Coup de vent
Qu’a-t-il le vent à souffler ainsi ?
Vient-il dissiper mes ennuyeux soucis ?
Il s’engouffre dans les moindre recoins.
Ses folles bourrasques bruyantes au besoin
Emportent avec elles dans des tourbillons
Quelques retardataires péchés mignons.
Il s’agite, bouscule mes pensées dérangées
Par ce tintamarre de bruits sourds étrangers,
M’envahit de frissons de la tête aux pieds.
Je me recroqueville, fœtus sans collier.
La nuit, mon amie, tandis que tout dort,
À part ce grand filou monté sur des ressorts,
Sur les ailes du temps d’un mardi noir prometteur
Ne bat pas en retraite son embonpoint noceur.
Je vais devoir regagner ma couche
Frigorifiée par le souffle de sa bouche.
J’aime la nuit et ses rêves les plus fous.
Une nuit à Toulon, une autre à Corfou,
Poussée par les rafales de mistralade,
Effrayée par la puissance de ses sérénades.
Au bras de ce fougueux vantard de prouesses,
Harponnée par ses vives pointes de vitesse,
Sous ma couette épaisse qui m’attend
Je vais oublier les cris de ce garnement,
M’isoler de ce souffleur mécontent
Qui a tant à conter depuis la nuit des temps.
10 Décembre 2019 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Antonio Gaudencio sur Facebook
