Steack haché
«Qu’avez-vous Sire ?
Je ne vous vois point sourire …
Avez-vous du tracas ?
Vous faut-il un petit encas ?
Êtes-vous inquiet ?
Parlez-moi, par pitié !
Comme la prairie est belle !
Admirez ces sauts de gazelles !
Toute cette tendre verdure
Met en valeur votre coiffure.
Votre crête de monarque …
Est semblable à la voile d’une barque.
Elle me fait naviguer vers des horizons …
J’en perds la raison !
Pas grand monde ce matin, hein ?
À part cette bande de chiens peints …
Vous voyez ce que je vois ?! …
C’est le ciel qui nous l’envoie …
Un vieux buffle solitaire, esseulé …
Trop dur pour des dents de lait !
Sire, contre moi êtes vous fâché ?»
«Si je pouvais me l’arracher …»
«Quoi donc Sire ?» «Ma dent !»
«Mon pauvre ami ! Vous souffrez des dents ?»
«C’est horrible ! je ne peux plus mâcher …»
«Je vois … Il vous faudrait du steack haché …»
«Vous en avez de bonnes, baronne !
Occupez-vous donc de vos hormones ! …
Entendre de telles niaiseries de la sorte …
Je vous prie de quitter mon escorte.
J’ai assez de ma rage de dents
Pour m’encombrer en plus de vos boniments …»
«Quelle soupe de brègues mes amis …
Je vais me consoler sur ce doux tatami…
Laisser la brise caresser mon corps,
Calmer les pulsions de mon diable au corps.
Et si je changeais de partenaire ?
Pour un petit bobo, le voilà déjà grabataire !
STEACK HACHE ! Sa renommée est faite !
Ça lui apprendra à bouder, à se payer ma tête !»
«Ouais, dégage … va charmer d’autres olivettes …
J’aurais préféré TARTARE … Quelle vieille chouette …
3 Décembre 2018 – Jeannine Castel
Les poèmes de Chatnine
Photo : Peter Chebon sur Facebook