées,
Par un Covid-19 qui vient chanmbourler leurs armées.
«C’est à cause de ce serpent ! …» Qui vient d’interférer ?
Aujourd’hui, franchement, ma voie est ferrée …
Un peu consolée comme cette Civette palmiste à masque
Qui derrière les barreaux, agonisante, regarde les frasques
D’un virus qui est venu à la rescousse du monde animal
Accusé de tants de fléaux d’un monde immonde et viral.

 

Bien que je n’aime pas les serpents, c’est viscéral, 
j’irai demain de leur côté voir si c’est plus génial …

14 Avril 2020 – Jeannine Castel

 Les poèmes de Chatnine

 

 

 

 

Besoin d’amour

il pleut

Il pleut sur cet ourson
Déposé là, à l’abandon,
Assis sur une vieille sacoche
En guise de vide-poche.

Autrefois doudou cajolé,
Il se retrouve déboussolé
Sur un trottoir, sous la pluie,
Adossé à un dernier appui.

Dégoulinant, trempé comme une soupe,
Il rêve fiévreusement d’un bol de soupe.
Mais il n’a droit qu’au bouillon
D’une pluie bonne pour des souillons.

Il attend, mortifié, l’éboueur
Car en ce confinement de peurs,
Quelle main viendra le secourir ?
Tant d’âmes sont en train de mourir.

Il pleut … Ce n’est qu’une peluche
Qui du miel avait ruche !
Un jouet parmi tant d’autres
Quand il pleut devant sa porte.

Un besoin d’amour spontané
Dont la lassitude au fil des années
A étiolé ce sentiment amoureux
Qui fait rêver quand on est vieux.

Et d’un dernier frisson de vie
Il agonise sans préavis
D’un besoin d’amour inassouvi
Sur ce dernier parvis.

1 Avril 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine

Photo : Luc Durocher: photographe de la biodiversité sur Facebook

https://youtu.be/53cvvve59rY

 

 

 

Ça vous apprendra na !

épaulette

«Avec vos préjugés, vos croyances,
Vous voilà confinés ! Pour nous c’est une chance !
Vous avez beau juger les chauve-souris responsables
Quand nous cassons la graine à la même table ! 
Tout ça pour un prétendu génome
Qui aurait contaminé les hommes !
Ceci pendant la période de notre hibernation !
À moins de sortir de vos congélations ? …
Moi, je suis la chauve-souris épaulette
Et vos accusations me filent la gonflette !
Car à part vous donner la cagagne
Y a pas de quoi nous condamner au bagne !
J’adore les figues ! Je me goinfre de fruits
Leurs jus et pulpes, vous en gardez l’usufruit !
Alors vos bétacoronavirus des dortoirs
Nous avons les mêmes dans nos réservoirs !
Allez plutôt voir du côté de la civette …
Une erreur et vous n’avez plus la même cigarette !
Si vous n’ajoutez pas palmiste à ses côtés
Cette hôte intermédiaire, vous allez la rater.
Est-ce ma faute si mon système immunitaire
Est plus efficace sur mes alvéoles pulmonaires ?
Je vous dis, recombinez encore, cherchez plutôt
Du côté de cette civette et les palmes bientôt
Vous recevrez ou cent coups de bâton
Pour nous avoir soupçonnées. Bande de frelons !
À rouler les mécaniques faute de poils blancs
Vous voilà confinés encore pour quelque temps …
Jusqu’au 11 mai … pour la sainte Estelle …
Vous allez de nouveau faire péter vos bretelles ?
Mais nous serons proche de l’été et des colonies
Rien de tel pour une reproduction et sans nids !»

Avant de recevoir fibres et pépins en postillons
j’ai quitté en hâte cette petite chipie avant qu’elle ne m’arrose de pipi .
Tiens comment en ayant la tête en bas font-elles pipi et caca ?
Peut-être la civette saura-t-elle tout cela ? … C’était radio Chatnine.

 

13 Avril 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Philippe Frey / Nomades du monde sur Facebook 

 

Essais et prolongations

essai

Avec tous ces génies de la synthèse,
Le déconfinement contentera Blaise
Et tous les confinés en attente,
Dont la sortie, encore inquiétante,
Malgré les essais de convaincants
Panégyristes, acteurs grandiloquents,
Fera parler encore longtemps.
Splendeur lyrique pour pigeons estimés,
D’une fable politique prévue le 11 Mai,
L’incroyable symbiose mettra en évidence
L’acceptation du réel greffé sur l’inconscience
D’une négligence d’un légendaire fablier
Dont l’ombre d’une gloire la voulait rallier.
Ce ne sera pas faute de révisions générales,
D’échelles et de grands édifices immuables.
Et sur la pente de la mélancolie, la France,
D’unions jusqu’à plus soif, invoquera la chance.
La santé de son âme, labourée de méditations,
Douleureuse, déchirée de chants de lamentations
Trouvera-t-elle un maître de sagesse magique
Qui redonnera forces et couleurs à sa République.
Paradoxe pour un seul auteur
D’un tout un sauveur, vainqueur
De vies populaires et privées attachées
À la condition humaine en sachets.
Au point de fuite de toutes perspectives
D’ici là, l’épidémie sera moins coopérative ?
Entre l’ailleurs et la sobriété de l’ici
Y verrons-nous plus clair, chiffres rétrécis ?
Si le sens éclaire et produit des paroles …
Retour le 11 mai vers les bancs des écoles.
Essais et prolongations sur des stades vides …
Un froid m’envahit sur ces pensées stupides.
Je suis vieille et n’interesse plus grande monde.
Après tout, qu’y-a-t-il d’important en ce monde ?
Pomme ou virus et les fruits du hasard …

 

17 Avril 2020 – Jeannine Castel
J2 de la 3ème mi-temps du confinement

Les poèmes de Chatnine

 

 

Les Papoteurs

papotes

Partir d’une idée et son contraire,
Là où vous amène un esprit solitaire,
Solidaire, à votre insu, loin de la plaque
Où vous étiez, immobile, sous sa claque.

Aller à la rencontre d’une blanche page
Sous la pression du vide d’un ouvrage,
Leur dérive de vagues vous entraîne
Vers des flots d’un verbe sans peine.

Ce n’est plus la tête qui dirige
Ce mystérieux flux des vertiges
D’un cerveau dont le poids si léger
Ne semble pas les rimes diriger.

Partir de rien, en lâcher prise,
Sans savoir d’où vient la brise,
Ni connaître le contenu révélateur
Qui s’attache sans droit d’auteur.

C’est là le sublime du mystère,
La magie d’un corps éphémère
Qui aussitôt repart ou reste à volonté,
Vous gratifiant de ses généreuses bontés.

C’est le summum d’une imaginaire scène,
À livre ouvert, sans aucun mécène,
Juste une main, une plume, un abécédaire,
Pour remplir une feuille de son nécéssaire.

Partir et revenir à son point de départ …
Le quotidien délaissé de ses propos épars
Rompt ce dialogue intermittent, imprévu,
Jusqu’à la prochaine édition d’une revue.

Ce sont les rimes que je préfère
Sans besoin d’un locataire auxiliaire,
Sans exigences venues comme un voleur.
Un cadeau de l’Univers des Papoteurs.

 

2 Avril 2020 – Jeannine Castel

Les poèmes de Chatnine
Photo : Luc Durocher: photographe de la biodiversité sur Facebook

 

 

 

 

 

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