Moulin de Montfuron
De l’eau au moulin
Du blé pour demain
Qu’importe la brume
Tant que ma plume
De pain se nourrira
Grignoté par les rats.
Mouline, mouline, le vent
A renversé le paravent
D’un face à face révélateur
De sordides et fausses pudeurs.
Et me voilà nue sur les ailes
De ce moulin sans hirondelles.
De moissons et de semailles
La terre redoute ses funérailles
Dont les vestiges rescapés par miracle
Doutent encore du pouvoir des tabernacles
Où vivaient heureux de joyeux martinets
En compagnie des meules aux rouages enfarinés.
Le moulin de Montfuron,
Îlot d’un océan de gais lurons,
D’épis en délire brassés par les remous
De brises cajoleuses sans époux,
Engouffre ces impatientes moissons
Afin que tournent les roues avec passion.
Le moulin de ses grains abreuve encore
Quelques bouchées de pain au craquant sonore.
Le meunier dépassé par sa vitesse
Sur ses ailes envoie de nombreux SOS
Acheminés par l’âne ployant sous le fardeau
Vers ce pétrin espéré par du pain nouveau.
14 Juin 2019 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Guilhem Doublet sur Facebook
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